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9 nov. 2015 - 15:04

Les ateliers d'Anaël Verdier, je vous les conseille. Ils sont une mine d'or pour toute personne qui cherche à écrire. Et c'est un professionnel dans son domaine avec une expérience conséquente (c'est aussi mon futur formateur).

Voici sa présentation :

Anaël Verdier est un scénariste diplômé du Conservatoire Européen d'Ecriture Audiovisuelle. Il a travaillé pour une vingtaine de séries télévisées, écrit des nouvelles et des romans, et des articles pour la presse. Il est fondateur et directeur de l'Académie d'Ecriture Anaël Verdier (ex Atelier d'écriture de Bordeaux) depuis 2010. Il est auteur à temps plein depuis 2004.

Son site :

Ecrire.tv

Un exemple de vidéo youtube (n'hésitez pas à aller voir les autres, elles sont éloquentes pour l'apprentissage de l'écriture, vous y trouverez des articles et des aides théoriques très intéressantes) :

Lien youtube

Vraiment, vous y apprendrez beaucoup !


Tr0n, Dieu, ou Sainte Catherine (parce qu'elle est so cute).
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Message posté le 09:40 - 10 nov. 2015

Post Scriptum : J'ai mis à jour le lien youtube de son intervention en ligne et en direct (ce qui peut parfois paraître lent ou avec quelques petits couacs) mais elle est très intéressante sur ce qu'il transmet et apprend; notamment la désacralisation du talent, que, comme lui, j'entends bien trop souvent dans la bouche de certains. Le style est une micro chose qui dépend uniquement d'un certain nombre d'articulation de l'écriture.

Les débutants et même certains très habitués y apprendront beaucoup. Malheureusement il fait trop peu de vidéo car sa formation est... Payante. Mais si vous tombez sur lui, n'hésitez pas à écouter ou lire, c'est formateur (et certaines des personnes de sa formation ont désormais éditées d'ailleurs - des romans plutôt connus).


Tr0n, Dieu, ou Sainte Catherine (parce qu'elle est so cute).
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Message posté le 12:38 - 10 nov. 2015

J'ai écouté/regardé la vidéo d'Anaël Verdier. Au début j'ai trouvé ça plutôt intéressant (bien que je n'avais pas tant envie de l'écouter parler de sa mascotte sexy, ce qu'il a fait pendant au moins 5 minutes).

Au bout de 15 minutes cependant, j'ai commencé à vraiment m'ennuyer. Et après vingt minutes d'écoute, je grognais en me massant le front (ce qui est chez moi un signe de perturbation).

Bon, construisons ma critique :

--- I ---
Premièrement, ce qu'il dit est parfois faux, de façon semi-évidente (ça peut paraître comme vrai, mais si on veut être rigoureux on se rend compte que ça ne l'est pas). Par exemple, vers la 17e minute il dit : "toute écriture, est l'écriture d'une histoire. Y compris le journalisme et les essais scientifiques. Y compris mon cours". Bon, pourquoi pas. Ça affadit totalement la notion d'histoire à mon goût, mais admettons.

Le problème vient qu'ensuite, il définit une histoire comme étant constituée :
a. d'une intrigue
b. de personnages
c. d'un univers
d. de choix narratifs
e. d'un thème.

Et c'est là que sa définition ne colle plus du tout. D'où est-ce qu'il y a des personnages dans un essai scientifique ? Il n'y a pas de personnages non plus dans son cours (il y a sa mascotte, mais ce n'est pas vraiment un "personnage" ; et puis il aurait pu faire son cours sans). Son cours n'est donc pas une histoire ; il se contredit lui-même.
En dehors de ce problème de rigueur dont on peut débattre sans fin en faisant glisser sa logique par des chemins dérobés, cet exemple laisse surtout apparaître :

--- II ---
... la vacuité d'une grande partie de son discours. Il assène : "L'écriture, c'est l'écriture d'une histoire. Tout le temps." et il insiste là-dessus. Mais du coup, qu'est-ce que ça nous apprend ? Que quand on écrit, en fait on écrit une histoire ? Mmmmh. Okay.

Voici un passage bien plus représentatif que j'ai recopié (~17min) :

Si vous êtes là c'est parce que la manière dont vous procédez aujourd'hui, ne vous satisfait pas. C'est une source de frustration. Vous avez envie d'écrire, vous commencez à écrire, il y a quelqu chose qui bloque. Soit vous bloquez en cours d'écriture, soit vous avez la page blanche complètement, soit vous arrivez au bout de l'histoire mais vous trouvez que c'est pas bon, soit (...), et dans ce cas... (longue pause) ... et dans ce cas... hummmmmmm... puisque ça ne fonctionne pas, il faut changer quelque chose (merci Captain Obvious). Et souvent, il ne suffit pas de changer la technique de construction d'histoire ou de narration d'histoire. Il faut changer quelque chose dans votre manière de procéder, dans votre manière d'entrer dans votre écriture, et de comprendre votre écriture et de vous représenter votre écriture.


Ce discours est très bien mené, car il donne l'impression de nous apprendre quelque chose, alors qu'en fait, non. On n'a rien appris. On a juste reçu sur le crâne quelques vérités générales abstraites, qui ne nous apportent, finalement, aucune aide concrète. C'est un peu comme lire son horoscope : c'est nous qui devons faire l'effort de comprendre et de donner un sens à ce qui est dit (un sens souvent personnel).

Après il y a quand même des choses intéressantes. Quand il mentionne les "36 moyens de créer un drame", par je-ne-sais-déjà-plus-qui, je suis tout ouïe. Mais globalement, ce n'est pas pour rien que je me suis retrouvé ennuyé au bout de 15min.

--- III ---
Je n'aime pas trop le message qu'il cherche à faire passer. "Mettez fin au perfectionnisme", "Ce n'est pas grave si vous n'arrivez pas à reproduire exactement ce que vous avez dans la tête", "Écrire à outrance, encore et encore, ça vous entraînera".
Si on condense le message ==> "Écrivez beaucoup, tant pis c'est nul".
Certes, si la pratique va grandement améliorer la technique (forcément), il faut tout de même se placer des objectifs. Ce n'est pas en s'entraînant comme un forcené à sauter un obstacle de 30cm, qu'on va s'améliorer au saut à la perche. La quantité sans la qualité, c'est une des choses les plus dégoûtantes de ce monde.

--- IV ---
Enfin, plus que tout, je me suis senti extrêmement vexé quand il a dit :
« Les auteurs ne sont pas des demi-dieux. Ce sont des humains comme les autres. »

Quoi ? Moi qui ai déjà presque écrit une histoire complète, je devrais me considérer comme un humain normal ???
Je rigole bien sûr :p Ce message sert à décomplexer un nouvel auteur qui n'ose pas se lancer, c'est bien, mais bon il faut quand même admettre qu'il y a de grands auteurs, qui méritent le respect et l'attention.
Et c'est ce qui me fait penser, en plus de tous les autres arguments, que son discours est adressé à des amateurs timides. Que finalement il ne fouille pas de façon poussée et technique la question de l'écriture, car son public n'est pas professionnel. Plus que donner une leçon, il encourage. Il désacralise l'activité.

C'est très bien (en plus c'est comme ça qu'il trouvera le plus de gens pour payer son cours), mais ce n'est pas ce qui m'intéresse ;)

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Message posté le 14:41 - 10 nov. 2015

J'entends tout à fait les critiques. J'en ai moi même à formuler. Toujours est-il que cette vidéo/conf est une présentation d'une façon de voir l'écriture qui aboutit à une méthode particulière et particulièrement efficace. Elle aide grandement mais comme toute méthode, rien n'est magique ou garanti (heureusement !). Je suis tout à fait d'accord, ce n'est qu'une présentation pour auteur timide. Je l'ai mise ici pour justement tous nos petits amateurs (car il n'y a aucun professionnel ici hein) qui souhaitent progresser et se lancer dans le domaine. Il sort pléthores de billets et de vidéo dans le domaine de l'apprentissage qui approfondissent et répondent à tes critiques.

Après quand même je vais répondre, de mon opinion , notamment sur ton paragraphe.

Je n'aime pas trop le message qu'il cherche à faire passer. "Mettez fin au perfectionnisme", "Ce n'est pas grave si vous n'arrivez pas à reproduire exactement ce que vous avez dans la tête", "Écrire à outrance, encore et encore, ça vous entraînera".
Si on condense le message ==> "Écrivez beaucoup, tant pis c'est nul".
Certes, si la pratique va grandement améliorer la technique (forcément), il faut tout de même se placer des objectifs. Ce n'est pas en s'entraînant comme un forcené à sauter un obstacle de 30cm, qu'on va s'améliorer au saut à la perche. La quantité sans la qualité, c'est une des choses les plus dégoûtantes de ce monde.


Tu vois, c'est là que réside la plus grande erreur du perfectionniste. De croire que pour apprendre à sauter à la perche il peut directement apprendre la perche sans jamais sauter comme un forcené à 30 cm de hauteur. C'est ce que se mette dans le crâne certaines personnes qui pensent avoir du talent. Le jour où elle se retrouve face au vrai génie (celui qui oeuvre depuis 30 ans dans le domaine), elle plonge dans l'échec par le manque de remise en question et sont perdus dans leurs propres objectifs. La quantité est un "outil d'apprentissage" pour tout. Il est toujours plus facile de se remettre en question avec de la matière et de progresser. Le savoir faire s'acquiert avec la pratique. Tu sacralises et sanctuarises l'art si tu crois que la partie talent est la plus importante. L'art contient une forme de technique; pour acquérir la technique, le talent est parfaitement inutile. C'est d'ailleurs ce qui fait la différence entre un amateur talentueux et un professionnel.

Je vais te raconter une petite anectode. Il y a cinq ans de cela, j'étais dans un cybercafé. Un type, la trentaine est arrivée. Puis de fil en aiguille autour d'un café nous avons discuté. Il est/était auteur professonniel avec deux romans à son actif. A son âge il avait une bibliothèque chez lui contenant entre 8000 et 9000 ouvrages qu'il avait tous lu. Il écrivait en moyenne 3 pages par jour depuis ses 10 ans, ce qui fait 20 000 pages écrites pour 600 seulement édités. Et il a plutôt eu de la chance. Jean d'Ormesson, avec qui j'ai eu l'infini plaisir de m'entretenir 5 minutes, m'a dit qu'il avait lu environ 50000 ouvrages et qu'il pouvait en lire 3 dans une journée, que malgré sa philosophie de faire une page de qualité par jour (quand il écrit un roman), il avait pissé de la ligne avant d'arriver à exprimer toute sa verve. Il ne se considère d'ailleurs pas comme talentueux (et moi non plus). Le talent c'est une illusion qui permet de justifier ses réussites ou ses échecs, c'est purement subjectif. C'est relié à la notion conventionnelle de beau. Et bien je te le dis par exemple, je trouve que ce qu'écrit Goldmund est cent fois plus talentueux qu'une pièce de théâtre de Victor Hugo. Hugo n'a de mon point de vue, aucun talent et pourtant des centaines te diront que si. Ce qui caractérise Hugo c'est sa maîtrise technique, pas son talent. Le talent n'a qu'une existence relative dans l'imaginaire des individus. On s'en convint mais je trouve assez faux cette idée de croire que certains sont meilleurs que d'autres. Certains apprennent et maîtrisent plus vite que d'autres grâce à des prédispositions. De là à dire qu'ils sont meilleurs ? Non, nous les aimons plus par convention culturelle.

Comme je l'écrivais l'autre jour, je partage ce petit adage : "Le talent (son absence ou sa présence) est l'excuse que vous utilisez pour ne pas vous remettre en question.". Lorsqu'on a du talent, on se dit que le travail est inutile; rapidement on ne progresse plus. Quand on se plante, on se dit que nous n'avons aucun talent. C'est exactement ce qu'il explique; c'est une erreur fondamentale. Le perfectionnisme n'est une qualité que si vous êtes capable de vous remettre en question; sinon il est un problème psychologique colossal. La qualité ne naît pas des roses ou du talent. Le style et le talent se façonne, l'être humain n'a rien d'innée ou si peu qu'on voudrait trouver une explication au génie. J'aime particulière sa vision des choses sur le sujet. Nous aimerions croire que certains sont bons de naissance; malheureusement ce n'est pas le cas de l'espèce humaine, la capacité n'est pas le talent. Nos sens nous donnent une sensibilité, notre mémoire nous donne des outils, mais de mon point de vue, le talent c'est du bluff. C'est hiérarchisant, aussi horrible pour l'évolution humaine qu'un gros tabou fixé à votre inconscient. Du genre, je peux travailler autant que je le souhaite, je serais toujours nul car je n'ai pas de talents. Archi faux. Complètement faux. Sur faux. J'ai vu des gens sans talents arrivé à produire des oeuvres artistiques sublimes et talentueuses par leur motivation et le travail. Ce qui fait le talent c'est un mélange de technique, d'habitude et surtout... Du rapport au désir qu'on a de se remettre en question et d'évoluer.

Ce que je veux dire, c'est malheureusement que la quantité est la méthode qui garantit le mieux l'apprentissage (je ne dis pas qu'elle est la seule ou la plus jolie et agréable à pratiquer). Elle peut te déplaire, elle me déplaît aussi (Lilith se reconnaîtra avec son nanowrimo!). Pourtant depuis que j'applique cette façon de voir les choses, en mettant mon perfectionniste de côté, je progresse à pas de géants. Pourquoi ?

Parce qu'avant j'écrivais de la merde et je revenais cent fois dessus pour des questions de style, pour avoir le bon curseur du ressenti que je voulais donner. J'arrivais à avoir un texte correct (ou bon tout dépend de ce que l'on juge comme tel) mais cela me prenait des heures. Je ne progressais pas vraiment. Pourquoi aurais-je progressé ? Je faisais des centaines de fois la même chose en justifiant d'un texte par son style et son originalité. Et je perdais un temps pharaonique sans aucune évolution réelle de mes histoire, ainsi que l'objectif que je m'étais fixé. Le perfectionnisme est une maladie qui se maîtrise et qui s'oriente; la volonté de qualité ne se décide pas, elle s'acquiert. Je me suis donc mis à écrire de la ligne, parfois mauvaise. Et une fois finit je regardais le résultat. Au lieu de revenir dix fois sur le sujet, je reprenais la même histoire et je la racontais autrement. Et ainsi de suite. J'ai constaté de l'évolution de mon écriture en bien en pissant des histoires, en modifiant justement les neufs éléments qui m'indiquent. En jouant justement sur ces curseurs, tout le style de ma propre écriture c'est mis en mutation tout seul. Teste, tu verras la différence assez rapidement.

C'est à ce moment d'ailleurs que je l'ai rencontré. Il m'a indiqué que je n'avais pas besoin de sa formation à l'heure actuelle et qu'il travaillait sur un ouvrage plus professionnel sur la scénarisation et la construction d'histoire (je n'ai plus le nom du bouquin en tête). Après je te rejoins, c'est aussi une méthode par l'engagement et l'assistance, par la motivation mais en écriture, c'est ce que les auteurs demandent le plus. Ses cours, notamment sur la construction scénaristique, m'ont aussi énormément appris. Il est véritablement très bon dans ce domaine (et je suis du genre assez exigent). Je te conseille de lire quelques uns de ses billets; tout le monde n'a pas effectivement besoin de ce genre de présentation, mais je crois qu'il est nécessaire de cadrer les choses, notamment pour nos chers Aelissiens.

Après comme je l'ai déjà dit, je partage ton sentiment sur cette vidéo. Mais j'ai persisté (en sautant les problèmes techniques). Il y a beaucoup d'éléments après la vingtième minute hein :). Comme toutes les méthodes, il y a du bon comme du mauvais. J'essaie de retenir le bon, optimiste que je suis !


Tr0n, Dieu, ou Sainte Catherine (parce qu'elle est so cute).
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Message posté le 15:13 - 10 nov. 2015

J'ai tout lu et j'ai même vu mon nom !

Moi, à mon petit niveau, j'ai envie de dire 2 choses.
Toutes les méthodes ne fonctionnent pas pour tout le monde. Ce qui peut marcher pour Tr0n ne marchera pas forcément pour quelqu'un d'autre. Je regrette que le monsieur de la vidéo ne dise pas qque chose comme "ceci est ce qui marche pour moi et pr d'autres aussi, essayez mais peut être que ce ne sera pas la méthode pour vous". Cela, à mon sens, retirerait le coté absolu de son discours qui a déplu à Lepz (si j'ai bien suivi, je me trompe peut être).

Moi par exemple, je suis hyper perfectionniste et du coup j'ai besoin de cadre pour aller au bout de mon histoire. Comme le Nano. Le fait de me forcer à écrire, et ce même si je PASSE MON TEMPS à voir les erreurs, les répétitions, les tournures horribles et le caca qui me sort des doigts, a le mérite de faire avancer mon projet. Pour l'instant je fais l'effort de me concentrer sur mon intrigue et sur l'objectif d'arriver au bout de ce roman et quand vraiment ça me démange, je fais quelques relectures et je mets en gras les passages qui ne vont vraiment pas (il y en a un certain nombre). Je me dis que je fais confiance à mon embryon de style et en alignant les mots, je commence à voir des "patterns" qui me sont propres, c'est assez grisant.

Mais la aussi cette méthode ne convient pas à tout le monde. Pour moi, je sais que la période qui va suivre de relecture sera 1000000 fois plus éprouvante que l'écriture en elle même. Tant pis, je prends le risque.

Mais retenons que chacun est différent et qu'il n'y a pas de méthode absolue et absolument efficace. Par contre, chaque méthode a des choses qu'il faut garder je pense et qui peuvent aider indépendamment de l'ensemble :)


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Message posté le 15:24 - 10 nov. 2015

Lilith,

"ceci est ce qui marche pour moi et pr d'autres aussi, essayez mais peut être que ce ne sera pas la méthode pour vous"


C'est explicitement dit dans la vidéo. Chacun pêche sur un des neufs éléments qui constitue la théorie. Chacun de ses éléments s'apprend d'une façon différente et nécessite un travail spécifique (ou d'autres formes de travaux). Il n'y a aucun miracle pour lui, juste du travail.

Je te rejoins tout à fait. J'en ai profité pour mettre à jour mon message au dessus, car je voulais évoquer aussi la notion de talent. Mais c'est un autre débat à la limite.

Le nanotruc te permet d'écrire une quantité de merdouille justement. Tu reviendras dessus plein de fois mais au départ qu'est ce qui te permet de progresser ? La quantité que tu as balancé et l'objectif de cette quantité. J'aurais tendance à penser comme Lepz (si si on se rejoint sur la notion de qualité), mais malheureusement mon constat pragmatique me montre que n'importe quel écrivain pour évoluer, a besoin de faire des tonnes de caca tout pourri pour se remettre en question. Donc en soi, j'ai mal jugé le nanomachin. C'est au contraire un fantastique outil de progession.

Je suis aussi hyper perfectionniste alors j'ai développé un mélange des approches. J'écris de la quantité, rapidement, je retouche peu mes phrases. Et ensuite je me pose pour reprendre. Puis je recommence à faire de la quantité. Peu importe, plus je raconte d'histoires plus j'auto alimente mon imaginaire. Plus je regarde de films, lis des livres, amassent des foules d'éléments culturels issus des pulsions des gens, plus je me nourris de tout. J'écris comme toi choute, mon temps d'écrire d'une heure nécessite trois heures de relecture. Mais plus je vais réussir à écrire et me rendre compte de mes erreurs, plus ce temps de relecture diminue.

Je pense qu'il faut arriver à modifier l'expression perfectionniste en une expression de remise en question. C'est une nuance qui me plaît.


Tr0n, Dieu, ou Sainte Catherine (parce qu'elle est so cute).
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Message posté le 15:30 - 10 nov. 2015

Oui il y a une quantité de merdouille mais étonnamment il y aussi une quantité de trucs franchement pas dégueu dedans. A force je commence à sentir ce qui est mauvais et ce qui sort du lot et qui nécessitera moins de retouches après. Donc l'un dans l'autre c'est positif :)

Pour limiter les dégâts, je m'astreins à des sessions d'écriture de 2h max.

Et oui, c'est une bonne notion je trouve aussi!


Please Little Girl be Brave.
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Message posté le 15:52 - 10 nov. 2015

Il préconise de faire des sessions d'écriture assez longue sans relecture oui. L'objectif n'est pas d'écrire des merdouilles non plus hein :). C'est vraiment de produire et de remettre en question sa production (c'est vraiment là le gain en qualité, la capacité d'un auteur perfectionniste à se borner à de la remise en question narrative ou d'intrigue plutôt qu'en permanence sur le style. Le style est véritablement une découlante de choix narratifs; les peintres devraient nous le dire : on ne peint pas du tout d'un style identique en gouache et en aquarelle. C'est assez évident au final mais notre éducation et notre culture ont une tendance à nous faire faire des fixettes sur des tournures - non sans rappeler le dilemme de Monsieur Jourdain). Bref, je parle souvent avec lui car non pas sa méthode mais ses cours d'écriture sur la remise en question expliquent étonnamment bien les mécanismes de l'apprentissage.


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Message posté le 17:57 - 10 nov. 2015

C'est intéressant tout ça. C'est vrai que plus on débute, plus le perfectionnisme est un frein. D'ailleurs, j'écris assez lentement ; je me demande si peut-être je suis dans le même cas que toi auparavant. En tout cas j'ai l'impression de progresser : chaque nouvelle scène que je parviens à écrire d'une façon qui me plaît, est une réussite et une apprentissage. Si je veux un jour réécrire une scène qui y ressemble, hé bien j'irai plus vite, et elle sera d'une qualité similaire.

Pour ce qui est du talent, personnellement je n'y pense jamais. Je ne me pose aucune question là-dessus, parce qu'en effet ça n'apporte rien. Je préfère me concentrer sur mes objectifs sans me demander si je suis assez fort pour y parvenir. Et puis advienne que pourra.

Hier, j'ai découvert une citation d'un mathématicien, qui s'appliquait à la recherche mathématique mais qui m'a plus parlé lorsque j'ai fait le rapprochement avec l'écriture (rapprochement assez naturel au vu de son discours ; il suffit de remplacer "recherche mathématique" par "rédaction") :

Souvent dans la recherche mathématique, on a peur de commencer ou de continuer à écrire car notre pensée nous paraît trop confuse ou incomplète, nous avons la tendance de croire qu'il vaudrait mieux réfléchir d'abord et ne commencer à écrire que lorsque nos pensées seraient devenues claires, lorsque nous aurions compris.
Eh bien, il faut rejeter cette tentation. Car si on commence à écrire, d'abord des choses simples et évidentes, tellement évidentes qu'on a presque honte de les écrire, il se produit ce miracle que chaque phrase en amène une autre, chaque page en amène une autre, dix autres, cent autres, la main court de plus en plus vite.

Laurent Lafforgue, Un mathématicien et les humanités classiques


En lisant ça, je me suis rendu compte que le mec, en parlant d'autre chose, avait mis le doigt pile sur mon plus gros problème tout en m'indiquant la solution. Balaise le type.

Ça revient un peu sur la question du perfectionnisme, puisqu'il faut commencer par écrire "des âneries".

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Message posté le 21:34 - 10 nov. 2015

Je n'ai pas vu la vidéo (je déteste la passivité devant une vidéo, je préfère largement l'implication de la lecture) mais j'ai lu quelques articles de son site. Il y a beaucoup de conseils tirés de son expérience personnelle, sur sa façon de s'organiser et tout ça. Le problème, c'est que c'est Anaël Verdier, que ce sont ses méthodes, sa façon d'écrire et que jamais il ne dit vraiment "vous pouvez faire autrement". Du coup, j'ai l'impression qu'en apprenant à écrire avec Anaël Verdier, on apprend à écrire comme Anaël Verdier.

Je ne suis pas opposé au fait de suivre des conseils pour apprendre à écrire, mais il vaudrait mieux aller les chercher à plusieurs sources, les comparer, voir les différences et retirer de chaque source ce qui nous semble le meilleur. S'il faut payer 60 € pour chaque source c'est très vite impossible.


Citation de Lepzulnag :
Par exemple, vers la 17e minute il dit : "toute écriture, est l'écriture d'une histoire. Y compris le journalisme et les essais scientifiques. Y compris mon cours". Bon, pourquoi pas. Ça affadit totalement la notion d'histoire à mon goût, mais admettons.


Mon prof de communication m'a sorti à peu près la même chose : à l'entretien d'embauche il faut raconter une histoire. Pour le coup, ça se rapproche plus du story telling des conseillers en communications des politiciens que de la narration.

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Message posté le 22:32 - 10 nov. 2015

Mon chef à Airbus me rabâche tout le temps ça aussi quand je prépare des présentations et plus récemment pour mon manuscrit.

"Tu dois raconter une histoire, il faut que ce soit fluide, logique, intéressant. Comme ça même si tout ton auditoire n'a pas la connaissance approfondie de toutes les notions, il ne décrochera pas". Et c'est là que je me suis rendue compte que je péchais dans mes transitions.

Bref, cette intervention n'est pas forcément utile, mais j'avais envie de la partager :)


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Message posté le 22:41 - 10 nov. 2015

Je suis tout à fait d'accord avec toi.

Mais je mettrais un très gros bémol. L'écriture est une expression de la communication entre les individus. Les mots, auxquels nous apposons un sens, sont des conventions de nos émotions, absolument lié de mon point de vue à notre culture. Elle n'est qu'un reflet de notre imaginaire et de sa transmission à l'autre ou à soi même, à autrui ou à son propre Moi. Par définition, ou par essence, elle est une forme de communication de nos désirs et nos pulsions, du symbolisme qui nous habite. Comme le dit Lilith, écrire et ne pas savoir techniquement faire des transitions (qui sont des éléments du discours qu'on peut apprendre) rend le travail d'écriture complexe alors qu'il n'est qu'une succession de formes diverses techniques (libre ensuite à nous d'inventer de nouvelles conventions d'ailleurs). Des centaines d'amateur n'ont aucune connaissance du "comment" et une méthode est toujours la bienvenue (ou un cours). Ca ne s'apprend pas tout seul et ce sont bel et bien des outils de communication.

Tous les enjeux de la communication s'appliquent donc à sa structure. Ecrire, reviens donc à apprendre nos façons de communiquer, déconstruire le culturalisme progressivement (comme la sacralisation de l'écriture) ou très simplement la structure d'un individu. Ce n'est qu'une fois le savoir faire acquis, qu'il peut être déconstruit pour devenir original, et s'affranchir de la méthode. Je trouve donc, toute théorie ou méthodologie de communication parfaitement intéressante à apprendre comme point de départ et comme élément formateur. Cela ne signifie en rien qu'une fois acquise, nous ne pouvons pas la remettre en question. Selon ses articles, oui, nous apprenons et nous écrivons selon sa vision. Et alors ? Ce n'est qu'un point de départ.

En tous ces points je te rejoins donc parfaitement. L'article présenté ici (et ses petits) est là pour apporter une aide. Bien loin de moi l'idée de vous attirer dans des formations de ce style. C'est bien la méthodologie, ses points forts comme ses points faibles qui doivent être écoutés, lus etc.

Par contre je préfère payer une formation structurante avec un coach qui ne fait pas juste un travail d'apprentissage mais aussi de motivations pour ensuite déstructurer mon savoir et le retravailler, plutôt que d'apprendre seul et de refaire sans cesse les mêmes erreurs. Je ne dis pas que je le fais, je dis simplement que c'est un choix. Toujours est-il que sa vision est très pertinente dans le détail, et que beaucoup d'éléments m'ont énormément fait progresser.

En tout cas, il est plaisant de voir que tout cela apporte au débat et arrive progressivement à la question que nous évoquons sans la dire "c'est quoi écrire ?".


Tr0n, Dieu, ou Sainte Catherine (parce qu'elle est so cute).
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Message posté le 21:38 - 17 nov. 2015

Ta conclusion TrOn, me convient. A lire ce petit débat, c'est l'impression que j'ai eu: d'abord avec Verdier le fait qu'il nous apprenne à "écrire" - en fait à penser comme Verdier - ce n'est pas un "mal" mais un détail costaud (j'avais regardé une fois ou deux le workshop de Palahniuk quand il était encore en accès gratuit, fait quelques ateliers d'écriture par ci par là... pour "voir" justement, et j'ai bien aimé certaines choses, moins d'autres, ça m'a servi pour mieux "penser" la chose; simplement tous ces workshops sont restés pour moi des intitulés, une approche, ou une "forme" littéraire précise, institutionnalisées par le simple fait d'être pratiquée en groupe... pas "écrire" au sens large...)

Ensuite dans ton discours - pas inintéressant, loin s'en faut - j'ai retrouvé à plusieurs moments cette idée que l'écriture était une chose assez définie pour que finalement on puisse identifier - à défaut de talent - des choses bonnes et des mauvaises, une progression dans la production etc... Forcément ça ne me semble pas si évident. Je ne connais aucun chef d'oeuvre qui fasse l'unanimité personnellement. Même pas un auteur. Même pas un genre. Ni une approche.

Pour couper l'énumération, cette idée "d'écrire" ou "d'écriture" porte le même défaut que le MLF voulait éviter en reprenant les journalistes sur "mouvement de libération des femmes, pas de la femme" (ce qui a permis de faire un groupement pluriel, de prendre inspiration des luttes sociales parallèles, d'aller vers le concept de "genre" etc... en gros d'enrichir une démarche individuelle vers une "remise en question" des statuts et de ce qui est "juste", "tolérant" etc...)
On peut très certainement organiser des workshops (des critiques ou des auteurs avec une démarche analytique critique) pour apprendre à "écrire un roman à la "Madame Bovary"" (pas mal de littéraires ont fantasmé sur l'idée je crois ^^ ) ou "faire des poésies à la "contemplations"".

Mais ces deux exemples je crois portent déjà dans leur intitulé leurs défauts: pourquoi? suis je Flaubert? Hugo? avec le vécu qu'ils ont et ce qu'ils ont à dire? Ou est ce un petit caprice d'adolescent qui a trop réécouté le même disque et en a fait une "forme idéale" dans son esprit? Ne concevant plus qu'une seule approche? ce qui finit par amener des "musiciens" ou "mélomanes" pas fichus de se comprendre sur ce qu'est la "musique" ni même de s'expliquer ce que finalement ils ont appris à aimer et pourquoi?

Donc définir ce que l'on recherche comme "écriture" est un premier pas. Et arriver à ne pas considérer un idéal unique, un but unique ou une ligne d'arrivée unique me parait plus productif et artistique en soi. Envisager une toile globale dont une maille ou une petite zone serait l'idéal poursuivi dans une démarche programmée (parce faire plus qu'une maille en une seule démarche me paraît un peu comme vouloir couvrir une aire infinie avec un point...).
Créer, s'ouvrir l'esprit, s'amuser, simplement. Parce que c'est en s'amusant qu'on "pisse de la ligne" sans forcer. Qu'on a envie d'arriver à quelque chose. Mais résumer ça à "pisser le plus loin à la mode de" (au fond c'est ce qui est suggéré...) et appeler ça "écrire" ou de "l'art" ben c'est vraiment autre chose... La culture et ses académies ou ses marchés nous ont habitués à ça, certes (mais on en voit vite l'hypocrisie et la réduction problématique). Encore une fois, aucun "mal" là dedans (si ce n'est une prise de tête manifeste: tu ne parles nulle part de plaisir par exemple...) mais autant demander un peu de précision. Et avec la précision vient le fait que le débat puisse s'enrichir des points de vue différents sans en faire des oppositions et des mécompréhensions.

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