Trancher dans le vif
par Méli, Cassiopée et Mike
Trancher dans le vif est un récit narratif commencé sur Ter Aelis 1.5. #FF5B2B
Aparté
Résumé :
Haesobia Hardenthun se retrouve un soir au prise avec un tueur. Sauvée de justesse grâce à la présence inopinée de Placide Rafoneau, détective de son état, ils s'engagent dans une enquête en compagnie de l'ami d'enfance d'Hae, le mondain Anthonin C. de Gysors.
La piste les mène vers le milieu universitaire de la médecine, mais ils ne savent encore pas trop où ils mettent les pieds.
Ils ne sont pas seuls à se disputer les informations, Viktor Plumant, journaliste, les précède parfois.
Les auteurs :
Méli joue Haesobia, Cassiopée joue Placide Rafoneau et Mike001 joue Viktor Plumant.
Anthonin, inventé par Méli est joué à titre de pnj par les trois joueurs.
Couleurs des dialogues :
Haesobia : #9EFD38
Placide : #80d0d0
Viktor : #F787EA
Anthonin : #2C75FF
Professeur Flodorin de Oudargues : #8EA2C6
19:36 - 10 nov. 2015
par Méli, Cassiopée et Mike001
_______________
Cassiopée
Méli
Cassiopée
Méli
Cassiopée
Méli
Cassiopée
Méli
Cassiopée
Méli
Cassiopée
Méli
Cassiopée
Méli
Cassiopée
Méli
Cassiopée
Méli
Cassiopée
Méli
Cassiopée
Méli
Cassiopée
Méli
Cassiopée
Méli
Cassiopée
Méli
Cassiopée
Méli
Cassiopée
Méli
Cassiopée
Méli
Cassiopée
Méli
Cassiopée
Méli
Cassiopée
Méli
Cassiopée
Méli
Cassiopée
Méli
Cassiopée
Devant les regards insistants de ses deux camarades, elle déposa les armes dans un murmure :
- Bon d'accord, je ne ferais rien sans vous deux... Puis reprenant de la force dans la voix Mais ne vous avisez pas de me mettre de côté !
- Bon, oui, on verra ... Mais arrêtes donc et dis nous ce que tu as trouvé !
La réponse d'Anthonin ne lui plaisait pas, il allait essayer de l'écarter à la moindre occasion. La moue pensive, Hae ne vit pas son ami qui commençait à s'agacer.
- Tu vas devoir te satisfaire de cette réponse si tu ne veux pas que je prévienne ton frère. Nul doute qu'il t'enverra en sécurité dans une bonne famille qui t'apprendra enfin à prendre soin de ta condition féminine. Et ne te fais pas d'illusion, je n'aurais aucun remords à te séquestrer ici si c'est pour ta sécurité ! Le jeune homme avait terminé sa tirade en hurlant, visiblement hors de lui.
Haesobia s'était levée aux premiers mots de son ami, prête à argumenter. Mais le ton brusque de son ami et sa posture agressive l'avait stoppé dans son élan. Il n'était pas dans ses habitudes de se montrer si brusque avec elle ni même de la remettre à sea place de "femme". Bien au contraire, il avait souvent pris son parti, et c'était même lui qui avait finalement réussi à convaincre son frère de la laisser venir étudier dans la grande ville.
Elle l'observait tourner en rond, visiblement toujours énervé. Il lui jetait de fréquents regards, semblant hésiter sur la suite. Enfin, quelques minutes plus tard, il poussa un long souffle comme pour évacuer sa frustration et s'approcha d'elle :
- Je n'aurais probablement pas dû te dire cela, ni m'énerver. Puis après un nouveau long soufle, Te rends-tu seulement compte du danger ? L'un d'entre eux s'amuse à mutiler des gens !
Hae vit enfin l'inquiétude dans les yeux de son ami. Elle posa une main sur son avant bras pour l'apaiser et déclara :
- D'accord je te le promet, je prendrais garde à ne pas me mettre en danger. Anthonin ne sembla pas très convaincu, mais n'ajouta rien; elle poursuivit donc: Ils communiquent par les petites annonces !
23:27 - 23 nov. 2015
- Les petites annonces ?
Placide avait interrompu la jeune fille malgré lui et s'en repentit bien vite quand elle s'interrompit.
Un peu gêné, il se gratta le cuir chevelu et la regarda, une moue grimaçante sur la face.
- Vous ne voulez pas en dire un peu plus ?
Mais au moment où Haesobia allait reprendre le fil de son explication, Anthonin, qui avait attrapé le journal au moment même où elle avait parlé de petites annonces, s'écria :
- Tu veux dire qu'ils envoient des petites annonces de ce genre là ?
« Jeune homme, bien sous tout rapport, cherche âme compatissante pour découverte intérieure, plus si affinité. »
La blague était lourde. Elle détendit pourtant l'atmosphère car Placide rit de bon cœur et Hae poussait du bras son ami d'un air complice en lui disant :
- Gros bêta, ils sont bien plus fins que ça ! Ils m'ont donné du fil à retordre pour que je comprenne leur manière de communiquer...
Les deux hommes s'étaient tus. Ils attendaient la bouche entrouverte et les yeux aux aguets la suite de l'explication.
21:46 - 2 déc. 2015
11:55 - 4 déc. 2015
-- Je n'ai pas encore la totalité des informations, je sais seulement que la date est indiquée dans les petites annonces.
Puisque cette fois, aucun d'entre eux ne l'interrompit, trop curieux d'en savoir davantage, elle poursuivit :
-- Tu te rappelles Anthonin, quand je faisais une "fixette", comme tu disais, sur le Professeur Flodorin de Oudargues ? Un hochement de tête de l'intéressé lui confirma qu'il en avait le souvenir. Je le soupçonnais fortement de participer à ces réunions.
-- Oooh ! Je comprends mieux pourquoi tu insistais pour participer à toutes ces conférences... même les plus inintéressantes et barbantes... ajouta-t-il dans un soupir. Mais pourquoi le soupçonnais-tu ?
-- Tu sais bien que certains hommes considèrent les femmes comme des choses idiotes uniquement utiles pour leur bon plaisir et plus idiotes que leur chien favori ... Le sourire en coin d'Anthonin et le pianotement de ses doigts sur la table, firent comprendre à Hae, plus surement que toute remarque, qu'il était inutile de dévier du sujet vers cet éternel débat ...
-- Hum,oui... bon, bref, il ne faisait donc pas attention à ma présence alors que j'attendais pour lui poser une question sur un cours. Il conversait avec le Docteur Enéour de Oisaud qui avait participé à la conférence. Je n'entendais pas bien, mais ils ont évoqué de "grandes avancées", "une chance extraordinaire pour l'avenir de la médecine" et "des vieux croûtons effrayés par le changement", etc...
Le Professeur partageait sa hâte de participer à de nouvelles expériences à la prochaine réunion. Le Docteur lui demanda alors si la date avait été transmise. Le Professeur lui a montré le journal du jour en lui disant "Le 23 ! Vous voyez ?" et en pointant les colonnes des petites annonces.
-- Je vois ... tu aurais dû m'en parler ... lui reprocha Anthonin d'un ton où l'on sentait poindre à nouveau la colère.
Hae reprit rapidement ses explications avant que celle-ci n'éclate. Placide de son côté, semblait très pensif.
-- Je n'étais pas sûre de quelle petite annonce il s'agissait, j'ai donc dû attendre la suivante pour vérifier mes théories. Quand j'ai remarqué que le Professeur était à nouveau particulièrement impatient et excité, j'ai vérifié à nouveau les annonces. L'une d'elle avait retenue mon attention :
"Saint Thomas propose une introspection à Alphonse"
Très fière d'elle, Hae attendait de son public les compliments tant mérités pour son extraordinaire perspicacité, mais elle n'eut que des regards incompréhensifs. Déçu, elle poussa un long soupir avant d'expliquer :
-- Saint Thomas, "Je ne crois que ce que je vois"; or autopsia vient de l'ancien aélisien et se traduit par "vue par soi-même". Enfin, Alphonse correspond à la date, la fête des nommés Alphonse tombe le 23 du premier mois.
18:28 - 11 déc. 2015
La gamine était perspicace. Placide hochait de la tête, la moue approbatrice. Cependant un détail lui échappait et il n'attendit pas que Anthonin prenne la parole à sa place car il le voyait rougir de colère et n'avait pas du tout envie de subir une quelconque querelle.
- Une chose me dérange dans cette annonce, même si vous avez plutôt été judicieuse pour comprendre leur langage : Vous n'aviez aucune idée qui était Saint Thomas ? Car j'imagine bien que ce n'est pas le prénom de votre agresseur, ni même celui d'un de vos pontes d'Université. Et le lieu du rendez-vous ? Comment l'avez-vous trouvé ? C'est bien beau de connaître la date et l'objet de la rencontre.
Placide était contrarié et comme chaque fois qu'il était soucieux, son visage prenait l'allure d'un masque métallique.
Il ajouta d'une voix dure :
- Mademoiselle Haesobya vous nous cachez des renseignements.
Anthonin, tout d'abord frustré de n'avoir pu se livrer à l'empoignade verbale escomptée, bougonna :
- Oui, Mademaoiselle Haesobya l'Obscure, donnez-nous un peu de vos époustouflantes lumières.
18:57 - 11 déc. 2015
-- Non, non je vous ai tout dit ! répondit-elle précipitamment. Elle aussi sentait couver une nouvelle tempête. Mais je devrais davantage vous expliquer peut-être... Vous ne semblez pas connaitre Saint Thomas. Elle prit quelques secondes pour organiser ses pensées et poursuivit : Il est vrai que je ne connaissais pas Saint Thomas d'Aquainos avant d'étudier la médecine... Il s'agit d'un illustre médecin qui rejetait certaines croyances qu'il jugeait être, je cite, "des boniments de bonne femme" et des "croyances blasphématoires" à propos de certaines maladies qui étaient dîtes l'oeuvre du diable. Mais l'on retient surtout à son propos la maxime "Je ne crois que ce que je vois". J'ai pensé qu'au regard des expériences pratiquées, cette formule pouvait être très a propos. Ainsi, j'ai surveillé les annonces qui mentionnaient Saint Thomas. Rien de plus.
Devant l'air entendu de ses deux inquisiteurs, elle reprit rapidement la parole :
-- Je ne savais pas où aurait lieu la réunion, vraiment ! Sinon je n'aurais pas eu besoin de cet imbécile... Mon... "agresseur", je me suis méprise. Je l'ai repéré à plusieurs reprises avec des personnes que je suspectais de participer, j'ai cru qu'il pouvait m'y emmener. Aujourd'hui je pense plutôt qu'il les fournit en produits assez peu... légaux. Je pense que c'est un pur hasard s'il m'a donné rendez-vous près de la scène de crime. Après il est logique de m'attirer dans ces ruelles où des cris n'alerteront personne... De même, il serait logique que les réunions se déroulent dans ces quartiers où il est de réputation que vos allés et venues seront gardées secrètes.
Alors qu'ils se faisaient tous deux pensifs, elle conclut :
-- Nous allons devoir découvrir par nous-même comment ils communiquent le lieu de rendez-vous.
19:35 - 11 déc. 2015
Pris le nez dans le plat à manquer de culture, Placide aurait aimé renvoyer la jeune Hae dans les filets. D'accord il ne connaissait pas Saint Thomas d'Aquainos. D'accord, la fille était plus maligne qu'il ne le pensait jusqu'ici. Il allait devoir l'admettre.
- Bon.... J'avoue, Hae, que je ne vous avais pas imaginé si finaude. Ceci dit, je trouve que vous avez un petit raccourci sur la manière de juger votre agresseur qui me gêne un peu.
Un petit regard du côté d'Anthonin lui prouva que ce gars là pourrait leur être utile. Le simple constat que le jeune homme pouvait financer leurs déplacements était déjà un énorme avantage en sa faveur.
Celui-ci était nerveux, mais comme le détective, s'était plongé dans la réflexion.
Placide brisa le silence installé suite à la longue tirade de l'apprentie charcutière.
Il fit signe à ses deux acolytes de s'approcher jusqu'à former un petit noyau plus ou mois compact. Il dit d'un air conspirateur :
- Vous savez ce qu'on va faire ? On va commencer par se promettre de s'épauler dans cette affaire et jurer qu'on ne cherchera plus à faire cavalier seul pour démêler cet affreux écheveau. Ensuite, si vous êtes partants, je vous propose de retourner à la morgue avec moi avant qu'elle ne ferme pour que Haesobya voie le cadavre trouvé sur les lieux. Qui sait ? Peut-être qu'elle connaît la victime ? Ou qu'elle l'a aperçu un jour ?
20:14 - 11 déc. 2015
Elle lui donna un coup de coude pour lui montrer son soutien. Il lui répondit par un discret sourire qui ne monta pas à ses yeux. La jeune femme regrettait d'avoir entraîné son ami dans cette histoire glauque mais elle savait qu'il était dorénavant trop tard pour lui proposer de se retirer, il refuserait de la laisser se mettre en danger sans lui.
Ils étaient arrivés devant l'établissement et Placide les avait directement guidé dans la salle où était rangé le corps. Hae avait été impressionné qu'aucun n'arrête le petit groupe, au contraire, Placide semblait connaître la plupart des salariés qui le saluaient, parfois avec un sourire, parfois avec un agacement qu'ils ne cherchaient même pas à simuler.
20:16 - 14 déc. 2015
— Où est-ce que tu es ? maugréa-t-il entre ses dents.
20:27 - 17 déc. 2015
La voix forte de Placide Rafoneau dominait le silence feutré de la morgue. Le détective subissait les ambiances surannées des lieux publics où le mutisme n'avait aucune raison intelligente d'être instauré. Alors, en représailles, il parlait plus fort encore qu'il n'en avait l'utilité.
- C'est le numéro 17. Vous pouvez nous ouvrir le tiroir maintenant ? Nous n'en n'aurons pas pour très longtemps.
Ah ? Un visiteur est déjà dans la morgue avec un macchabée ? Pas de problème ! Il ne nous gêne pas, je vous assure.
Le médecin légiste, un petit homme plutôt timide de nature, ne résista pas à l'ouragan qui s'était introduit dans son domaine. Il ne sut comment s'y prendre pour lui barrer le passage, si bien que les trois amis entrèrent dans la salle au moment même où Viktor se composait une mine dépitée au dessus du cadavre d'une vieille femme à l'air peu amène.
Placide eut la délicatesse de se taire en encourageant le médecin à passer devant lui afin qu'il mette en branle le bras articulé qui sortirait le tiroir n° 17.
Ce dernier, gêné, s'excusa auprès de l'homme en plein recueillement qui levait le nez à leur entrée. Puis, il déballa le mort de son suaire de feutre épais.
15:34 - 19 déc. 2015
19:40 - 20 déc. 2015
Après un moment qui paru interminable à la jeune femme, la table avec la victime se stabilisa enfin devant le trio, dans un dernier crissement. Sans attendre que le médecin descende de son escabeau, Placide souleva le drap sans aucun tact.
Hae retint un haut de cœur. Ses cours l'avait déjà préparé à voir des corps, même rigide, mais celui-ci avait été charcuté. Une fois que son cerveau écarta l'horreur de l'acte pour s'intéresser à l'aspect médical, elle remarqua que malgré les très nombreuses plaies, celles-ci avaient toutes un but "utile".
- Il n'y a aucun doute, la personne qui a fait ça a des connaissances en anatomie. Cependant, je ne pense pas qu'il ait l'habitude de pratiquer de telles ... "chirurgies". Il a parfois dû s'y reprendre pour trouver ce qu'il cherchait. Regardez ces traces au dessus du sein droit. Il a commencé trop haut dit-elle en désignant des plaies parallèles.
12:31 - 21 déc. 2015
Anthonin s'était placé derrière Haesobia et regardait le cadavre du coin de l’œil par dessus son épaule tout en se couvrant la moitié du visage de sa main. Il était blanc et proche de la nausée.
Placide, lui, s'était placé face à sa jeune protégée, de manière à laisser le corps entre eux-deux. Il pouvait ainsi parfaitement suivre ses remarques et ses gestes.
La femme n'était pas belle à voir dans l'aspect livide de la mort, ses yeux excavés et ses nombreuses découpes qui ouvraient de larges blessures sur son corps.
Placide nota comment la jeune femme ne se formalisait pas de la présence d'un tel cadavre à ses côtés a contrario de son ami. Elle paraissait, non pas écœurée comme elle aurait du l'être, mais au contraire, intéressée. Ses yeux s'étaient mis à briller d'un appétit de curiosité.
Il approcha son visage du sien et lui glissa de manière à ne pas être entendu du médecin qui se tenait à leur côté :
- Qu'en déduisez-vous Haesobia ? Pensez-vous qu'il puisse s'agir d'un étudiant en médecine ou pire d'un de vos pontes ?
01:18 - 23 déc. 2015
14:00 - 4 janv. 2016
Elle prit donc soin de poursuivre en chuchotant comme Placide.
- A vrai dire, je doute que ce soit un étudiant.
Après un instant de réflexion :
Ou il est très avancé dans ses études et a déjà probablement assisté quelqu'un ayant de l'expérience.
Cependant je pense plutôt par un médecin. Très peu d'entre eux ont des connaissances en chirurgie. Comme je vous disais plus tôt, la plupart fonctionne encore de manière ... "archaïque".
Hae avait beau réfléchir, elle ne voyait pas d'autre moyen de trouver le coupable qu'en découvrant le participant.
- Vraiment, nous devons trouver un moyen d'assister à ces réunions ajouta-t-elle pensive, oubliant de chuchoter et sa volonté d'être discrète.