Bon, me revoilà avec un texte défouloir.
Ce que je veux mettre en place c'est une publication régulière à raison de 1 chapitre par semaine, pour commencer je vous ai mis les 3 premiers chapitres. Le prologue est un texte que vous avez déjà vu dans les Biblis puisque je l'y avais posté et plus je repensais à ce texte plus je voyais une histoire se mettre en place tout autour. J'espère qu'elle vous plaira :)
N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez surtout, que vous aimiez ou non!
Des bisous les gens.
Lilith
Please Little Girl be Brave.
17:57 - 16 janv. 2016
J'aime bien ce début d'histoire. Il se lit bien, il est fluide et il pose les bases d'une histoire pleine de potentiel pour être intéressante. :)
Voilà, pas grand chose à dire de plus — comme toujours quand on parle de bonnes choses ^^
Une relecture un peu plus détaillée : en rouge des erreurs, en bleu des répétitions et en vert des remarques diverses. J'ai marqué un certain nombre de phrases avec la mention « ponctuation », ça rassemble aussi bien des phrases que j'ai trouvées difficiles à dire avec la ponctuation actuelle que des phrases très justes qui m'auraient semblé encore mieux avec un point d'exclamation, deux points, des points de suspension... ce genre de chose :)
Prologue
— C’est une moléculaire ?
— Non, élémentaire mon cher ami. [ponctuation]
— Alors elle ne se régénère pas plus vite, c’est dommage.
— Non mais son élément est très intéressant. Elle module l’acier. Nous la gardons sous confinement spécial.
Je haussais un sourcil surpris, et ravi. Voilà qui promettait d’être intéressant.
— A-t-elle une spécialité ?
— Oui, on peut dire ça. Disons que nous avons réussi à la mater mais ce fut long et laborieux. Cependant elle est excellente dans son domaine vous verrez. [ponctuation]
— Et le prix sera à la hauteur de son talent j’imagine. [ponctuation]
— Vous imaginez bien, me sourit mon compagnon. Maintenant, profitons du spectacle, ça risque d’être assez rapide. Faites amener le moléculaire !
Elle avait mal aux bras. Où était-elle ? Que se passait-il ? Elle releva la tête, comme émergeant d’une sorte de transe. Une fraction de seconde s’envola dans un cri muet. Elle regarda ses mains pleines de sang, noir et luisant. Ça lui faisait comme des gants sombres et visqueux. Au bout de sa main droite, l’arme dégouttait sur le sol carrelé. Un flash douloureux s’imposa dans son esprit. On avait fait rentrer un homme. Il était drogué, il bavait, elle avait eu peur. En titubant il s’était approché d’elle, elle avait voulu fuir. Fuir ces bras tendus, ce regard vide. Mais la pièce était close et elle tremblait trop. Cela faisait tellement longtemps qu’on la retenait enfermée dans cette prison de plastique. Trop longtemps qu’on l’empêchait de moduler les choses [ce « choses » me fait l'effet du cheveu dans la soupe ; est-il vraiment nécessaire de distinguer les « choses » et les « objets » ? ^^], les objets. Toute cette énergie retenue dans son corps, la dévorait de l’intérieur, comme un animal qui tourne dans une cage trop petite, qui guette la faille pour jaillir. [ponctuation] Alors elle la vit, la brèche qu’elle attendait depuis si longtemps, sous la forme d’une paire de ciseaux abandonnée là, à même le sol. Minuscules, un outil de manucure, à peine plus grand que la paume de sa main. Son instinct la submergea et la bête s’arracha de sa cage dans un grondement furieux. Puis tout était flou [pourquoi un imparfait ? ce flou est-il présent dès le départ ?]. Elle reporta à nouveau son regard sur la paire de ciseaux qui s’agitait devant elle. Les petites lames autrefois fines et brillantes faisaient maintenant plus de trente centimètres de long. Trente centimètres d’acier noir et rouillé, effilés comme des rasoirs et couverts d’hémoglobine coagulée. Elle releva la tête, son bras s’agitant toujours devant elle, comme animé d’une vie propre. Ses yeux s’agrandirent, entre horreur et plaisir. Un sourire carnassier mêlé d’effroi s’étala sur son visage. Elle sombra à nouveau dans le néant, son corps inlassablement mouvant et meurtrier.
Je ne pouvais détacher mon regard de la fille. Elle m’hypnotisait, m’absorbait tout entier dans sa danse macabre. Sa tunique et son pantalon, autrefois beige, étaient maculés de sang carmin qui lui faisait comme une robe mortelle. Ses cheveux avaient pris une teinte rougeâtre qui lançait des éclairs sous la lumière des néons. Son visage et son cou semblaient littéralement transpirer du sang. Elle bougeait à une vitesse incroyable, presque surhumaine. Les petits ciseaux laissés à son intention s’étaient métamorphosés entre ses mains en une arme monstrueuse et implacable. Elle tranchait dans la chair, les muscles et les tendons, visant le torse, le cou et le ventre de son adversaire. Le sang giclait en fontaines écarlates. C’était magnifique et terrible à la fois. L’homme face à elle subissait ses assauts sans pouvoir se défendre, elle virevoltait autour de lui comme une déesse vengeresse. Assailli sous les attaques [pléonasme], son corps luttait pour se régénérer après chaque blessure infligée. De mon fauteuil, bien à l’abri derrière la vitre maculée de trainées rouges, je pouvais voir sa peau s’ouvrir et se retendre, les fibres de ses muscles se rejoindre et tenter de se réparer. Mais la fille était trop rapide même pour cet organisme aux capacités extraordinaires. C’était une effroyable boucherie, exécutée avec une grâce et une violence absolue. En quelques minutes tout fut fini. L’homme s’écroula au sol, sa mutation vaincue par une autre, plus puissante, plus désespérée. La jeune fille accompagna le corps de sa victime dans sa chute et continua de s’acharner sur la dépouille inerte. Sans m’en rendre compte je m’étais approché et j’avais collé mon front à la vitre pour mieux l’observer. Sur son visage rouge, deux traces roses s’écoulaient de ses yeux à son menton, sillons plus clairs et humides. Je la regardais pleurer, frappant encore et encore. J’étais toujours dans la même position quand on vint la chercher. Mon ami me parlait, débout à côté de moi, babillant sur le prix, le talent et la docilité de la fille. Mais moi, je n’avais d’yeux que pour cette minuscule paire de ciseaux qui gisait au sol, poisseuse et inoffensive.
Il faisait froid. De la buée [je ne crois pas qu'on puisse parler de buée dans ce cas-là : la buée désigne spécifiquement la condensation d'eau sur une surface froide] blanche s’échappait de ses lèvres glacées. La fille resserra sa cape rouge autour de ses épaules et observa la forêt, immobile sous son manteau de neige. L’air lui-même semblait s’être figé autour d’eux. Le bruit des chiens leur arriva [je recommande de changer cette occurrence-ci ; elle me paraît assez disgracieuse ^^], porté par le vent. Ils étaient encore loin, mais ils arrivaient. Inéluctablement, ils les trouveraient. Une onde de panique la traversa. Un tremblement saisit ses mains déjà bleuies par le froid. Elle réalisa qu’il n’y avait rien dans la forêt, rien pour l’aider, rien à moduler, pas de fer, pas d’acier, rien que des arbres et des feuilles. Elle tourna son regard vers l’homme qui l’accompagnait. Assis contre un arbre, il comprimait la blessure qui gouttait à son ventre.
— Je suis désolé, murmura-t-il. Je voulais t’aider mais je crois que j’ai échoué.
Elle ne répondit rien, il n’y avait rien à dire. Elle allait se détourner quand la bête en elle se remit à faire des ronds, impatiente, le regard tourné vers l’homme agonisant. Alors elle comprit. Lentement, comme un chasseur prudent devant une proie inconnue, elle s’accroupit devant l’homme blessé, sa cape s’étalant autour d’elle comme une corolle. Elle plongea ses yeux dans ceux de l’homme et tendit la main vers lui. Il hurla de douleur alors qu’elle fouissait dans ses entrailles déchiquetées du bout des doigts. Ses cris allaient exciter les chiens qui les poursuivaient. Ça et l’odeur du sang. Elle n’avait pas le choix. Elle enfonça plus franchement sa main dans l’abdomen déchiré jusqu’à refermer le poing sur la balle qui avait ouvert le passage. Elle la retira d’un geste. L’homme ne bougeait presque plus, ses yeux toujours noyés dans les siens. Il leva la main vers elle et elle eut un mouvement de recul. Il sourit, du sang perla à la commissure de ses lèvres et il lui indiqua la forêt d’un doigt tremblant. Elle se releva d'un bond et s’enfuit entre les arbres. Le regard de l’homme la suivit, brulant entre ses omoplates, tandis que la cape rouge disparaissait entre les arbres.
Chapitre 1
- J'en ai assez. Monsieur Alcor allez-vous enfin me montrer ce pourquoi vous m'avez fait venir ? [ponctuation] Dois-je vous rappelez mes honoraires ?
- C'est que, commença Alcor en passant une main sur son visage luisant.
- Vous mettez ma patience à rude épreuve.
- Je suis désolé.
- Alors qu'est ce que c'est ? L'enfant d'une servante que vous avez engrossé ? Je peux le sentir vous savez ? Je le sens qui module, faites le venir, exigea le jeune homme. [ponctuation]
Et en effet, Soren pouvait sentir l'inconnu utiliser son pouvoir. Comme une démangeaison, un picotement sur la peau de ses bras et de son cou. C'était léger, signe d'un pouvoir naissant, pas encore arrivé à maturité, ce qui laissait supposer qu'il s'agissait d'un enfant et non d'un adulte. Mais la sensation était franche, inéluctable [ça ne me paraît pas être un mot adapté au contexte]. Il espérait que le pouvoir de moduler qu'il découvrirait chez ce bourgeois ventripotent serait intéressant. Peut-être un change-forme, vu qu'Alcor possédait un pouvoir d'apparence. Soren fit défiler dans sa tête les clients à qui il pourrait revendre le gosse. Si c'était une fille et effectivement une change-forme, il connaissait une excellente maison close dont la tenancière serait ravie de payer le prix fort pour un tel pouvoir. Il continua sa liste. Cirque, réseaux d'informateurs, armées et cercles de combats privés, ses clients ne manquaient pas, ils étaient riches et payaient cher pour les raretés qu'il leur dénichait. Car tel était son talent. Soren sentait le pouvoir de moduler. Il recommença à s'impatienter.
- Alors ? j'attends. Qui est-ce ?
- C'est, c'est ma fille. La quatrième. [ponctuation : typiquement, ici, j'aurais mieux vu des points de suspension pour marquer l'hésitation]
- Oh je vois. Une quatrième bouche à nourrir et à qui il faudra fournir une dot convenable si on veut espérer faire un mariage pas trop décevant. Où est-elle ?
- Déa, viens ma petite.
L'air sembla crépiter près de la porte. Ce fut d'abord imperceptible puis de plus en plus franc. La tapisserie qui recouvrait le mur sembla onduler, comme si l'air tout autour chauffait. Petit à petit, la tapisserie disparue et une main apparue, suivie par un bras et tout un corps. En quelques secondes, une petite fille maigre au teint très pâle se tenait debout, adossée contre la mur, ses grands yeux bruns, de la même couleur terne que ses cheveux coupés courts, fixés sur Soren. Ce dernier esquissa un sourire ravit qui s'élargit jusqu'à ses oreilles.
- Une invisible ! s'exclama-t-il en bondissant de son fauteuil. C'est incroyable. C'est la seule ?
- La seule ? demanda Alcor sans comprendre.
- La seule de vos enfants avec ce pouvoir là ?
- Euh, oui.
- Et [Eh] bien mon cher, qui que vous ayez mis en cloque, n'hésitez pas à recommencer si jamais vous avez besoin d'argent. C'est fabuleux. Dis moi, Déa, c'est ça ?
- Oui, murmura l'enfant visiblement méfiante.
- Déa, Déa, Déa. Peux-tu devenir invisible à volonté ?
- Seulement si vous ne regardez pas avec trop d'attention.
- Je vois. Je connais un endroit fabuleux où on va bien s'occuper de toi et où ton don sera apprécié à sa juste valeur.
- Elle sera bien traitée n'est ce pas ? demanda Alcor en fronçant ses sourcils qui changeaient toujours de couleur.
- Pardon, j'ai du mal comprendre votre question, se moqua Soren. Vous me demandez s cette enfant, que vous vous apprêtez à me vendre, sera bien traitée ? Je pense que cela ne vous regarde plus.
- Mais enfin, c'est ma fille.
- C'était. Dès que vous aurez signé les papiers que voici, vous en serez libéré, répliqua Soren en sortant de la poche intérieure de sa veste une liasse de document déjà pré-remplis.
- Alors vous la prenez ?
- Évidemment.
- Que diront les gens ?
- Ils diront ce que vous leur direz, tout est là, répondit le jeune homme en tapotant les documents. La petite est morte de maladie, son certificat de décès est déjà fourni et signé. Tout est en ordre. Il ne manque plus que votre signature.
Soren savait que le bourgeois hésiterait. Il y avait un gouffre entre envisager de se débarrasser d'un enfant qu'on ne pouvait pas assumer et le faire réellement. Mais le jeune homme s'était renseigné sur Alcor et il connaissait l'état désastreux de ses finances. Avec trois autres filles sur les bras, dont une prête à convoler en juste noce, le marchant, avait désespérant besoin d'argent. S'il hésitait à présent, c'était par sursaut de conscience. Aussi pour le décider à signer plus vite, Soren sortit de sa poche une bourse distendue par les pièces, à laquelle il en rajouta une seconde plus petite avec un clin d'œil complice pour le père de la petite Déa, qui finit par signer les papiers, sa moustache à présent acajou de stress. [ponctuation] Une fois la transaction mis en ordre, Soren rangea les documents dans sa veste et tendit la main vers la petite fille qui attendait, silencieuse et immobile, près du mur.
- Viens, approche, je dois te donner quelque chose.
L'enfant jeta un regard inquiet à son père qui l'encouragea d'un mouvement de menton et d'un sourire désolé.
- Très bien, donne moi ton bras.
La petite fille s'exécuta et tendit son poignet droit à Soren. Celui-ci y accrocha un bracelet en étain brillant qu'il referma à l'aide d'un petit cadenas dont la clef pendait autour de son cou. La gamine frissonna lorsque le bijou se referma autour de sa peau et leva un visage suspicieux vers le jeune homme.
- Qu'est ce que c'est ? demanda-t-elle. Ça fait froid dans tout mon corps, c'est bizarre.
- Une simple mesure de sécurité. Le bracelet t'empêchera de moduler tant que tu le porteras. Je ne voudrais pas que tu me fausses compagnie. Bon, et bien tout est en ordre alors allons-y. [ponctuation]
- Je dois aller chercher mes affaires, dit Déa.
- Inutile, tu n'en auras pas besoin. Là où tu vas, tu auras tout de dont tu peut rêver crois moi. [ponctuation] En route.
Sans laisser l'occasion à Alcor de dire au revoir à sa dernière née, Soren posa ses mains sur les épaules de Déa et l'entraina hors de la maison. Il avait horreur des adieux déchirants et de toute façon c'était mieux ainsi. La petite fille le précéda sans un regard pour son géniteur qui essaya de protester avant de réaliser combien c'était inutile. Soren quitta la maison du gros bourgeois avec un sourire triomphal. La journée commençait mieux que prévu, grâce à cette petite, il allait se faire un paquet d'or, il en était sur. A lui maintenant de bien mener sa barque pour que les enchères entre ses différents clients atteignent des sommets scandaleux. Et pour cela aussi, Soren était très doué.
Chapitre 2
- Puces, s'il vous plait, demanda l'homme en uniforme.
Soren tendit l'intérieur de son poignet gauche. Sur celui-ci un petit tatouage à l'encre bleu clair brilla sous la lumière du scanner de l'agent. Ce dernier suspendit son geste et leva les yeux vers Soren qui sourit aimablement.
- Je ne vous avais pas reconnu, sembla s'excuser l'homme, visiblement embarrassée.
- Pas de soucis. Numéro[espace]? demanda Soren.
- S-22, monsieur. Je suis heureux de vous revoir.
- Moi aussi, Olaf. Tout se passe bien pour vous[espace]?
- Parfaitement monsieur, je suis très heureux.
- Vous m'en voyez ravi. Nous bloquons la file ceci dit. [ponctuation]
- Oui, oui, allez-y, bredouilla Olaf en se déplaçant de coté.
Il les regarda passer et adressa un petit sourire à Déa lorsqu'elle le dépassa. Satisfait, Soren les conduisit vers une grande cage où s'entassaient déjà plusieurs dizaines de personnes. Il fit passer Déa devant lui et la grille en fer de la cage se referma dans son dos avec un bruit sonore. "Transport inter niveaux. Prochain arrêt niveau -2 à -6 [ici, il me semble comprendre qu'il y a un arrêt commun pour les niveaux -2 à -6 mais ce qui suit semble le démentir ; ne faudrait-il pas mettre « prochain arrêt niveau » tout au pluriel ?]. Prenez garde aux secousses, veuillez garder les mains sur les rambardes de sécurité". Et dans un fracas de tonnerre, le monte charge se mit à descendre.
Ils descendirent au niveau -4, la main de Déa toujours prisonnière de la poigne ferme du jeune homme. Hors de question de laisser son investissement s'enfuir. Soren se mit à marcher plus vite. Il faisait sombre dans les rues anarchiques des quartiers les plus bas. Une atmosphère de fin de jour perpétuel qui brouillait les silhouettes. Une demi[-]nuit qui jetait des ombres inquiétantes sur les visages et les bâtiments. Soren les entraina sur une large place éclairée par des lampadaires maladifs. Ca sentait le charbon et l'huile de mauvaise qualité. Il faisait plus froid que dans les niveaux supérieurs et il sentit la petite fille grelotter dans sa fine robe de coton. D'un même geste, il lâcha la petite main et retira sa veste.
- Mets ça, on ne voudrait pas que tu attrapes la mort.
- Merci, chuchota Déa, presque inaudible. On est où ?
- Dans la ceinture inférieure. Mais tu en as peut[-]être entendu parler sous le nom de la Sangle ?
La petite fille fit oui de la tête, un air terrifié sur son visage pointu. Soren savait très bien ce qu'elle avait entendu. Repaires de trafiquants, de violeurs et d'assassins, les quartiers malfamés qui constituaient la Sangle, les niveaux les plus bas de Néo Berlin, étaient la lie de la mégalopole. Et d'un coté, ce n'était pas faux. On trouvait toute sorte de racaille dans les recoins sordides de la Sangle. On y trouvait aussi des gens honnêtes qui se battaient pour survivre, avec les armes qu'on leur donnait. Tout étaient question de point de vue.
- C'est chez moi, nous allons rester ici quelques [quelque] temps.
- Longtemps ? s'inquiéta Déa.
- Juste ce qu'il faut pour te mettre à niveau.
- Et après ?
- Après tu repartiras là-haut, la rassura Soren. Je t'ai promis une vie meilleure non ? [ponctuation]
Déa souleva un sourcil suspicieux mais ne dit rien. Soren ne la regardait déjà plus. Il scrutait la petite place du regard. Quelques silhouettes firent claquer les pavés mal agencés autour d'eux. Plusieurs voitures crachotant une fumée noire et épaisse roulaient au pas avant de disparaître à leur tour dans les rues sombres et tortueuses. Finalement, le jeune homme repéra ce qu'il cherchait. Au loin une lueur jaune enveloppée de brume brillait faiblement. Il reprit la main de Déa et se dirigea vers la lumière fantomatique. Il marchait si vite que la petite fille devait presque courir pour se maintenir à son niveau. L'étrange luciole était en fait une ampoule qui surmontait le toit d'une petite voiture. Lorsqu'ils arrivèrent à sa hauteur, Soren s'approcha de la fenêtre conducteur qui s'ouvrit dans un gémissement de rouage. Il discuta quelques instants à voix basse avec le chauffeur qui hocha de la tête. La porte arrière s'ouvrit et il poussa Déa à l'intérieur en lâchant plusieurs billets au conducteur. Dieu qu'il détestait les niveaux inférieurs et tous les vendeurs de tapis qui les peuplaient.
Le taxi les déposa dans une petite rue à peine moins sombre que les autres. Des deux cotés de la chaussée, de hautes maisons étroites se tenaient serrées les unes contre les autres en rangs d'oignons. Soren entraina sa nouvelle acquisition jusqu'à un perron mal entretenu. Ils montèrent rapidement les marches et le jeune homme sonna. Quelques secondes plus tard, un vieil homme ouvrit la porte. Il observa Soren et Déa à travers ses épais sourcils blancs et marmotta quelque chose dans sa barbe. Soren s'impatientait.
- Allez le vieux, arrête de faire ta mauvaise tête. Elle a dix ans, ce n'est pas un bébé. Déa, voici Antioche. C'est un ami.
- Tu n'as donc honte de rien, maugréa le vieux un peu plus fort.
- Absolument pas. Je ne suis pas celui qui vend ses enfants moi. [ponctuation] La chair de leur chair.
- Non, toi tu les achètes, comme du bétail.
- L'offre et la demande vieillard. L'offre et la demande, répondit Soren en agitant un doigt convaincu dans les airs.
Puis il se détourna tandis que l'homme refermait la porte derrière eux. Soren avait hâte d'arriver chez lui. Il s'enfonça d'un pas énergique dans le couloir sombre jusqu'à la petite cuisine encombrée, Déa et Antioche sur les talons.
- Tu as besoin de quelque chose tant que je suis là ? demanda-t-il en s'accroupissant au sol.
- De pétrole pour les lampes.
- Je t'en ferais porter. Anita est à la maison ?
- Oui, elle est passée ce matin.
- Parfait. Allez on y va. [ponctuation]
Ses mains caressaient le plancher taché d'un geste presque tendre. Un sourire éclaira son visage lorsqu'il trouva le petit anneau, à peine plus gros qu'une bague. Il tira dessus et une trappe juste assez grande pour sa corpulence s'ouvrit dans le sol, révélant une échelle aux barreaux rouillés. Il se releva et d'un geste théâtral s'inclina vers Déa.
- Après vous, mademoiselle.
- Ça va où cet endroit ? demanda la fillette en scrutant le trou noir. On [n']y voit rien.
- Pas besoin de voir, il n'y a qu'un chemin. Et ça va là où nous devons aller. Maintenant en avant !
Il aida Déa à descendre et referma la trappe avec un dernier clin d'œil pour Antioche qui le regardait d'un œil sévère. Bien sur, acheter des enfants était puni par la loi, bien sur c'était totalement amoral et malsain. Mais quand la nature vous a donné un don, il fallait bien s'en servir, semblait dire le dernier regard que Soren adressa au vieillard. L'ouverture se referma sur eux.
Papa Talon (Greg)
14:26 - 17 janv. 2016
Je ne ferai pas un commentaire détaillé depuis mon téléphone. Globalement je trouve que c'est un bon début. Ça commence de manière classique comme un bouquin de heroic fantasy comme Robin Hoob ou Chloé Chevalier mais dans univers qui sera, j'imagine, plutôt sf en tout cas pas fantasy.
La seule chose qui me chagrine est ton passage où le père a des scrupules et demande sida fille sera bien traitée. La réponse qui lui est faite est trop violente alors que la vente n'est pas terminée. Soit tu inverses et la vente a lieu avant cette remarque soit tu adoucit légèrement la réponse car le mec qui achète ne veut pas faire capoter la vente. Tu peux alléger simplement en ajoutant un "Ne vous inquiétez pas".
11:42 - 7 juil. 2016
Super début, ton récit a beaucoup de potentiel, j'ai hâte de lire la suite ! :)
10:16 - 22 août 2016
Merci beaucoup :)
J'étais sur un gros projet là donc je n'avais plus le temps mais je vais m'y remettre vite!
17:07 - 13 sept. 2016
J'ai lu ces quelques paragraphes avec plaisir, les éléments s'enchaînent bien et on sent où tu vas sans pour autant se sentir spoilé avant que ça n'arrive.
Tes descriptions sont intéressantes même si l'environnement est nettement moins développé que les placements et actions des personnages. C'est peut-être le reproche que j'aurais à faire, l'univers dans lequel tes personnages évoluent n'est pas suffisamment mis en valeur, si bien que j'ai beaucoup de mal à percevoir ce qu'il est. Je t'ai parlé de Ian Banks à l'IRL, qui fait pas mal dans la description des lieux, si t'as l'occasion de mettre la mains sur son cycle de la culture, tu y trouveras ptet des pistes pour étayer cet aspect là.
Tu me fais penser à Smirt avant qu'elle ne se mette aux paysages. ^^
Quelques fautes genre le "marchant" dans un des derniers gros paragraphes du chapitre 1. Des espaces qui se sont volatilisées et qui méritent qu'on pense à elles. Mais sinon, rien de bien grave.
J'ai envie de lire la suite maintenant, en espérant qu'elle soit aussi bonne que ce que tu nous as déjà servi. :p
08:34 - 14 sept. 2016
De toute ma vie, je crois que c'est la première fois qu'on me dit que je ne fais pas assez de descriptions. Sérieusement :D
Le fait est que pour l'instant je ne veux pas trop en dire, je veux que le lecteur se demande où on se trouve et à quelle époque. Je laisse qd même des indices (Neo-Berlin, la technologie tout ça) mais j'en dirais plus dans les chapitres qui vont arriver.
Le prochain vendredi normalement :)
22:52 - 18 sept. 2016
Comme je n'avais pas commenté et que le début de ton tome date de longtemps, j'ai repris depuis le début.
Donc ce soir, je vais commenté les chapitres 1 et 2. Mais je poursuivrai demain.
Je dois dire que cette histoire fait tout d'abord beaucoup penser aux Marvel. Mais ça ne m'étonne pas, tu es marvelleuse. :)
Cependant, bien vite on sent que l'histoire prend une autre tournure et à la suite de ces deux premiers chapitres j'ai très envie de lire rapidement les suivants.
Le "je" me perturbe cependant car il se perd dès le chapitre 1. Qui est donc ce "je" ? J'imagine que c'est celui qui détenait la balle ?
La petite modeleuse de métal disparait au profit de la petite invisible. On sent que les personnages se mettent en place, tout ceci sur fond d'esclavagisme pas encore parfaitement perceptible.
J'attends de lire la suite, j'avoue !
Dans ces chapitres les parts descriptives sont bien présentes. Il y a un agréable équilibre entre celles-ci et les dialogues.
Je n'ai pas lu les chapitres avec la volonté d'améliorer ton texte, cependant quelques fautes ou mots ont attiré mon attention et je les ai donc notés pour toi.
23:40 - 19 sept. 2016
Je viens de lire le chapitre 3. Je le goûte avec plaisir car des personnages ont commencé à prendre forme dans mon esprit. L'avenir de Déa m’intéresse et les magouilles de Soren peuvent se révéler bien tordues.
C'est vrai que comme l'a dit Aillas pour ce chapitre, tu aurais pu l'agrémenter d'une petite description active de la maison. Mais peut-être as-tu prévue celle-ci pour plus tard. J'ai assez peu le décor en tête. Mais comme je suis un peu dans la tête de Déa, peut-être que je suis un peu sonnée par tout ce qui m'arrive.
A demain pour le chapitre 4 !
Comme hier, j'ai noté quelques corrections, mais je ne garantis pas qu'elles soient exhaustives. Fais attention, car très souvent tu oublies de mettre un espace après le point et tu oublies quelques accents.
Un noir de plomb les enveloppa. La respiration de la petite fille s'accéléra et aida Soren à la repérer dans le noir. A tâtons, il posa une main sur la petite épaule et sentit Déa sursauter.
Petite fille, petite épaule.... Logique mais un peu répétitif.
Une fois sur place,Soren la dépassa et passa sa main sur le la source de lumière.
Le la
Je t'expliquerais tout demain, dit Soren qui pensait déjà à autre chose.
Je t'expliquerai
Au rez de chaussé, les chambres des garçons et du personnel.
Au rez de chaussée
Deux fois, étouffées par l'épaisseur du bois, lui parvinrent.
J'imagine que c'est plutôt : deux voix
Et ne t'inquiètes pas, tout va bien se passer. Milo, demain matin je te présenterais à Déa, la nouvelle.
Je te présenterai. Tu as tendance à confondre le conditionnel présent et le futur. Pas de s au futur.
D'accord. Je m'occuperais de la gamine
Même remarque : Je m'occuperai
Si vous me cherchez, je serais dans mon bureau.
Je serai
Si tu hésites entre le conditionnel et le futur, n'hésite pas à remplacer le sujet par la troisième personne. Avec le pronom il, le futur se reconnaît vite car il n'a pas les mêmes sons : Il s'occupera au futur, Il s'occuperait au conditionnel.
(Mais je suis sûre que tu sais déjà ça !)
10:05 - 20 sept. 2016
Merci pour les corrections, je les notes dans le fichier que j'ai chez moi pour faire une relecture complète. C'est ma faute aussi, pq les chapitres ne sont pas retravaillés, ils sont brut de premier jet, si on peut dire ^^
Je suis contente que l'histoire te plaise. Pour les descriptions, cela arrive, promis :)
A propos du "je", il faut garder en tête qu'il s'agit d'un prologue, donc déconnecté au moins temporellement du reste de l'histoire, il peut se situer avant ou après avec les mêmes personnages ou pas :)
Je poste le chapitre 6 dans la journée.
23:41 - 28 sept. 2016
Trois petits chapitres pour ce soir.
Je n'ai pas encore rattrapé tout mon retard de lecture, mais je prends plaisir à te lire.
Je me demande ce que trame ce Soren.
Le monde que tu décris est un mélange de SF (avec ces puces et ces niveaux d'habitation apartheid) et d'Uchronie de type révolution industrielle. Il commence à prendre figure. Mais j'ai envie d'en savoir plus sur lui. Les informations sur lui sont encore limitées.
Comme j'ai lu les chapitre 4, 5 et 6 très rapidement, ce qui est plutôt bon signe, je ne me suis pas beaucoup attardée sur l'orthographe. Je te donne ici quelques remarques faites au passage.
Chapitre 4 :
Problème de concordance de temps, ici.
Senti
Joues
Chapitre 5 :
Du tien
le sol
partie
Répétition de « niveau » et un autre vient peu après.
Tu utilises le conditionnel, pourquoi pas puisque tu passes de la narration à un conte hypothétique, mais dans ce cas il faut le garder jusqu'à survivre : n'auraient
de ses capacités
Chapitre 6 :
Je te ferai
Tout pareil : Je la ferai (C'est un futur)
Amène la (pronom personnel).
disparu
Il faut encore un futur : transmettrai
J'ai eu un peu de mal à comprendre comment Déa qui venait d'arriver pouvait être la petite sœur de Lori.
De nouveau tu répètes plusieurs fois le mot « niveau » au passage de niveau, comme dans le chapitre 5.
Disparut
Ici c'est un conditionnel qu'il faut : il ne pourrait
08:18 - 29 sept. 2016
Merci Cassi :)
Oui ça se met en place doucement.
Je réponds sur la partie où Lori parle de "petite sœur". J'ai eu pas mal de soucis sur la façon d'amener ça. En fait, Lori n'est absolument pas la sœur de Déa, c'est un code pour parler des enfants particuliers que Soren recueille et entraîne. Elle commence par lui demander comment vont les enfants de l'orphelinat de manière générale et Soren en ne lui parlant que de Déa la renseigne sur leur nombre. Ils utilisent un langage codé au cas où des oreilles indiscrète traîneraient :)
Est-ce plus clair expliqué ainsi?
Je reprendrais ce passage.
Merci pour les corrections, je les rajoute dans mon fichier final!
16:51 - 17 oct. 2016
Ah j'aime beaucoup comment ça évolue, ça prend de la matière et les personnages s'étoffent progressivement. C'est agréable de voir la tournure des évènements et comment tes pions se placent sur l'échiquier. Genre Soren et Milo.
Ça saigne !
J'amène une boîte de pansements et du mercurochrome pour la suite. :p
14:39 - 10 nov. 2016
Ahaha. Il va te falloir bien plus que des pansements pour la suite!