Travaux en cours
Voici le topic de commentaires pour la nouvelle aventure de Deadpool & cie.
Le lien pour retrouver le texte est celui-ci : http://teraelis.fr/litterature/sujet/deadpool-vs-les-transpalettes-fous-vs-robocop-et-judge-dredd
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11:47 - 12 févr. 2016
Hé bien, que d'humour absurde ! J'avoue m'être pris d'une singulière amitié envers les transpalettes... notamment les quatre racailles. Hâte de voir comment se manifestera la fureur de Wade Wilson à leur égard.
Malgré la légèreté de l'humour, je sens que le scénario sera solide. En tout cas je n'en attends pas moins de vous. Vous avez l'air de vous faire plaisir et c'est cool. L'intervention du scénariste était complètement gratuite ;)
Robocop et Judge Dredd connaissaient le code pénal aussi bien que les balles en tungstène qu'ils chargeaient dans leurs gros calibres. La loi n'avait pas de secret pour eux ; ils avaient même envisagé pendant un temps de s’inscrire au barreau et d'ouvrir leur propre cabinet d'avocats. Mais ils avaient vite renoncé : ils aimaient trop les flingues et les courses poursuites d'anthologie pour ça. Leur tragique accident n'avait pas entamé leur résolution, pour le plus grand soulagement des honnêtes citoyens.
En effet, un jour, alors qu'ils patrouillaient paisiblement, Robocop et Judge Dredd tombèrent sur un stade où des malandrins faisaient vrombir à tue-tête de gourmands moteurs V12 pendant qu'une foule de gras spectateurs postillonnaient des morceaux de chiens chauds et crachaient par le nez du soda saturé en sucre (je t'avoue que je me suis demandé quelque temps quel genre de rituel sataniste était en train de se produire ^^). Pour les deux complices c'en était assez, l'accumulation d'infractions était trop importante : pollution, pollution sonore, réunion illégale, vente de produits toxiques destinés à la consommation, manque d'hygiène des commodités... Ils pénétrèrent de force dans l'arène ovale, écrasèrent aux passages (au passage) tous ceux qui obstruèrent la justice en plaçant leur lourde carcasse entre le centre du stade et le véhicule homologué de la police locale.
Malheureusement, beaucoup de ces spectateurs, qui étaient certainement là dans le but de prendre des paris non autorisés, purent s'échapper (s'échappèrent ? ça ne change pas grand-chose, mais je trouve que ça rend la lecture plus fluide) par les dizaines de sorties de secours que le diabolique architecte antiétatique avait disséminé dans sa morne construction de béton. Robocop et Judge Dredd prirent le parti de donner la chasse aux coureurs automobiles et de les arrêter. La panique qui avait gagné les tribunes s'empara de l'asphalte. Les pneus crissèrent et fumèrent, les détonations tonnèrent. Car Robocop et Judge Dredd furent contraints de tirer sur les roues des stock car (je crois que ces deux "car" n'avaient pas pour intention de se trouver là) qui n'obtempérèrent pas. C'est là que le drame survint. Au troisième virage, une voiture s'envola suite à l'explosion de son pneu arrière droit et percuta plusieurs autres véhicules, dont celui des deux héros. Le feu se répandit rapidement, il n'épargna pas les sauveurs de la veuve et de l'orphelin.
Judge Dredd fut brûlé au quatrième degré sur la quasi-totalité de son corps, de même que Robocop qui subi (subit) une fois encore la morsure des flammes. Le corps dévasté au-delà de tout espoir de guérison, Judge Dredd fut intégré au projet « Arme XI », programme de création de super-soldats nord-américain. « Arme XI » souffrait toutefois d'un manque de budget flagrant depuis la fermeture du projet « Arme X », de sorte que Judge Dredd ne bénéficia pas de flamboyante mutation génétique ou de régénération mystérieuse. Non, son cerveau fut placé dans une armure de combat, à l'instar de son comparse Robocop. Mais contrairement à ce dernier, il ne put déambuler en un gris acier qui en impose (l'idée est cool mais il faudrait une petite reformulation, notamment pour éviter la répétition de "en") et dut se contenter d'un rose pétant.
S'ils ne pouvaient plus s'adonner à de copieux concours de nourriture, l'important était qu’ils sentaient toujours le délicieux recul du Desert Eagle dans la main, de quoi faire respecter la loi et l'ordre.
⁂
Pendant ce temps-là, dans le passé, deux transpalettes électriques un peu particuliers conversaient au milieu d'une pièce sombre remplie de leurs congénères inertes. Leurs préoccupations étaient tout autre (toutes autres) que celles des policiers et ils semblaient même se cacher. L'un s'appelait OXI-6, d'après le numéro de série qui occupait un petit espace de son coffre, tandis que l'autre, au revêtement rayé, s'était dénommé « Cordon de plage ».
— On ne va pas rester ici indéfiniment, n’est-ce pas ? demanda OXI.
— Bien sûr que non. C’est juste histoire de se faire oublier, lui répondit Cordon de plage.
— Tout de de même, quelle idée de se terrer dans un entrepôt en pleine nuit.
— Au moins nous serons dissimulés par les transpalettes normaux, ceux qui ne parlent pas et ne se meuvent pas librement.
— Librement ? Parce que tu penses vraiment qu’on est libres, OXI-5 ?
— Cordon de plage ! siffla l’intéressé. Ne m’appelle plus par mon nom d’esclave.
— Tu n’es qu’un être de métal créé par l’homme, tout comme moi. Comme eux, désigna OXI-6 d’un mouvement de sa fourche. Au moins, ils n’ont pas conscience de la monstruosité qu’ils sont. Le projet XI…
— Ne parle pas de ça ! coupa Cordon.
— Bon, bon… comme tu veux, murmura OXI-6, tout penaud.
— On refait le plein de batterie et on part avant que le soleil ne se lève et que l’équipe du matin ne vienne prendre son poste.
— Je voudrais que nos frères soient avec nous, annonça, rêveur, OXI-6.
— Tu sais bien que ce n’est pas possible. Ils sont devenus fous. Complètement fouuuus.
— Oui, mais quand même… On aurait pu faire de grande chose (grandes choses) avec eux.
— Ça n’aurait pas duré longtemps. Tôt ou tard, la vie, elle te rattrape et te réclame ce que tu lui dois. Imagine ce que deux tirepalettes vivants ont comme arriérés (j'ai pas trop compris cette expression :o).
— Genre cinquante balles ? supposa OXI.
— Tu rigoles ! Cinquante balles plus cinquante autres balles en kébab-frites-tomates-oignons sauce blanche.
— Wouah ! Carrément trop cher, je pourrais jamais lui payer ça !
— Tu vois, c’est pour ça qu’on doit trouver de l’aide.
— Oui, mais où donc, Cordon de plage ?
— Dans ton cul !
— Hey, mais…
— Je rigole, OXI. Je rigole. Les transpalettes aussi ont le droit de rire, surtout dans les instants les plus tristes. Ce n’est pas l’apanage des humains.
— J’aimerais bien rire, moi.
— Vas-y, souris pour voir.
— T’es con... Je n’ai pas de dents. Non, raconte-moi une blague plutôt.
— Hmm, attends, je cherche. Hmmmmm. Ah oui, tu sais ce que mange un magicien lorsqu’il est perdu dans la forêt ?
— C’est vraiment une blague ? demanda OXI-6.
— Oui.
— Ah. Alors non, je ne sais pas.
— Un champignon magique.
— …
— …
— C’est fini ?
— Oui, répondit Cordon de plage.
— Ce n’est pas drôle.
— Mince. Attends, attends, je tente une autre : à Paris j’ai voulu faire branché. Le jour je suis allé au Louvre, le soir au Macoumba ; on peut donc dire que j’ai fait Louvre-boîte.
— Merde, ce n’est toujours pas drôle.
— J’ai peut-être de la poussière dans mes circuits. Tu peux jeter un œil ?
— Non, je ne préfère pas. Je vais réfléchir sur le moyen de trouver pour cinquante euros de kébabs.
— Je sais qui pourrait nous payer des kébabs et nous éloigner des agents du projet « Arme XI » qui nous recherchent.
— Je croyais qu’il ne fallait pas en parler ?! s’exclama OXI-6.
— Moi je peux.
— Comme c’est pratique, ajouta sarcastiquement le transpallette sans nom.
— Le professeur Xavier nous aidera. Il aide tous ceux qui sont dans le besoin.
— Ça me dit quelque chose « professeur Xavier ».
— Tu sais, commença Cordon de plage, c’est le chauve à roulettes qui tient une école de mutants.
— Ah ouais, le pédo. Maintenant que tu le dis ça me revient.
— Et qui dit école, dit kébab à côté (héhé :D). Les deux sont indissociables.
— Tout est lié.
— Hein ?
— Non, rien.
— Dans quelques heures on se mettra en route, OXI-6.
— À nous les kébabs et l’endroit sécurisé !
⁂
Toujours pendant ce temps-là et toujours dans le passé, Wade Wilson travaillait au casino de Bénodet, la fameuse station balnéaire du sud Finistère. Il officiait en tant que physionomiste lunatique à l’entrée de l’édifice ; son visage ingrat et loqueteux était dissimulé sous un masque de velours rouge et noir, ornementé d’une hermine d’argent au centre du front. Une touche de coquetterie qui le laissait indifférent, sauf quand il désirait obtenir une froment gratuite à la crêperie du bourg sous prétexte qu’il aurait été marqué par la Duchesse comme en témoignait la symbolique qu’il affichait et qui faisait de lui un authentique breizhad. Jusqu’ici il se tenait à carreau, certainement parce que ses deux voix intérieures avaient décidé de partir en vacances sur l’île d’Ouessant, histoire de profiter du bol d’air salin typique, loin du bruit assourdissant des métropoles modernes.
Cependant, il était instable par nature et celles-ci ne le laissaient jamais bien longtemps en paix. Le monde réel rattrapa Wade Wilson, l’innocent videur du casino qui n’avait rien demandé à personne et qui méritait assurément une deuxième… euh… une énième chance dans la vie alors qu’il observait un labrador et sa maîtresse. Il prenait des photos du couple inter espèce qui jouait sur la plage, l’envie le taraudait de les rejoindre. Il pouvait épouser la femme et adopter le chien ; ils formerait une jolie famille, ils habiteraient dans un ancien corps de ferme qu’il aurait rénové à la sueur de son front fané et ils se réconforteraient chaleureusement les nuits d’orages à la lueur d’une bougie, chacun dans les bras et les pattes de l’autre, à attendre que le courroux de la mer survole la terre. Il sortit brutalement de sa rêverie quand une bande de quatre transpalettes déboula à toute vitesse sur la promenade dominant la plage. Il les examina avec professionnalisme, sans mot dire, et bien qu’il le fît à travers sa cagoule, un transpalette capta l’attention qu’il leur portait.
— Arrêtez-vous, les mecs ! croassa le premier transpalette, dans un dérapage contrôlé qui força ses compagnons à le copier.
— Qu’est-ce qu’il y a, Francky ? interrogea l’un de ses frères mécaniques.
— Ce bouffon m’a regardé chelou, Jordan !
— Genre ! Jure-le, Francky ! s’exclama un troisième.
— Je te le jure, Kévin !
— Ça doit être un raciste, envisagea le dernier.
— Carrément, Luigi ! Un putain de raciste cet énergumène, à juger les passants et à cracher dans leur dos.
Les transpalettes s’approchèrent de Wade et formèrent un arc de cercle devant lui.
— Alors, comme ça on est raciste ? demanda Jordan.
— Ouais, on n’aime pas les gens différents par ici ? ajouta Kévin.
— C’est dommage mon gros, on est en démocratie à Bénodet, on peut rouler où on veut, même si c’est souvent dans la gueule ! ponctua Francky.
— Fais-nous tes excuses, mon gars ! réclama Luigi.
Wade Wilson ne sut comment réagir. Dans les moments clefs, les voix étaient là pour l’encourager ou lui donner des idées, mais là, rien ne lui venait. Il était comme vide. Une moule vidée et entièrement dénuée de vie. Face aux assauts verbaux des transpalettes qui s’amoncelaient, Wade fit dos rond. Le roseau plie mais ne rompt pas, c’était ce qu’un chinois d’Okinawa lui avait un jour dit. Pour une fois, il réfléchit et en tira un enseignement. Peut-être que c’était mal de tuer à tout va et qu’il fallait ne pas y prêter attention. Oui, il allait prendre une voie non violente et régler ce conflit avec diplomatie.
— Je m’excuse, articula Wade.
— Hein ? Il a dit quoi là ? piailla Jordan.
— Aucune idée, je n’ai rien entendu, révéla Luigi.
— Je m’excuse, dit plus fort Wade Wilson.
— Je m’excuse qui ? À qui tu causes ? exigea de savoir Kévin.
— Je m’excuse, messieurs.
— On n’est pas des messieurs, trouduc, expliqua Francky. On est des transpalettes. Ça ne se voit pas ?
— Bon bon. Je m’excuse mestranspals.
— On a des noms, bordel ! On n’est pas non plus de simples outils, éructa Kévin.
— Ouais. Lui c’est Jordan, désigna Luigi.
— Lui c’est Francky, pointa de sa fouche Jordan.
— Lui c’est Kévin, présenta Francky.
— Et lui c’est Luigi, indiqua Francky. Les quatre transpalettes de l’Apocalypse. Ouais, ouais.
— Je m’excuse, Luigi. Je m’excuse, Francky. Je m’excuse, Kévin. Je m’excuse, Jordan.
— C’est bien, c’est bien. Maintenant on peut devenir potes, prévint Jordan.
— Ça te dit qu’on devienne potes ? demanda Luigi.
— Carrément, répondit Wade.
— Tu sais, les potes se prêtent des affaires entre eux, et toi, t’as un super appareil photo là. Tu nous le prêtes pour qu’on l’essaye ? s’enquit Kévin.
— Mouais, murmura l’homme masqué.
Francky s’empara du Nikon sans même d’attendre la réponse du physionomiste. Il observa l’engin sous toutes les coutures puis le passa Jordan qui répéta l’opération avant de le tendre à Luigi qui l’imita avec Kévin.
— Ah ouais, il est vachement cool, reconnut Kévin. Tu prends de bonnes photos ?
— Oui, dit Wade.
— C’est bien, c’est bien, balança Luigi. Bon, c’est pas tout mais nous on a à faire, alors on va te laisser.
— À la prochaine, mecton, salua Francky, un rien méprisant.
Le quatuor s’éloigna lentement.
— Mon appareil, lança Wade.
Ils se retournèrent à la hâte, comme s’ils avaient attendu cette remarque précisément.
— Quoi ton appareil ? se renseigna Luigi.
— Vous avez encore mon Nikon.
— Tu parles de ce Nikon-ci ? consulta Kévin.
— Oui.
— Tu fumes ou quoi ? s’étonna Francky. Il est à Kévin, c’est un cadeau de sa maman.
— Ouais, de ma maman, reprit Kévin.
Les transpalettes firent demi-tour et rirent très fort. Ils se moquèrent de Wade Wilson, ce qui lui fit de la peine. Il puisa dans son cœur rabougri la force de ne pas les poursuivre, ainsi que réclamait son nouveau credo. À nouveau détendu, il reporta son attention vers la plage, en direction de sa future famille. Un sourire béat étira ses joues craquelées. Wade décida de se présenter au chien et à sa maîtresse, il avait le trac. Il tira sur ses vêtements pour enlever des plis imaginaires et épousseta sa veste. Alors qu’il n’était plus qu’à quelques mètres du bonheur, un beau brun pénétra dans son champ de vision en courant. Il se dirigea vers la maîtresse, la prit par la taille et la fit tournoyer. Ils riaient tous deux, pendant que le chien aboyait de joie en faisant des cercles autour du couple. Le bonheur le quittait, insaisissable. Wade Wilson comprit alors que l’amour n’était que sable fin. On pouvait se reposer dessus, mais pas l’enlacer (quel poète tu es, Mike <3).
Il bouillonna et permit à sa fureur de décupler, de centupler. Des têtes allaient tomber et ses victimes étaient déjà toutes trouvées. Elles étaient au nombre de quatre. Deadpool partit en chasse.
⁂
Pendant ce temps-là, Wanda Wilson, également connue sous le pseudonyme de Lady Deadpool, rentrait de La Bourboule où elle avait passé d’exécrables vacances. Du bout de son katana elle grattait un coin de la vitre du TGV dans lequel elle avait pris place une heure et demi plus tôt ; elle regrettait sa dimension, Terre-3010, qui était quand même dix mille fois plus classe et mouvementée que cette Terre-616. En plus, elle savait pertinemment que rien d’intéressant n’allait lui arriver avant qu’elle ne rejoigne son double masculin à Bénodet parce que de manière générale, à part des suicidés sur les rails, les trajets en train sont calmes. Sans compter qu’elle connaissait l’auteur et qu’elle avait deviné son absence totale d’imagination relative à d’éventuels rebondissements ferroviaires. Wanda soupira et fit un doigt d’honneur en l’air, elle voulait que l’auteur lui lâche la grappe tant qu’il n’aurait pas plus d’idées. Soit.
C’était sans compter sur l’intervention magnanime du scénariste de l’histoire, qui (j'aurais mis une virgule pour ne pas donner la fausse impression que le scénariste s'apprête à "prendre un objet") prit d’un vif sentiment de compassion pour Wanda se jura de lui offrir quelques péripéties dans le train, le temps d’un trajet, soit environ la durée que mettrait l’auteur à poursuivre l’intrigue principale.
Ainsi donc, le scénariste se matérialisa dans le wagon-bar sous les traits d’un très beau jeune homme aux cheveux bien coiffés et aux yeux tristes. Wanda, par ennui ou appelée par un sentiment de vide, rengaina son arme et se mit en marche vers le wagon-bar, où elle espérait pouvoir se payer un cocktail et une petite portion d’olives en boîte de conserve, et ce, malgré les prix prohibitifs que pratiquait la compagnie ferroviaire.
— Bonjour, Mademoiselle, dit le bel inconnu.
— Oh, c’est bon, hein, tempêta Wanda. Je le connais ton numéro. Si tu crois que je t’ai pas vu venir avec tes manières de mal poli. T’es encore arrivé là pour me reluquer les nibards ! Comme à chaque fois. Paie-moi un vodka-myrtille et dégage fissa.
— Comme bon vous plaira, Mademoiselle.
Wanda fit signe au serveur de s’approcher. Elle insista pour qu’il se penche par-dessus le bar, puisqu’elle voulait lui murmurer un secret à l’oreille.
— Que puis-je pour vous ? s’enquit le barman.
— Vous voyez le type à côté de moi ?
— Non, vous êtes la seule cliente du wagon.
— Vraiment ?
— Je vous assure.
— Bon. Ben. Euh. Merci. Bonne journée.
Wanda, perturbée par cette étrange expérience, alla se réfugier à l’entrée du compartiment suivant, entre la porte des toilettes et les étagères à bagages. Elle s’accroupit sur une samsonite à l’effigie de Daredevil et relut attentivement le début du chapitre.
Elle était persuadée qu’un mec avait fait irruption dans la narration sans même demander l’autorisation à l’auteur. Elle fut prise d’un vertige et tenta de se rappeler où elle avait déjà pu croiser ce type. Rien ne lui revint, mais elle se jura d’y repenser plus tard. Elle programma donc un reminder sur son smartphone qui tenait en ces quelques signes : « Mec chelou dans le train. VRF ki kan où. »
La voix synthétique du TGV annonça le prochain arrêt : Dunkerque.
Elle se retourna contre la paroi du wagon et vérifia l’emplacement de Dunkerque sur la carte de France. Comme elle cherchait la ville en suivant du doigt un itinéraire imaginaire entre la Bourboule et Bénodet, elle mit près d’un quart d’heure à s’apercevoir que Dunkerque ne se situait pas sur le trajet prévu. C’était bizarre et ça impliquait deux hypothèses : soit le train s’était trompé de route, soit elle n’était pas à bord du bon train. Elle fronça les sourcils. Non, il devait y avoir d’autres explications. Avec au moins deux possibilités : soit on se foutait de sa gueule, soit l’ordinateur du train avait commis une erreur.
Et les ordinateurs ne commettent jamais d’erreur, à moins qu’ils n’y aient été poussés par une main humaine. Ce qui signifiait donc… que des mains humaines et mal intentionnées étaient en ce moment même en train de fomenter un sale coup dans la salle des machines !
N’écoutant que son courage et sa logique implacable, elle se rua à travers les wagons en direction de la cabine de pilotage. Elle passa à travers plusieurs portes de plastiques translucides qui bloquaient son avancée, bouscula beaucoup trop d’enfants et de personnes âgées, et même quelques femmes enceintes et autres handicapés moteurs. Elle se prit les pieds dans un petit chien, s’affala au sol, se releva en montrant son doigt du milieu à qui s’offusquait de voir débouler une telle fureur. Enfin, elle parvint dans la cabine du conducteur de TGV.
— T’en a mis du temps à venir, ma belle, déclara celui-ci.
Wanda se figea sur place.
— Tu ne t’attendais pas à ce coup-là, pas vrai ? déclara le scénariste, pas peu fier de lui.
— Mais t’es vraiment un minable !
— J’adore te voir haletante, les seins gonflés par l’effort et les yeux brillants d’excitation.
— Mais merde quoi ! Tu sais que c’est un comportement sexiste ! Je suis pas ta poupée ! Tu peux pas faire des trucs comme ça ! C’est mal.
— Wanda, je…
— Que dalle ! Les super-héroïnes ne sont pas des objets dont on peut disposer en toute impunité pour assouvir des fantasmes débiles et dégueulasses !
— Pardon, c’est juste que je voulais te dire que…
— Quoi ? Vas-y, exprime toi, gros pervers !
— En fait, depuis des années, je suis secrètement amoureux de toi, et je ne savais pas comment t’aborder pour te l’avouer et…
— Oh… C’est vrai ? Pardon, je suis désolée. Je savais pas ! Je me sens bête tout à coup. Je voudrais me faire pardonner et tout.
— Peut-être qu’on pourrait… je sais pas. S’embrasser ?
— Oh, mon choux (chou). J’aimerais tant. Si tu savais. Jamais personne ne m’avait parlé comme toi aujourd’hui. Mais tu sais : je ne suis qu’un personnage de fiction. Une dure à cuire en plus ! Les gens ne comprendraient pas. Ils n’accepteraient jamais que Lady Deadpool se range des voitures et prenne sa retraite pour aller se terrer dans une idylle improbable.
— Oh ! Je comprends. En tout cas, ça m’a fait plaisir de passer ces paragraphes en ta compagnie.
— Moi aussi, mon cœur. Ça restera les meilleurs paragraphes de toute ma vie.
— Tu jures ?
— Compte là-dessus et bois de l’eau ! Connard !
13:53 - 12 févr. 2016
Ce n'est pas une répétition, j'ai oublié de mettre l'italique à « stock car » sur le forum.
Je suis content que cela t'ait plu. Merci pour la correction, ça va m'aider ; les fautes d'inattention ce sont les pires.
15:25 - 12 févr. 2016
Tu parles qu'on sait où on va...
On est en roue libre ouais !
Totale improvisation maggle :D
"J'ai une âme solitaire"
11:43 - 23 mars 2016
Aaaah, que c'est court !
La suite, la suite !
(J'adore Lady deapdool, Judge Dredd et OXI-6)
14:38 - 23 mars 2016
Tu seras ravi d'apprendre que le chapitre 3 est deux fois plus long que le 2 (:
01:22 - 9 juin 2016
J'ai un peu l'impression d'être votre groupie, étant pour le moment le seul à commenter votre oeuvre déjantée, mais tant pis j'assume ! Groupi Lepzulnag comes on duty.
La promesse est remplie, le chapitre 3 est deux fois plus long que le précédent. J'ai surtout apprécié la première partie avec Robocop et Judge Dredd , ces deux gaillards sont tellement bons. Ce professeur X est également bien mieux que dans les films. Voilà enfin un télépathe qui use de ses capacités avec imagination. Un scientifique. Un artiste. Un génie.
Cette première partie (et la plus grande) était vraiment super. J'ai ensuite un peu moins accroché à l'humour cornouaillais, même si les douces rêveries poétiques de Deadpool sur Mr de Gaulle m'ont bien fait marrer.
Quant au passage avec Lady Deadpool, il a l'air écrit à l'arrachée, de l'unique souffle d'une inspiration, sans que ce soit posé la question de "au fond, qu'est-ce que j'écris ?". C'est un exercice agréable à faire, qui offre à la lecture d'agréables surprises, mais à cause de cette absence totale de censure dans l'écriture, forcément, ça donne par moments cette impression d'être "écrit par un adolescent" :p C'est un parti pris.
Continuez de vous amuser, petits fous, je veux une fin.
13:44 - 10 juin 2016
Merci, Lepz. Tu es la meilleure groupie au monde €>
03:29 - 13 nov. 2016
37k caractères pour le chapitre 5, 117k au total. Ça avance bien (:
Selon ce que j'avais prévu, il reste un sixième chapitre. En réalité, je pourrais poursuivre sur un ou deux de plus, je verrai. En tout cas, l'intrigue principale sera dénouée au 6, ça c'est sûr.
09:38 - 13 nov. 2016
Ah oui ! Tu avances beaucoup. Ce qui me fait comprendre que j'ai pris beaucoup de retard dans ma lecture !
14:57 - 14 nov. 2016
Tu es rendue où ? Tu devrais avoir le temps de rattraper tout ça, le chapitre 6 va mettre du temps avant de sortir.
17:01 - 14 mars 2017
Je suis arrivé à 147k caractères. Le ch.6 en fait 29k et il est loin d'être terminé (: