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Perdus en mer

Scarlet Hurricane, Cassiopée

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5 nov. 2015 - 12:17

Scarlet Hurricane a dit :

Maerenn avançait sur la Digue Saint Adobe, sans vraiment savoir où elle allait. La fillette n'avait rien avec elle, si ce n'est la peluche en forme de poney qu'elle tenait dans sa petite main, et la robe rose qu'elle avait sur le dos. Elle était pieds nus, mais ne semblait pas s'en rendre compte. Ses jolies boucles brunes étaient dirigées par les vents marins qui tournaient dans tous les sens ici. Elle semblait sortir de nulle part, une apparition presque grotesque dans la tempête qui faisait rage ce jour là. Qui était-elle ? Où étaient ses parents ? Avait-elle même des parents ? Impossible à dire. Tout ce qu'il était possible de savoir, c'est qu'elle était propre, en bonne santé, et qu'elle avait autour de quatre ans. Le reste n'était que suppositions.

Une fois arrivée au niveau de la gravure, Maerenn s'assit et posa le poney sur ses genoux, inconsciente du danger qui lui tournait autour. Etrangement, l'ouragan semblait n'avoir aucune prise sur elle, ou son jouet. Elle ramassa deux ou trois galets et les posa devant elle. Puis elle s'adressa à son animal :

Tu vois Luna ? Maerenn nous a trouvé une armée. Une armée de cailloux. On va pouvoir leur donner des ordres et leur dire quoi faire. Et puis si l'un d'eux est méchant, on le jettera et on le remplacera par un autre. Mais tu sais quoi Luna ? Maerenn aurait préféré trouver une ou deux carottes, pour toi et elle. Parce que Maerenn a faim. Tu n'as pas faim toi Luna ?

L'enfant regarda longuement le petit poney en peluche. Lui aussi paraissait un peu loufoque dans cet environnement, comme si gamine et joujou avaient été déposés là par une main divine voulant faire une plaisanterie. Ils auraient été plus à leurs aises dans un livre d'images. Elle parut trouver une réponse à sa question dans les grands yeux noirs de la poupée en tissu.

Oui tu as raison, trois cailloux, c'est loin d'être une armée ! Maerenn en cherchera d'autres tout à l'heure, mais pour l'instant, elle va rester assise ici. Et Maerenn est contente que tu n'aies pas faim !

Elle serra la peluche dans ses bras.


Cassiopée

Dix jours que Maelun ne pouvait prendre la mer. Dix jours qu'il fulminait intérieurement en courbant les épaules contre le vent. La tempête ne semblait pas finir.
Son rafiot dansait dangereusement sous les rafales qui entraient dans le port. Les vagues qui se déversaient par dessus la digue rendaient l'eau bouillonnante et heurtaient le petit ketch avec force.
Alors Maelun se renfrognait un peu plus, supportant les coups comme s'il recevait lui-même les claques.
En attendant la clémence du temps, il errait sur la berge, une main profondément enfouie dans la poche et l'autre serrant son col pour que l'eau ne pénètre pas sa veste de coton ciré. Mais la pluie infatigable se répandait sans relâche. Elle ruisselait sur son suroît pour dégoutter dans son cou et remplir ses bottes.

Il emprunta la digue, offrant au vent le sommet de son crâne. C'était sa seule manière de lutter contre la tempête, en bougonnant entre ses dents. Une petite prière à Saint Adobe serait peut-être de bon aloi pour qu'enfin les beaux jours reviennent.

Le visage baissé sur ses pieds, il circulait entre les déferlantes qui passaient la digue. Concentré à ne pas faire d'erreur qui aurait pu lui être fatale, il ne vit pas la fillette avant d'arriver près de la gravure du Saint.

- Mais Bondiou !!! Qu'est-ce que cette marmaille là !

Sa réaction fut immédiate. Il attrapa la fillette par le bras sans s'occuper de ses piaillements et rebroussa chemin.


Scarlet Hurricane

Maerenn se sentit soulevée de terre. Elle eut à peine le temps d’agripper Luna que déjà l'armée de cailloux s'était éparpillée et qu'elles valdinguaient toutes les deux au bras d'un inconnu. Mais pour qui se prenait celui-là ? L'enfant lui frappait le bras aussi fort que possible avec son jouet en peluche.

Mais tu fais quoi monsieur ? Laisse Maerenn tranquille ! Luna va te mordre ! L'armée de cailloux va t'attaquer. Venez les cailloux, venez sauver Maerenn !


Elle finit par griffer la main qui l'avait attrapée. L'homme lâcha la petite fille. Tombée par terre, elle se remit très vite d'aplomb et replaça une mèche de cheveux derrière son oreille. Sa robe, déjà trempée par la pluie, ne s'était pas froissée dans la chute. Ses petits genoux étaient égratignés mais elle ne semblait pas s'en rendre compte.

Maerenn regarda autour d'elle : Ils avaient bien avancé ainsi, ils n'étaient déjà presque plus sur la digue. elle se retourna alors vers le marin et planta ses grands yeux gris, couleur mer de tempête, dans ceux de l'homme. Son regard était sérieux et dur, loin de celui d'une gamine de quatre ans. Son port était fier et noble. Sa bouche se pinça.

Qui es-tu monsieur ? Et pourquoi est-ce que tu as pris Maerenn et Luna comme ça ? J'exige des explications !


Cassiopée

- Aie ! Sale gamine !

La petite avait beau être haute comme trois pommes, elle n'avait pas molli pour attaquer la carne du marin durci par la mer. Elle l'avait griffé jusqu'au sang et Maelun l'avait jetée plus que lâchée.
Et maintenant la mouflette le bravait.
Le matelot ronchonna et se secouant comme un chien.

« T'as donc pas vu qu'la mer est grosse ! J'sais même pas comment t'as pu arriver jusqu'au bout de la digue. Tu dois être protégée par Saint Adobe, c'pas possible autrement. Alors dis-toi que c'est Saint Adobe qui m'envoie et range tes griffes. »

Sur ces mots, il lui tourna le dos en rentrant les mains profondément dans ses poches. Le vent poursuivait sa course folle et la pluie redoublait.
Mais il n'avait pas fait trois pas qu'il se souvint que la fillette était vraiment petite...
Alors, il fit demi-tour et lui demanda :

« T'as pas de parents, qu'est-ce que tu fiches ici toute seule ! »


Scarlet Hurricane



Mais qu'est-ce qu'il raconte celui-là ... Maerenn regarda aux alentours, et prit seulement conscience à cet instant de la tempête qui faisait rage autour d'eux. Le ciel était assombri par des nuages de pluie immenses, et on pouvait apercevoir au loin la mer qui s'agitait. Un temps de naufrage et de souffrance comme on en avait rarement vu sur Atalantë. Pourtant, l'enfant ne paraissait pas effrayée pour autant. Bien au contraire, ses yeux brillaient d'un éclat nouveau et intense, comme pour signifier un retour à un environnement connu et apprécié.

Comme c'est beau Luna ! Maerenn ne sait pas pourquoi, mais elle se sent plus forte dans un vent pareil.

La petite se parlait plus à elle-même qu'autre chose, elle avait déjà presque oublié le marin qui la dévisageait sans comprendre. Mais sa dernière phrase la ramena à la réalité.

T'as pas de parents, qu'est-ce que tu fiches ici toute seule !


Maerenn toisa l'homme à nouveau, prenant un air menaçant plutôt surprenant pour sa stature.

Maerenn n'a pas besoin de parents ! Elle a Luna.

Elle montra la peluche à l'homme, puis sembla se décontenancer. Son air devint inquiet.

C'est étrange, mais Maerenn n'arrive pas à se rappeler de quoi que ce soit avant aujourd'hui. Elle marchait, elle est arrivée sur la digue et elle s'est assise. Mais avant, rien. Pfuit ! Maerenn se souvient juste de Luna, comme si elle avait toujours été là.

Et puis elle se reprit, sans trace de violence dans la voix cette fois, plutôt une réelle curiosité.

Mais je t'ai posé une question ! Qui es-tu, monsieur ?


Cassiopée

La gamine avait presque l'air patibulaire, les yeux coléreux et le sourcil froncé alors que la voix prenait de tons de chefaillon. Maelun sourit. La gamine lui plaisait sous ses couverts de M'selle « j'n'en fais qu'à ma tête et c'est comme ça, pas autrement ».

Il s'agenouilla pour être à la hauteur du visage soudain durci de la fillette.

-Ecoute Mouflette, j'm'appelle Maelun. J'sais pas ce que tu fiches ici, mais une chose est sûre, c'est qu't'as rien à faire là par un temps pareil. J'suis sûr que Luna est d'accord avec moi et qu'elle trouve que ça commence à sérieusement mouiller. Alors j'te propose de v'nir t'mettre au chaud près d'un bon feu. Ça te dit ?

Maelun n'était pas du genre à prendre soin des gens. Il les évitait le plus souvent. Mais l'enfant avait le brin de folie qui la rendait précieuse. Une fraîcheur dans laquelle se mêlait l'encre et le papier froissé. Un passé oublié derrière une fenêtre de vie fermée. Elle se ferait vite dévorer par les loups qui rôdaient près du port. Et pourtant ! La simple pensée d'imaginer la gamine violant son cabanon terrestre chavirait plus le marin qu'une houle bien formée.


Scarlet Hurricane


Maerenn regarda le marin plus attentivement. Oui il était rugueux, presque sauvage, mais il n'avait pas l'air méchant. La gamine lui trouvait presque un air chaleureux, derrière ses traits burinés par les embruns - une chaleur bien cachée, certes, mais présente tout de même. Et puis il fallait bien se rendre à l'évidence, l'enfant se rendait compte malgré sa courte expérience de vie que l'environnement de la Digue était dangereux pour une petite fille seule, si forte et sérieuse soit-elle.

- Maelun ? C'est presque comme Maerenn ! Si ça se trouve, on est de la même famille. Tu crois, dis ?

Elle regarda la peluche trempée dans sa main, comme pour vérifier quelque chose avec elle. Ce qu'elle vit dut la satisfaire, puisqu'elle se retourna vers l'homme de manière décidée.

- Tu as raison, et Maerenn va venir avec toi. Par contre je m'appelle Maerenn, pas Mouflette, tu t'es trompé.

Une fois ce détail mis au point, elle pris la grande et rude main de Maelun et l'entraîna vers le port d'Atalantë.


Cassiopée

La petite main était toute froide quand elle s'était glissée dans la grosse patte rugueuse du matelot et Maelun n'avait pas résisté à la serrer doucement, histoire de lui apporter un peu de chaleur.
La main était si petite sous ses doigts. Si petite qu'il se sentait puissant et presque lourdaud.
Après le grain, le vent s'était levé bien plus fort encore et les poussait vers les terres.

Maelun avait installé son logis près du port à peu de distance du tripot d'Atalante où se perdaient les marins en mal de mer. C'est là qu'ils venaient se mettre à flot avec quelques flacons de vin rouge en attendant la marée ou l’accalmie.

Mais ce soir là, Maelun ne pensa pas à l'alcool. La prise solidement assise sur la petite paume, il arriva bien vite devant une cahute plus qu'une maison. Elle était faite du bois de récupération d'un vieux navire abandonné dont Maelun avait extrait les clins encore en bon état. Il avait lui-même monté les murs et son ami Valbec, charpentier de marine, l'avait aidé à concevoir le toit et les portes.
Tout ceci restait très sobre et ne comptait que deux petites pièces, mais Maelun n'avait besoin que d'un toit pour dormir et abriter ses quelques pénates.

Cependant, en poussant la porte d'entrée, Maelun s'étonna que le cadenas ne soit pas posé. Il aurait juré qu'il avait donné un tour de clé avant de quitter le coin.
La petite était gelée. Maelun s'ébroua avant d'entrer et retira son ciré dégoulinant de pluie en passant la porte pour l'accrocher au dos d'une chaise où il s'assit et entreprit la difficile épreuve de retirer ses bottes.

-Entre. Dit-il d'un ton bourru. T'as pas que'que chose d'autre à te mettre sur l'dos ? Je sais pas où je vais pouvoir te trouver un truc pour te réchauffer.

Allant vers la grande armoire de bois sculpté qui encombrait tout un mur, il y plongea pour y cueillir un maillot rayé.

-Tiens, la Moufreen. Change toi.

C'est alors qu'il constata qu'un feu crépitait dans l'âtre.

-Bondiou ! Qu'est-ce qu'c'est qu'ça ? Y a quelqu'un ici ?


Mary Sue

Un dernier coup pour la route. Celui-là, elle l'encaissa mal car il avait mis du temps à venir. Elle pensait avoir eu son compte.
Finalement, le dernier s'en alla en marmonnant on ne sait quel avertissement à son égard. Elle s'en moquait. Ce n'était pas la première, ni la dernière. Elle baigna encore un moment dans le caniveau puis se releva péniblement. Devait-elle maudire cette pluie incessante ou apprécier le fait qu'elle engourdissait son corps tout entier à lui en faire oublier ses côtes et son dos meurtris.

Ne s'attardant pas plus sur le sujet, elle entreprit de mordiller dans le morceau de viande qui lui avait valut toute cette escapade. Sa rapidité laissait encore à désirer. Ou peut-être sa discrétion. Elle haussa les épaules. Il lui restait encore un abri à trouver pour la nuit. Avec ce déluge, il était hors de question qu'elle dorme dehors au risque de ne jamais se réveiller.
Aussi, elle crocheta le premier taudis qu'elle croisa. Pendant que le feu prenait, elle fouina à la recherche d'un peu plus qu'un maigre bout de viande à se mettre sous la dent.
Rien. Tant pis.
La couverture qui reposait sur le lit fut sienne et elle s'endormit devant le feu crépitant.

_________

Son repos fut de courte durée mais elle s'en contenta. La porte s'ébranla et s'ouvrit sur un marin et une gamine tenant une peluche. Elle roula à l'abri des regards. Son regard balaya les murs à la recherche d'un échappatoire.
Rien. Tant pis.

- Bondiou ! Qu'est-ce qu'c'est qu'ça ? Y a quelqu'un ici ?

- Il faut croire. C'était ça ou crever. Faut pas m'en vouloir, j'vous ai même allumé un bon feu !

Elle lui tendit sa couverture avec un sourire insolent mais qui n'atteignaient pas ses yeux.


Scarlet Hurricane

Maerenn avait suivi le marin relativement docilement. Ses yeux s'arrêtaient partout et nulle part, tentant d'absorber cet univers nouveau qui lui semblait pourtant tellement familier. Et la pluie n'aidait la besogne en rien, mais la petite s'en fichait. Un sentiment étrange lui serrait l'estomac, une nostalgie venue de nulle part et sans aucune justification. Elle avait l'impression d'avoir erré, seule, pendant vraiment longtemps. Vraiment, vraiment longtemps. Pendant qu'ils marchaient, Maerenn essayait de se rappeler de quelque chose : ce qu'elle avait mangé en dernier, ce qu'elle avait fait la veille, le jour où elle avait reçu Luna ... Mais rien. Comme si sa mémoire avait été effacée. Les seules choses qui lui revenaient étaient son nom et celui de la peluche.

Perdue dans ses pensées, elle n'avait pas remarqué qu'ils s'étaient arrêtés devant une sorte de bicoque faite de morceaux rapportés. L'enfant suivit le marin à l'intérieur, prit le vêtement qu'il lui tendait,réalisant tout à coup qu'elle était frigorifiée. Elle allait lâcher la main de l'homme pour passer la tenue lorsqu'elle se rendit compte qu'il s'était brusquement arrêté.

- Bondiou ! Qu'est-ce qu'c'est qu'ça ? Y a quelqu'un ici ?

- Il faut croire. C'était ça ou crever. Faut pas m'en vouloir, j'vous ai même allumé un bon feu !

Encore une inconnue ? Ca faisait beaucoup pour une journée. Maerenn n'était pas habituée à rencontrer autant de gens si rapidement (même si elle ne se souvenait pas exactement de ses habitudes à proprement parler). Elle leva les yeux et regarda Maelun, sa petite main toujours dans la grosse patte du marin.

- C'est qui ? Ta maman ?


Cassiopée

- Ma maman ? Quelle maman ?

Maelun avait répondu sans comprendre. Sourcils froncés, il effleura Maerenn du regard avant de fixer le coin du mur derrière le lit, en direction de la voix.

- Qu'est-ce que c'est que cette chose encore ?

Maelun était déstabilisé par la situation. Une gamine lui tenait fermement la main et il n'osait pas la lâcher de peur de la blesser, et maintenant ça !

-T'es qui ? Encore une gamine ?

Maelun, qui était par ailleurs un gars plutôt courageux se sentait sur une mauvaise pente. Il ne savait trop comment appréhender la situation. Avoir une deuxième gamine sur les bras le paniquait. Il s'imaginait les deux mains prises. Il se voyait dans l'incapacité de bouger bloqué à tout jamais par des petites mains trop douces. Cette situation le terrifia tant qu'il lâcha la menotte de la fillette en grognant :

- Lâche moi toi ! J'ai besoin d'air !

Le ton était hargneux et il se dirigea vers l'amas de couverture derrière laquelle se cachait l'intrus.

En arrachant le couvre-lit, il menaça :

- Il n'est pas question que tu restes ici ! Tu m'entends ? Il n'en est pas question  du tout !


Mary Sue

- Oh ? Vraiment ? Le contraire m'aurait étonné. Vous savez, vous auriez pu être un mec sympa et m'offrir le gîte et le couvert mais non.

Elle réajusta ses fripes et ramassa ses cheveux en arrière. Toisant le propriétaire de la petite cahute, elle scrutait fut surprise par le décalage entre son ton menaçant et le malaise que trahissaient ses traits de visage et sa posture tendue. Derrière lui se tenait un petit gnome. Habillée en rose. Pas plus haut que trois pommes, la voix fluette et les bras serrés autour de sa peluche.
Pendant un instant, elle se surprit à envisager la gamine comme bouclier humain. Ce genre de pratique ne la rendrait pas meilleure qu'Eux. L'homme ne s'était contenté que de menaces après tout.


- Écoutez, il m'arrive rarement de croiser mon hôte lorsque je "m'invite" chez lui. Alors, si on pouvait sauter la case "Je te mets une raclée"...J'y suis déjà passée ce soir et je cherche juste un endroit au sec où dormir.
On pourrait faire comme si je n'avais jamais été là...Non..?


Elle esquissa un pas en avant comme pour illustrer son propos, prête à se relancer à la recherche d'un toit et quatre murs. Elle guettait sa réaction.
Ses yeux trahissaient un trouble intense qui contrastait fort avec son apparence. Ces signaux flous lui intimèrent la prudence.


Cassiopée

Maelun n'appréciait pas outre mesure les intrusions femelles dans sa vie de mâle solitaire. Il n'espérait qu'à une tranquillité qui lui serait refusée ce soir à cause d'une gamine et de sa poupée. Alors, un cas désespéré de plus était pour lui un cas de trop.

- Ouais, c'est ça, ma poulette. On va faire comme si tu n'avais jamais été là et j'aimerais d'ailleurs ne plus jamais te revoir. Tu vois ? Dit-il en montrant le chemin du doigt. La sortie est là. C'est la même porte que pour entrer.

Mais la jeune fille ne bougea pas. Elle le lorgnait d'un regard si torve qu'il se prit à penser qu'elle s'apprêtait à lui jouer un mauvais tour.
Pourtant, il n'avait pas envie de la toucher. Contacter sa peau le rebutait. Une chaleur de trop pour une simple soirée d'hiver par temps de tempête. Alors, il lâcha la main de la gamine en tournant le dos à la situation et lui dit en marmonnant :

- Tu pourrais t'occuper de la faire sortir ? Puisqu'il y a du feu, je vais me changer et préparer la soupe. Il fait quand même pas chaud.


Sur ces mots, il passa dans la pièce adjacente.


Scarlet Hurricane

Maerenn n'avait absolument aucune idée de ce qu'il se passait. Visiblement, le marin ne connaissait pas la femme qui pourtant était dans sa maison. Ca n'avait pas de sens. L'enfant pensait rester observer discrètement pendant qu'ils réglaient leurs problèmes, mais ce n'était visiblement pas ce qui allait se passer ici ce soir. L'homme avait lâché sa main et était parti dans l'autre pièce, et Maerenn devait s'occuper de tout.

- Tu pourrais t'occuper de la faire sortir ? Puisqu'il y a du feu, je vais me changer et préparer la soupe. Il fait quand même pas chaud.

Soupe ? Quelle bonne idée. La gamine était affamée, comme si elle n'avait pas mangé depuis des jours. Elle n'aurait pas dit non à un bon bol fumant.

Elle se tourna vers l'inconnue, qui était encore à moitié dans l'ombre, tant et si bien qu'il était impossible pour Maerenn de deviner quoi que ce soit sur elle.

Comment tu t'appelles ? C'est ta maison à toi aussi ici ?

La jeune femme la regardait bizarrement.

Maerenn n'habite pas ici. On est arrivées sur la digue avec Luna. Tu connais Luna ? Mais avant ... Pouf ! On sait pas. C'est tout noir.

Pas de réponse.

Tu aimes la soupe ?


Compte utilisé par l'équipe rôliste.
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