9 déc. 2015 - 00:25
Travaux en cours
JE
Explose mon cœur,
soleil diurne,
Efface ma face
absurde
Et la grimace affreuse
veilleuse nocturne
tirée vers le haut
choira
Je suis ton indéfectible
esclave, taciturne
espoir qui dans l'esprit
sublime
....
Mes sourcils se crispent pour tenir mes pensées. Coups de bâton. Mon crâne s’affaisse. Nova. Le sang martèle. Il circule. Le silence m’oppresse. Il enivre. Il me berce, m’endort ; mes pensées se couchent avec moi. Le front s’allège, n’entends plus mon pouls. Ferme l’esprit. L’ineptie part se promener ; elle reviendra tout à l’heure. Rideau.
....
Ne jamais éclore
....
Lançant un barrissement meute, l'éléphantesque
Anaphrodisiaque avance.
Il écorche son armure peau
Dans l'échappatoire oubli. Son œil
Devine les ombres d'ébauches ;
Bourreaux amants vers lesquels
Il avance, irrésolu. L'issue abattoir
Attire l'énigme animal. Il sourit,
Encaisse cette agonie chirurgienne
Qui érode sa surface et lancine sa rétine.
Il absorbe l'échec délit et se
concentre sur sa course.
....
Comme une douche fraîche s'abat sur mon corps brûlant,
Ma peau cristallisée en plaques grises
tombe en blocs de cendres
explosant dans leur chute
ils m'embaument d'une poussière grasse, âcre.
Au contact de ma chair, la poussière encor fantasque,
Féerique dans ses reflets où le cuivre et le zinc se disputent
Freinée dans l'air par sa propre stupeur, immobile,
Emprisonnée dans son parfum de sable
Ne désirant rien plus que de s'élever vers les plus hauts plafonds
s'imbibe de l'eau qui ruisselle toujours
Elle se gonfle boit s'abîme s'oublie
Elle se colle à moi me hait et me protège elle crisse
Je suis elle, elle est moi,
Elle est à nouveau ma peau, solide, sèche, aride. Épaisse.
Elle me gêne presque
M'étouffe m'étuve sa chaleur me cuit, soudain
Comme une douche fraîche s'abat sur mon corps brûlant...
....
Ne jamais éclore
....
Mon émotion court sur moi. occupe ma tête, se loge dans mon ventre.
Puis dans les jambes. les pieds.
J'ai l'estomac dans les talons.
Je mange, elle recommence.
Dans ma tête, dans mon ventre, puis dans les jambes.
Elle est triste, je veux être heureux.
Elle est belle, je veux être moche.
Je veux qu'elle soit, elle est.
Elle vit à côté de moi.
....
Efface traces et cours court vers moi. Nous oublierons bientôt les projets non finis, les merveilles fanées dans l'esprit. Jubile, fou, l'alcôve sied aux fous. Pardonne-moi : je t'excuse ! Récuse témoins, dégage-toi, déploie l'alcôve. L'à-venir nous mange, profitons. Nageons à contre courant. En dehors des courants. Soyons des Carpe, vivons au jour. Avec ou sans toi, j'avance. Tu avais tout, j'ai ce qu'il faut. Oublié, je vais.
....
Ne jamais éclore
ILS
Je n'existe pas
Tu n'existe pas
Il, elle, on n'existe pas
Nous n'existe pas
Vous n'existe pas
Ils vont mieux.
....
Deux divinités discutent :
-J'aimerais tellement rencontrer l'Homme ! S'exclame la première.
-C'est impossible, rétorque l'autre ; l'Homme n'existe pas.
-Pourquoi dis-tu cela ?
-Personne ne l'a jamais vu, et plus probant encore, je ne l'ai jamais vu.
-Est-ce une raison suffisante pour croire qu'il n'existe pas ?
-Est-ce une raison pour croire qu'il existe ?
--silence--
-Au moins, admets que le doute est permis !
-C'est vrai : je doute très fortement que l'Homme existe.
-Comme je doute qu'il ne puisse exister. Nous revoilà au même point.
-Pas tout à fait...
-Ah ?
-Tous deux doutons.
....
Ne jamais éclore
........
TRIPTYQUE
Souvenez-vous..................... J'existerai
D'aimer mon être ...........Mieux que vous
Admirez-moi...................Cette évidence
L'ancre peur..........................Vous tient
Qui me façonne.............Inéluctablement
M'emportant...........................Trop loin.
....
Je recule dans l'alcôve.
Tu avances sans le décider. On se défend.
Je souris de force.
Tu suis le plus logique. On apprend.
Je ne comprends pas.
Tu tournoies parmi d'autres. On est les autres.
D'autres reculent dans les alcôves.
D'autres avancent sans le décider. D'autres se défendent.
D'autres ne comprennent pas.
D'autres tournoient parmi d'autres.
Tu attends des autres ce qu'ils attendent de toi.
On attend peu de toi.
....
Ne jamais éclore
NOUS
Les embruns coulent
La limace
Avec le temps
S'ennuie
Comme tu entres
Maladroite
Tes pensées sur le cœur
Entrain
L'amour en volutes
Ridicule
Consternant
De joies
Le quotidien
Coucher de soleil
Comme une mère
Nous couvre
....
Tes yeux sont couleur d'abîme
Les éclats y naissent du néant
C'est une eau vive fine émeraude qui
Ruisselle sur une roche grise puis
Disparaît dans un gouffre ténèbres
....
A genoux au bord de notre envie j'oublie découvre je respire le souvenir de l'effort lorsque sous l'huile de mes phalanges glissait le parfum de ta peau fraîche et cassante qu'avec gourmandise je goûtais les sons délicieux que tu laissais courir autour de nous que nos regards vifs évasifs tantôt prudes tantôt dictateurs exhalaient la transpiration où se répandait en huile notre instinct
....
Ne jamais éclore
....
Rognons le passé
Fraisons la moëlle et balayons la scène
de ses copeaux
terreau d'étrange
de sueur
tourné, scié
fertile
Sculptons
serrons la pièce dans l'étau
Abrasif
Un disque toupie
étourdi
Décapant
Éblouis
Nous poncerons les formes
Et le ruban de lames
circulaire
Tranchera
DISTRACTIONS
ENTRE GRANVILLE ET RENNES
Il bronche, souffle, grince et file,
Comme un serpent vieux presque mort
Tandis qu'en lui chacun s'endort
Il bronche, souffle, grince et file
Tandis qu'en lui chacun s'endort
la chaleur vrille ses entrailles
Lèche les couloirs, les ferrailles
Tandis qu'en lui chacun s'endort
Lèche les couloirs, les ferrailles
Toi, ma froide imagination
Oublie la charmante vision
Lèche les couloirs, les ferrailles
Oublie la charmante vision
Un reflet perdu dans la glace
Une simple épaule, de grâce
Oublie la charmante vision
Une simple épaule, de grâce
Dans ses cheveux soyeux châtains
Des éclats de soleil mutins
Une simple épaule, de grâce
Des éclats de soleil mutins
Et l'autre souffle, grince et file
En ignorant, cet imbécile,
Des éclats de soleil mutins.
....
De temps en temps le Temps s'enfuit se faufile entre les minutes secondaires et les secondes mineures un moment se compte étend sa durée rentre son chant haletant se pose s'arrête se repose s'apprête à manquer sa course lui passe il se laisse tenté prend un instant T sans tasse et s'entasse dans l'un de ses couloirs pour apprécier l'Espace comme une plume surplomber sa course l'espace d'un instant il se revoit premier temps aimé aimant l'espace vert réservé vibrant vacillant aux rythmes de Vénus se courbant attractive répulsion infinité in fine restreinte le temps assagit les passions revient à lui maussade subit son passage languit l'espace vital rétréci hanté le temps reprend son laps et s'envole de cet interstice furieux retourne égrener les jours les mois les trimestres les semestres ce maître fait son oeuvre plus vite encore comme un commun accord,
pour oublier.
....
Arche de chair sur banc de sable, détente au creux de l'azur un nuage, bille lessivée roulant sur mes paupières, alcôve légère qui m'entraîne au large.
....
Au profit de quelque aventure, il serait mal on pense d'abandonner l'étreinte pressante un peu, mais au final rafraîchissante de la chaude chaleur du port. Attache libre, mais quand même : le regard d'un autre matelot plus posé que sa tête ferait vilain effet sur sa rétine, on reste. On reste, mais enviant les clones capitaines qui sacrifient leurs coques pour explorer et rentrent en barque, quand ils rentrent. On les admire, parce qu'on ne le fera pas, parce que rien ne dit qu'il faut le faire, et que tout dit qu'il faut l'éviter. Parce que ceux qui le font le font non pas contre le conscient collectif, mais contre leur propre conscience. Ils sont libres, ils vivent,alors qu'on reste sur le port, arrimés et sans tempête plus utile que celle de l'esprit.
....
Ne jamais éclore
....
-Vous êtes belle : je l'ai vu ce matin.
-Ce matin ?
-Croyez-moi, j'ai encore le cœur tout retourné.
-Merci...?
-Merci. Je flatte, comme je flatte une croupe : pour mieux gagner.
-Gagner quoi ?
-...
-Pour gagner, il faut frapper la croupe.
-Ce matin, vous m'avez frappé.
-Et ce soir ?
-Ce soir, vous êtes belle : je l'ai vu ce matin.
....
Le temps me pique comme une guêpe. Convulsé, je recule vers l'avant. La nature qui entoure la guêpe m'entoure. Je la respire. Herbe fraîche. A futur, je renie l'échec. Je le transpire. Je touche du doigt l'aile mielleuse. Je me retourne, avance à reculons. La nature gronde, la guêpe file. Je la course, vers l'avant. A reculons, elle me pique. L'ai-je perdu.
....
Il y a des jours où, notre destin devant croiser une sorte d'itinéraire prioritaire, il semble que rien ne puisse empêcher celui qui l'emprunte de nous retarder et qu'aucun itinéraire bis, aucun chemin de traverse ne soit empruntable qui puisse nous permettre de continuer notre route -feux rouges et autres travaux de voirie nous interdisant systématiquement toute traversée, synonyme pour nous de succès, de réussite, ou tout simplement de déroulement normal des choses. Pour prendre une autre image, il semble ces jours-là que le bout du doigt d'une entité imaginaire immense levée du pied gauche vient vous appuyer le crâne, juste "pour voir", juste pour tester les limites de son pouvoir -limites s'étendant au-delà de votre capacité à supporter l'exercice. Malgré ma bonne foi à reconnaître la nécessité de voies prioritaires qui puissent servir le plus grand nombre lorsque le besoin s'en fait sentir, sans être entravées par des cheminements plus heureux, il me paraît troublant de ne pouvoir connaître ces fameuses priorités, qui priment sans conteste sur les nôtres. Et, malgré tout le respect que je dois aux êtres imaginaires, particulièrement à ceux qui se sont levés du pied gauche, il me semble également que le bout du doigt de l'entité mériterait d'aller chatouiller une extrémité plus basse -dans le cas où cette entité nous a créé à son image- de son anatomie.
....
Ses cheveux attachés libèrent leurs couleurs d'Oréal
Le teint de sa peau mate lovée dans une chaise molle
Ses yeux excités rougis par l'effort
Sa bouche qui ne sait plus que boire et ses lèvres qui dansent
Son corps parcouru de spasmes
Et sa poitrine, dans l'écran de son smartphone, dessine un sourire narquois.
....
L'or épais chargé de plomb sur ta pommette matte la lumière. Elle file en gouttelettes cascade et s'assombrit d'argent sur la craquelure ténue cernée de noir, rempart
d'un gouffre pâle, immaculé, renforcé par les jeux d'ombres. Tourne-boyaux où naissent, luttent et retombent en poussière les éclats simples, où se perd l'intention, se surprend l'inquiétude, se fend l'armure,
une étendue de sable blanc sur laquelle une boule abysse noire roule, étrangle peur brûlant de curiosité d'où ne s'échappe que l'envoûtement, étanche soif à ma torpeur.
....
Ne jamais éclore
NOUS (bis)
Elle est belle, ta silhouette. Elle l'a toujours été, mais dans la semi clarté de cette lampe, tu es magnifique. Je t'aime. C'est con à dire, surtout maintenant.
Tu suintes le bonheur. Et tu souris comme personne. Personne ne sourit de manière aussi figée. On ne peut pas t'en vouloir, belle. Quelqu'un est passé.
Le maquillage cerne d'un bleu de lapis le contour de tes yeux, fermés. Ne veux-tu plus me voir ? Je crois que je préfère tes regards fuyants. Fuir, ce n'est que rester moins longtemps.
Là, tu me manques. Le petit jeu m'agace. Puisque tu ne veux plus me voir, moi non plus. Je referme ta boîte.
....
Le pore se dilate
Les larmes flagellent
Rime creuse
Les couleurs s’amoncellent
Une broussaille affreuse
Cerne un œil coulant
Rime éparse
Sans raviver le blanc
On dirait une farce
Cette face épaisse
Rime plate
Que ton empreinte laisse
....
Ne jamais éclore
....
Comme un froid ankylose mes envies. Ma tristesse, enivrante, sait résister, dans les heures longues où germe l'entreprise, aux projets façonnant l'horizon des gagnants.
Ma tristesse enivrante sait résister. J'ai depuis trop longtemps perdu l'initiative. Aux projets façonnant l'horizon des gagnants, je rétorque "Fatigue", "Torpeur" et "Quotidien".
J'ai depuis trop longtemps perdu l'initiative, désormais ! Que l'on tente un peu de me brider, je rétorque "Fatigue" "Torpeur" et "Quotidien" ne sont que des concepts que je briserais.
Désormais, que l'on tente un peu de me brider : ma colère serait froide et les objections ne sont que des concepts que je briserais comme les os usés qui forment les carcasses.
Ma colère serait froide et les objections sont vaines ; les minutes où ma colère s'exprime, comme les os usés qui forment les carcasses, s'oublient et vite je retrouve, enfin,
le goût de rien.
....
ai-je encor une vie
changeante comme un girasol
moi qui ai couché dans le sol
son corps et mon envie ?
puis-je encor
souffrir
de voir se déhancher les corps
sous Satan qui se cache ?
lâche
bride, je deviens fou
dans les rues du plaisir
je déambule sans le sou.
et elle me regarde
garde
ineffaçable emprise
prise.
....
je me fait peur, tu me hante. La vanité lie. Le dialogue sourd. Un feuillage bruisse. L'ennui sort. La vanité lie, le dialogue sourd. Le soleil frappe, les phrases claquent. L'ennui sort. Les blancs s'entendent. Le soleil frappe. il me dérangent, je muet. Une fumée gêne, un pied tape. il me dérangent, je muet. Deux sourient. Un pied tape. Deux désirent. Une fumée gêne.
....
Le quotidien coucher de soleil
m'a trompé
Ta maladresse
feinte
Tes pensées retenues
Entraves
Te voici, idiote
Ton masque tombe
Tu l'as mal scotché...
Scotché
Je tombe
Idiot
....
Ne jamais éclore
............
Explications au lecteur (hors recueil)
J'ai besoin de ton avis, Ô lecteur ! Ton commentaire ou avis est le bienvenu, sur l'ensemble du recueil ou sur un poème en particulier, peu importe.
Explications sur la mise en page : le seul fil conducteur de ce recueil ayant été l'inspiration et mes diverses préoccupations pendant des années, j'essaie d'abord de savoir s'il est cohérent en un tout. Donc : que pensez-vous de la forme ?
Je tente une subdivision (italiques) par thème : Réflexions personnelles, regards des autres, visions du couple, et d'autres réflexions qui font évoluer la situation : les distractions.
J'ai placé les morceaux moins cohérents avec ce nouveau fil conducteur dans un ultime spoiler, qui peut aussi demander relecture, je travaille certains de ces morceaux.
Explications sur la mise en page : le seul fil conducteur de ce recueil ayant été l'inspiration et mes diverses préoccupations pendant des années, j'essaie d'abord de savoir s'il est cohérent en un tout. Donc : que pensez-vous de la forme ?
Je tente une subdivision (italiques) par thème : Réflexions personnelles, regards des autres, visions du couple, et d'autres réflexions qui font évoluer la situation : les distractions.
J'ai placé les morceaux moins cohérents avec ce nouveau fil conducteur dans un ultime spoiler, qui peut aussi demander relecture, je travaille certains de ces morceaux.
IMAGES (hors recueil)
....
LES LAMELLES
Lamelles, vivez ailleurs !
L'électrique cité sous ma peau perce vos cadenas épars
Vieux obstacles tombés sur des progrès passés
scellés sous cet étrange étrange que mon œil morne observe
quand tous les yeux ici semblant tout animés se regardent
que l'égout d'ego s'écoule sur les globes
que les silences pleurs assourdissent mon tympan gauche, droit
Oui, vieux instantanés trompeurs et compagnons
Votre inertie sur laquelle s'agace ma torpeur violence me chauffe trop le corps
et suinte du ciel d'une ville trop pressée de s'éteindre
Lamelles, veuillez s'il vous plaît vivre ailleurs !
....
(Le temps est une guêpe insaisissable. Quand je veux caresser son aile mielleuse, il me pique. Jamais je ne pourrai me laisser porter sur son aile diaphane, mais j'en rêverai jusqu'à ce que je succombe à sa piqûre.)
Le temps me pique comme une guêpe. Convulsé, je recule vers l'avant. La nature qui entoure la guêpe m'entoure. Je la respire. Herbe fraîche. A futur, je renie l'échec. Je le transpire. Je touche du doigt l'aile mielleuse. Je me retourne, avance à reculons. La nature gronde, la guêpe file. Je la course, vers l'avant. A reculons, elle me pique. L'ai-je perdu.
....
Vautrée dans un fauteuil à grande vitesse, jambes longues et bras croisés, sa nuque tendue et ses beaux seins bombés forment une arche dans laquelle je me blottirais
ses sourcils fiers la gardent inaccessible
................
Un homme se réveille, allongé, sanglé à une table, dans un coin d’une petite salle. Les murs sont peints en bleu. Il est seul. Au-dessus de lui, des lumières vives l’aveuglent. Un homme entre et s’approche de lui.
L’HOMME LIé
Qui est là ? -Au secours, venez ! Qu'on me relâche !
...Reconnaissant son agresseur...
Toi… Pourquoi !? Qu’ai-je fait, je suis innocent ! – Lâche,
Détache-moi ! Agis, parle ! crains-tu ta voix ?
L’AUTRE
Sache que je t'observe ainsi depuis des mois
Je me suis invité à toutes tes soirées
T’ai vu cent fois sourire aux belles timorées
Descendre un escalier –ton pas résonne encor
Dans ma tête, enivrer de ta voix de ténor
Tes invitées ; plus tard, arracher au beau monde
L’une d’elles, sentir sa chevelure blonde
Alors que tu la bats, la violes, l’étreins
Jusqu’à faire couler ton germe entre ses reins.
Depuis je sais d’avoir connu où tu te vautres
Qu’il n'y a pas d'instincts plus faibles que les nôtres
Ni –jusqu’à ce matin, de pires que le tien !
L'HOMME LIé
Je… Je…
L'AUTRE
...................Tais-toi, connard !
L'HOMME LIé
..............................................Mais, je suis…
L'AUTRE
...................................................................Tu n’es rien !
Nier les faits, ici, te sera moins utile
Qu’à tes trophées d’avoir médité l'évangile,
Tu n’as plus d’autres choix, désormais ; ni la mort,
Ni la fuite, ni l’or : l’ange du Pardon dort,
Il ne reste que moi, c'est-à-dire le pire…
L'HOMME Lié
Qui es-tu donc : enfin, comptes-tu me le dire ?
Je ne suis pas un saint, mais tu n’es pas les dieux
Et ce que tu me fais je te jure est odieux !
Détache-moi, au moins, je veux bien qu’on s’explique
Mes pieds sont engourdis
...L'autre examine la zone de la cuisse de l'homme lié...
...........................je sens ton sens civique
En toi qui s’enhardit !
L'AUTRE
................................Ta libération
Est proche…
L'HOMME Lié
....................Ah !
L'AUTRE
.............................Je te garde en observation.
L'HOMME Lié
Quoi, on m’a opéré !? Quelle saloperie
M’as-tu fait ? Parle, ordure !
L'AUTRE
..............................................Assez de broderie,
Tu as raison ; disons que ton sexe hier hautain
Repose désormais dans ce coffre en étain
C’était ton seul espoir d’obtenir l’amnistie
Chez moi ; le terme exact est vaginoplasthie.
...Silence. Le visage de l'homme lié semble se décomposer...
L'HOMME Lié
Je ne suis plus un homme… un monstre, oui –une horreur.
L'AUTRE
Si je puis me permettre, en tant que créateur,
Tu es encore un Homme, mais avec un grand «H»,
Peut-être un plus beau, mais surtout bien moins lâche
Que ce garçon détruit que tu me laissais voir
Et qui volait…
L'HOMME Lié
.....................Détruit, je le suis…
L'AUTRE
...............................................… tout espoir.
....
Comment s'effacer si les traces restent. Peut-on piétiner sans crainte ce qui s'est construit pendant des mois, des années.
Sans crainte, non.
Pourquoi craindre de le vouloir. Le bonheur est enviable. Le plaisir est honteux. Nous voulons le plaisir.
Le bonheur ne serait qu'une apparence. Il est l'image que l'on renvoie aux autres. Le plaisir est ce que l'on ressent.
....
Élégant mais perdu dans les nuages, le diable vauvert s’éloigne. Le fange cœur détruit bat la chamade. Il suinte. Dilemme évident, le poitrail s’emplit d’air. De l’air trop chaud.
Le démon coupe court aux sarcasmes. Quoi de plus ? Pas de poétique, là est l’essentiel, c’est certain. Sortie de route. Plage morte. Nouveau monde déchu. Décevante découverte. Inaccessible suite.
Faut pas rêver, bonhomme. La suite ne viendra pas. Ça doit la chercher. Le cache cache ne commence que quand ça cherche. Si ça ne cherche pas, elle ne se cache pas.
Ça détruit tout, elle l’attend. Elle crève les yeux, ça a mal. Ça ne fait rien. Ça vit loin de son agonie. Elle pleure. Ça ira.
11:57 - 15 déc. 2015
J'ai commencé à lire. Je n'ai donc pas encore une vue d'ensemble.
Je ne vais pas dire grand chose, sinon que ces deux là me plaisent beaucoup :
J'ai bien ri sur celui-ci.
J'adore le concept de celui-là.
20:56 - 15 déc. 2015
Merci Grendelor. J'ai conscience qu'il y a beaucoup de contenu accumulé, j'ai essayé de faciliter la lecture au max. N'hésite pas à signaler dès que la moindre chose te chiffonne. ;)
15:34 - 31 déc. 2015
MàJ, je réorganise le recueil en cinq parties : réflexions personnelles, regards des autres, visions du couple, et d'autres réflexions qui font évoluer la situation : les distractions.
J'ai placé les morceaux moins cohérents avec ce nouveau fil conducteur dans un ultime spoiler, qui peut aussi demander relecture. Je tente aussi de retravailler certains de ces 'brouillons de brouillons'.
Si vous avez d'autres idées de classement, je suis preneur. Je reste aussi à l'écoute de vos critiques (constructives ou pas) sur le recueil ou un poème en particulier.
12:14 - 24 mars 2016
Personnellement j'ai beaucoup aimé l'organisation de tout cela, je la trouve pertinente. Il y a pas mal de textes là dedans que j'avais déjà lu, je pense, et globalement j'apprécie toujours ce que tu fais.
Par ailleurs. Qu'est ce qu'on fait de tout ça, mon bon rei ? Le laisse-t-on ici, est-ce fini de travailler ? A toi de me dire
23:05 - 24 mars 2016
Nan, je ne suis pas prêt à la laisser partir. J'ai encore besoin de retouches (et d'avis), il me laisse un sentiment d'inachevé (c'est peut-être bon signe, remarque).
Même si je ne le travaille pas là-tout-de-suite, je le garde sous la main. Merci !