La course de ce soir promet d’être excitante. La plupart du temps, Lùthien court sur son propre engin, qu’elle peaufine depuis des années. Mais son ha...
A peine posées sur les matelas, alors que Cassiopée soupirait à l’absence trop longue d’Issac, le dragon surgit à ses côtés frottant son cou contre l...
Lùthien n'hésitait pas vraiment, mais elle prit son temps pour répondre. Elle observa attentivement les Noctarii et eux attendirent son verdict avec c...
L'idée est ici d'avoir une correction et des avis sur cette nouvelle version de mon texte pour l'intégrer dans une perspective plus grande et le continuer. La version originale se trouve ici. Sa lecture n'est pas obligatoire bien sûr pour comprendre la nouvelle mouture. Merci à vous et bonne lecture ! :)
Les images s'alternent jusqu'à s'arrêter sur une journaliste en tailleur debout devant une foule qui se presse à l'entrée d'une salle de conférence.
« … et nous retrouvons tout de suite notre envoyé spécial à Genève où le Professeur Ulrich Aemmli va commencer sa conférence dans les minutes à venir. Maélie, vous êtes en direct de Genève où la tension monte suite à l'annonce d'une découverte sans précédent. - Oui Jean-Luc, nous sommes au Centre International de Conférence de Genève et le professeur Aemmli n'a pas encore fait son entrée. Nous vous rappelons que l'annonce a été faite la semaine dernière d'une percée majeure dans la génétique et même d'un potentiel remède contre le cancer. Et n'oubliez pas que La Une est partenaire officiel de la ligue contre le cancer et que vous pouvez envoyer vos dons en cliquant ici. Mais voilà le professeur Aemmli qui s'approche. »
Un scientifique voûté en costume deux pièces se lève et passe la main sur sa calvitie : ses rares cheveux blancs s'en trouvent aplatis sur le sommet de son crâne. Il s'avance maintenant vers l'estrade. De ses mains osseuses, il manipule ses notes tout en balayant le public de la conférence du regard. Il prend son temps pour ménager au mieux son effet. Il dispose une petite bouteille d'eau au coin de son pupitre, remonte ses lunettes jusqu'à l'arrête de son nez, puis tousse discrètement dans son micro. Le silence se fait quand il commence d'une voix douce : « Mesdames, messieurs, confrères et consœurs, nous avons fait une découverte encourageante. Puisque certains d'entre vous ont déjà pu entendre des rumeurs à ce sujet ou parcourir ma publication récente dans Nature, je serais bref : nous avons percé les secrets de la Turritopsis nutricula. »
A son annonce, la salle explose en un concert de murmures, remarques, exclamations de surprise mal contenue. Les expressions « se prendre pour Dieu », « éthique douteuse » se mêlant à « révolution génétique » ou « avancée merveilleuse » alors que le conférencier semble content de son effet, un sourire en coin. Il passe sa main dans sa frange grisonnante, lève les mains en signe d'apaisement. Malgré une salle toujours agitée, il reprend d'une voix forte : « Nous n'avons pas encore réalisé de tests cliniques avancés de par la récence de cette formidable trouvaille mais nos premiers essais laissent à penser qu'un usage curatif ne sera pas possible avant plusieurs années. »
Se frottant les yeux, il pose ses lunettes sur le pupitre, d'un air mi-amusé, mi-effrayé. Le public redouble de chuchotements. Comme pour se rassurer, il saisit d'une main ferme son pupitre avant de continuer : « Il semblerait en effet que notre connaissance de ce merveilleux animal soit imparfaite quoi qu’infiniment prometteuse ! » Les remarques fusent à nouveau, plus ad-hominem qu'ad-hoc. « Alzheimer, Parkinson, de nombreuses formes de cancers, elles seraient toutes réversibles ! » Après avoir avalé d'un trait sa bouteille d'eau, il reprend : « J'ai moi-même mené ces expérimentations, si pour l'instant la réaction n'est pas encore parfaite, j'ai bon espoir de stabiliser tout ses principes actifs avant qu'elle ne soit rendue public. » D'une voix parfois grave, parfois aiguë à un rythme discontinu, il poursuit tandis que l'assemblée stupéfaite semble retenir son souffle : « Nous serOns en meSURE de PréSenTER les détAILs et précisiONS réCLAmés par nos CONfrères et CONsœurs dans les MOIS à veNIR...
Une femme et un homme en tenue blanche attrapent l'homme qui, absorbé par son discours, ne les avait pas vu arriver. Dans un cri suraigu, il semble soudainement s'écrouler derrière son pupitre. La caméra tente en vain de faire un mise au point quand les rideaux de la scène tombent sur un cri suivi de pleurs.
(Il manque ici un dézoom et une reprise sur la journaliste qui tente tant bien que mal de meubler avant un retour studio précipité et un changement de sujet plus ou moins adroit de la part des présentateurs. Je sèche un peu sur la manière de tourner tout ça.)
Les images s'alternent jusqu'à s'arrêter sur une journaliste en tailleur debout devant une foule qui se presse à l'entrée d'une salle de conférence.
« … et nous retrouvons tout de suite notre envoyé spécial à Genève où le Professeur Ulrich Aemmli va commencer sa conférence dans les minutes à venir. Maélie, vous êtes en direct de Genève où la tension monte suite à l'annonce d'une découverte sans précédent. - Oui Jean-Luc, nous sommes au Centre International de Conférence de Genève et le professeur Aemmli n'a pas encore fait son entrée. Nous vous rappelons que l'annonce a été faite la semaine dernière d'une percée majeure dans la génétique et même d'un potentiel remède contre le cancer. Et n'oubliez pas que La Une est partenaire officiel de la ligue contre le cancer et que vous pouvez envoyer vos dons en cliquant ici. Mais voilà le professeur Aemmli qui s'approche. »
Un scientifique voûté en costume deux pièces se lève et passe la main sur sa calvitie : ses rares cheveux blancs s'en trouvent aplatis sur le sommet de son crâne. Il s'avance maintenant vers l'estrade. De ses mains osseuses, il manipule ses notes tout en balayant le public de la conférence du regard. Il prend son temps pour ménager au mieux son effet. Il dispose une petite bouteille d'eau au coin de son pupitre, remonte ses lunettes jusqu'à l'arrête de son nez, puis tousse discrètement dans son micro. Le silence se fait quand il commence d'une voix douce : « Mesdames, messieurs, confrères et consœurs, nous avons fait une découverte encourageante. Puisque certains d'entre vous ont déjà pu entendre des rumeurs à ce sujet ou parcourir ma publication récente dans Nature, je serais bref : nous avons percé les secrets de la Turritopsis nutricula. »
A son annonce, la salle explose en un concert de murmures, remarques, exclamations de surprise mal contenue. Les expressions « se prendre pour Dieu », « éthique douteuse » se mêlant à « révolution génétique » ou « avancée merveilleuse » alors que le conférencier semble content de son effet, un sourire en coin. Il passe sa main dans sa frange grisonnante, lève les mains en signe d'apaisement. Malgré une salle toujours agitée, il reprend d'une voix forte : « Nous n'avons pas encore réalisé de tests cliniques avancés de par la récence de cette formidable trouvaille mais nos premiers essais laissent à penser qu'un usage curatif ne sera pas possible avant plusieurs années. »
Se frottant les yeux, il pose ses lunettes sur le pupitre, d'un air mi-amusé, mi-effrayé. Le public redouble de chuchotements. Comme pour se rassurer, il saisit d'une main ferme son pupitre avant de continuer : « Il semblerait en effet que notre connaissance de ce merveilleux animal soit imparfaite quoi qu’infiniment prometteuse ! » Les remarques fusent à nouveau, plus ad-hominem qu'ad-hoc. « Alzheimer, Parkinson, de nombreuses formes de cancers, elles seraient toutes réversibles ! » Après avoir avalé d'un trait sa bouteille d'eau, il reprend : « J'ai moi-même mené ces expérimentations, si pour l'instant la réaction n'est pas encore parfaite, j'ai bon espoir de stabiliser tout ses principes actifs avant qu'elle ne soit rendue public. » D'une voix parfois grave, parfois aiguë à un rythme discontinu, il poursuit tandis que l'assemblée stupéfaite semble retenir son souffle : « Nous serOns en meSURE de PréSenTER les détAILs et précisiONS réCLAmés par nos CONfrères et CONsœurs dans les MOIS à veNIR...
Une femme et un homme en tenue blanche attrapent l'homme qui, absorbé par son discours, ne les avait pas vu arriver. Dans un cri suraigu, il semble soudainement s'écrouler derrière son pupitre. La caméra tente en vain de faire la mise au point quand les rideaux de la scène tombent sur un cri suivi de pleurs. Le présentateur revient à l’écran, un air déconcerté qui se transforme bien vite en sourire crispé avant de repartir : « … Merci Maélie, nous retrouvons maintenant notre série du lundi : le dernier éleveur de porcs traditionnel en direct de la Bretagne ... »
« Noémie, viens manger ! Télévision ! Extinction !
- Oui Maman » *** Dans un flot d'images sanglantes, elle se rend progressivement insensible aux travers de ses semblables. Son armure dégouline en une larme isolée. Ses atours se dispersent autour du canapé. Son bouclier de notes s'égosille sur une pile de lettres. Son esprit se refroidit, des yeux au cortex, malgré les couettes entassées. Un homme et un autre, une femme et les autres.... Une vie comme une autre ? Pendant ce temps, un bellâtre déclame avec l'habileté d'un dramaturge : « … Et n'oubliez pas ! L'Agence est là pour vous ! Victime de la crise ? Plus rien ne va ? Peur de l'avenir ? Prenez votre destin en main avec l'Agence ! Nous avons LA solution à votre problème. Vous y trouverez un emploi adapté à votre profil dans une société qui comprend les besoins humains. Une sécurité sociale à toute épreuve, des horaires qui s'adaptent à vos besoins, vous allez oublier vos heures de travail ! Contactez nous au 0 800 801 802, nos conseillers vous attendent ! » « Pourquoi pas ? Ça ne coûte rien d'essayer. Et il faut bien manger... Allez ! J'me lève et j'appelle. Peut-être que j'y arriverais cette fois-ci. » S'extirpant de sa rêverie, Noémie se retourne maladroitement sous le poids de ses couettes. Sa main tâtonne sur la table, déclenchant une pluie de factures. L'ordiphone en main, elle prend une grand inspiration. Elle rejette fermement son cocon de chaleur, numérote, s'assoit et prend son courage à deux mains quand une voix enjouée s'empresse de lui lancer : « Bonjour et bienvenue à l'Agence ! Cet appel est gratuit depuis un poste fixe. Pour plus de renseignements quant à nos offres tarifaires, appuyez sur étoile. Sinon, patientez. … Merci. … Si votre demande concerne un service urgent, tapez 1 ; si votre demande concerne une offre d'emploi, tapez 2 ; si vous souhaitez déposer une réclamation, tapez 3. C'est à vous! » « Allez, je peux le faire ! », lance Noémie à son écran. « Merci. Veuillez patienter pendant que nous recherchons un conseiller-opérateur qui se fera un plaisir de vous répondre. » Les quelques notes d'une musique à la mode sont très vite interrompues par une voix dynamique et assurée. « Bonjour et merci de votre appel ! Vous souhaitez postuler à l'Agence ? - Euh... Bonjour. Oui, c'est bien ça, j'ai vu une annonce à la télé qui... - Ah oui, je vois très bien ! Vous souhaitez donc intégrer une société à taille humaine ! Dans quel secteur géographique vous situez-vous ? - J'habite à Crique-bleue dans le D… - D'accord ! Je vois parfaitement ! Nous avons effectivement des locaux près de chez vous. Vous n'aurez pas beaucoup à vous déplacer pour venir, c'est un de nos engagements clés, le respect du collaborateur... Je vous donne donc rendez-vous demain à 15h30 dans nos locaux de la Nouvelle-Paris. Je vais vous demander votre nom, prénom et votre adresse, vous recevrez dès demain votre convocation. - D'accord... Noémie T., 5, impasse du centre à Crique-bleue. - Très bien Noémie, c'est noté. Votre convocation vous attendra demain matin dans votre boîte aux lettres. J'ai bien répondu à toutes vos questions ? Nous nous efforçons de fournir un service irréprochable, c'est pourquoi nous mettons un point d'honneur à ce qu'aucun futur-collaborateur ni client ne raccroche sans être pleinement satisfait de nos services. - Euh... Oui... Je crois. - Très bien, bonne soirée Noémie, à demain ! », conclut son interlocuteur avant de terminer la communication. Avec un léger sourire mi-figue mi-raisin, Noémie repose son ordiphone sur la table basse. Toujours assise sur son canapé, elle se demande comment elle a pu réussir si facilement à avoir un entretien d'embauche. Lasse, elle se rallonge et remonte le son de l'écran qui la replonge dans un demi-sommeil béat. Brusquement réveillée par la sonnette de la porte, Noémie se lève en sursaut, répandant son thé froid sur son parterre de lettres. D'un bond, elle rejette ses couettes, enfile son peignoir qui trainait là et jette un œil au judas. Un homme en uniforme bleu marine estampillé d'un A majuscule se tient devant elle, une casquette sur la tête, un ordiphone dans la main, une lettre grand format ornée du même A majuscule argenté. Passant la main dans ses cheveux, elle tourne la clé et ouvre à demi la porte. « Oui ?, lance-t-elle d'une voix mal assurée - Bonjour ! Benjamin Than, service courrier de l'Agence, division Nouvelle-Paris. Vous êtes bien Noémie T. ? - Oui. - Très bien, une signature ici s'il vous plaît ?, dit-il en lui tendant son ordiphone et un crayon. Merci ! Voici votre lettre ! Bon démarrage ! Au revoir! » Bercée par le chant de l'eau qui bout, elle regarde fixement l'enveloppe en papier kraft, tentant de rassembler ses idées : un coup de fil hier, un rendez-vous à 15h30 -un entretien d'embauche-, l'enveloppe, au contact si étrange, comme liquide, lui paraît comme anachronique. Pourquoi envoyer une lettre quand un mél revient exactement au même ? Le claquement sonore de la bouilloire la ramène à l'instant présent. Petit à petit, ses pensées coulent dans sa tasse avec deux sucres et du lait, la ramenant graduellement dans son état normal. Un travail, c'est bien ça, un travail : elle a postulé pour un travail ! En tant que ? Ah, un questionnaire à remettre lors de son entretien dans sa lettre de convocation ? Remplissant consciencieusement le formulaire, Noémie vide son café avant d'aller prendre une douche et de se préparer pour son rendez-vous. Suivant son guide, Noémie parcourt de longs couloirs avant d'arriver dans une petite pièce meublée d'une table en demi-lune, de deux chaises argentées, d'un téléphone et d'un reposoir à prospectus. Elle s'assoit et se retrouve seule face à une brochure intitulée : « L'Agence, leader de l'esprit libre ! » surmontée d'un A majuscule argenté. Des chiffres, des graphiques et des sourires professionnels semblent l'inviter à la rejoindre dans des représentations de réunions de cadre dynamique, des femmes et des hommes vêtus d'un costume impeccable et d'une bonne humeur semble-t-il parfaite. Un homme d'une trentaine d'année dans un costume-cravate argenté entre au bout d'une demie-heure, un dossier à la main et lui lance : « Bonjour Mademoiselle T., un fâcheux contre-temps m'a retenu, veuillez excuser ce retard. Vous avez trouvé facilement ? - Bonjour Monsieur, oui, très facilement, merci répond-elle en lui serrant la main. » "Très bien ! Vous serez donc payée quarante mille eurocrédits par an répartis sur douze mois virgule treize avec une prime pour chaque mois de présence plus une prime de motivation répartie à raison de cinq pour mille par mois sur douze mois. On rajoute à cela un panier repas de onze eurocrédits virgule cinq par jour de présence à l'Agence et par jour de mission à domicile. Car le télétravail est une solution souvent favorisée par l'Agence qui permet à l'emploi de s'adapter au salarié et non l'inverse ! Bien entendu, vous ne toucherez pas la prime de transport de 5 eurocrédits par trajet domicile / agence dans ce cas précis, cela va de soit. Notez aussi la mutuelle unique que notre société souscrit pour vous, car VOUS êtes au cœur de nos préoccupations, dans une démarche de qualité et de suivi de nos valeurs, à savoir l'humain d'abord car l'humain est l'avenir. Vous serez couverte par une assurance vie en cas de décès non-réversible imputé ou non -s'il a lieu lors de vos engagements contractuels, cela va de soit- et dans la limite d'une fois par an. Vos horaires de travail seront déterminés selon votre affectation suite aux résultats de votre test de compétences que vous avez remis en arrivant. Vous commencerez lundi. Pas de questions ? Très bien, je vais vous raccompagner" assène le commercial avant de se lever et d'ouvrir la porte avec un grand sourire. Noémie range à la hâte ses affaires et emboîte le pas de l'homme en costume qui s'élance déjà dans les méandres de l'Agence. *** Noémie sent le lent va-et-vient en elle. Une seule sensation l'habite : l'indifférence. Elle se sent distante de ce qui se passe, son corps lui est étranger. Elle aurait du ressentir quelque chose, elle s'en doute, mais rien ne lui vient. Elle ne bouge pas. Elle sent le liquide jaillir. Encore et encore. En elle, hors d'elle. Quelque chose lui dit qu'elle la voulu, à un moment donné...
En quelques minutes, c'est fini, la chair s'ouvre, l'os se brise, son bras est enveloppé de plastique.
Noir. " Première journée, ils ne m'ont même pas précisé ce que je devrais faire. Espérons que ça ne soit pas du ménage. Je suis con, j'aurais du demander. De l'accueil ? Peut-être ? Ils ne m'ont pas demandé mes diplômes mais tout est dans mon CV donc pas de soucis. La voiture ? Plein fait. Les clés ? J'ai. L'itinéraire ? Téléchargé. L'ordiphone ? Chargé, c'est bon." La vérification méthodique de chaque élément, le plus anodin qui soit, focalise le stress de Noémie en énergie motrice.
Insérée dans le trafic routier, la petite citadine suit le trajet transmis par l'ordiphone. Les petites maisons de banlieue laissent vite la place à des rangées d'immeubles qui recréent un horizon de vitres et de poutres métalliques mêlées. A l'extrémité de la rue principale de New-Paris, un immense immeuble surmonté d'un A majuscule argenté marque la sortie du trafic de Noémie. Le flux monotone de voiture s'immobilise quelques instants pour la laisser s'immiscer dans les méandres du méga-parking souterrain. Les panneaux indicateurs orientent la jeune femme vers la place numéro 120, portant la mention "Noémie T, Assistante opératrice". "Une place à mon nom, dès mon premier jour ? Super ! Songe-t-elle. " Des voyants au sol guident la jeune femme vers un ascenseur estampillé "Vers : Administration / Accueil" qui s'ouvre à son approche. La cabine spacieuse aux parois parfaitement lisses se referme dès qu'elle en a franchit le seuil annonçant d'une voix suave : "Destination : Niveau 1 : Administration / Accueil". Imperceptiblement, l'élévateur arrive à destination en quelques instants. "Niveau 1, Administration - Accueil, vous êtes arrivée !". Les portes s'ouvrent sur un grand hall grouillant d'activité. Une fois sortie de l'ascenseur, les portes se referment, plus moyen de faire demi-tour. Les indications au mur [à développer] se changent en "Bienvenue Assistante Opératrice Noémie, veuillez vous rendre au bureau qui vous a été assigné, le numéro 120, troisième à gauche au fond du couloir." Suivant les panneaux, elle avance dans des couloirs remplis de femmes et d'hommes vaquant à leurs tâches sans plus d'attention à leur environnement direct. Les bureaux s'alternent, soit argenté, soit jaune or. Après une enfilade sans fin de portes, elle arrive au bout du compte à la porte 120. S'attendant presque à ce qu'elle s'ouvre d'elle-même, elle saisit la poignée de la porte, qui s'ouvre sans bruit, révélant un petit bureau meublé simplement d'un ordinateur, d'une armoire et d'un écran mural. Une fois installée, la porte s'ouvre sur une femme au costume strict qui relève à peine les yeux de son dossier une fois entrée. "Ah bonjour, Assistante Opératrice T. ! Soyez la bienvenue à l'Agence" lance-t-elle en la regardant franchement avec un grand sourire qui s'efface instantanément comme une étape obligatoire à remplir dans une liste d'objectifs. "Vous êtes bien arrivée, à l'heure qui plus est, très bien, très bien. Ceci sera votre bureau à l'avenir, vous pourrez y travailler sur la plage horaire qui vous sera assignée et vous devrez rentrer chez vous à heure fixe, nous ne souhaitons pas que nos collaborateurs travaillent plus qu'il ne le faut. La santé, c'est quelque chose d'important au sein de l'Agence. Aujourd'hui, vous suivrez cette liste d'instructions que je vous envoie sur votre ordiphone, une fois terminée, vous devrez rentrer chez vous et ne revenir que demain à l'heure qui vous sera communiqué une fois la journée écoulée. Vous devez aller manger à 12h30 précise, au niveau 2. Vous aurez trois quart d'heure pour profiter du repas sain et équilibré qui vous est offert par l'Agence, mangez le bien, une bonne nutrition, c'est une bonne santé et une bonne santé, c'est un collaborateur heureux. Car la satisfaction de nos collaborateurs est très importante. Vous remplirez un questionnaire de satisfaction chaque vendredi soir pour vous assurer que notre service est irréprochable. Merci à vous !"
Sur ces mots, la femme sort du bureau de Noémie comme elle est entrée, sans rien ajouter. Sur son portable, un nouveau message apparaît indiquant :
- Se connecter au réseau en entrant l'identifiant suivant : T21502307 - Se souvenir de l'identifiant, vous en aurez besoin lors de chacune de vos opérations sur votre compte de l'Agence. - Attendre que le logiciel se lance.
Et une longue liste d'action visant semble-t-il à enregistrer Noémie dans la base de données de l'Agence. Outre les informations personnelles déjà remplies, d'autres informations comme "Signe Astrologique", "Préférence alimentaire", "Groupe sanguin", "Musique préférée" ou bien "taille, poids, mensuration et taille des vêtements". Tout ceci justifié par une nécessité de l'Agence à chaque fois.
Je trouve que c'est clair, bien écrit. J'arrive facilement à me projeter et à visualiser. Je n'avais juste pas fait le lien avec les majuscules, pensant que ça illustrait plus la folie, mais pour le coup ça ne m'a pas choquée, vu que les hommes en blancs arrivent après
Sinon, je n'y connais trop rien donc pour donner des conseils de dézoom, je pense que les autres sauront plus t'aider. En tout cas, je regardais l'avancement du texte :)
Ah, tu as décidé de lui offrir un petit lifting ? Je trouverais presque ça dommage parce que l'essai d'origine contenait tout ce qu'il devait contenir. C'était beau de voir début milieu et fin réunis dans un texte aussi concis.
« Alzheimer, Parki(n)son, de nombreuses formes de cancers, elles seraient toutes réversibles ! » [...] j'ai bon espoir de stabiliser tout ses principes actifs avant qu'elle ne soit rendu(e) public. »
Si j'ai bien compris, tu veux faire une mise en abîme façon programme télé. Comment vas-tu introduire la chute si tu recadres sur la journaliste pour faire un retour studio ?
Ah, tu as décidé de lui offrir un petit lifting ? Je trouverais presque ça dommage parce que l'essai d'origine contenait tout ce qu'il devait contenir. C'était beau de voir début milieu et fin réunis dans un texte aussi concis.
« Alzheimer, Parki(n)son, de nombreuses formes de cancers, elles seraient toutes réversibles ! » [...] j'ai bon espoir de stabiliser tout ses principes actifs avant qu'elle ne soit rendu(e) public. »
Si j'ai bien compris, tu veux faire une mise en abîme façon programme télé. Comment vas-tu introduire la chute si tu recadres sur la journaliste pour faire un retour studio ?
Une mise en abyme, oui et non. J'ai l'intention d'intégrer ça dans un contexte plus global tout en laissant la fin en suspens. Élément qui pourra resservir plus tard dans le récit. Pour ceux qui auront lu l'original, effectivement, la chute est connue, théoriquement. (-:
Merci pour ton commentaire et tes corrections, je regarde ça.
J'ai lu cette nouvelle version. Le changement physique du professeur est mieux amené, mais le fait que l'on observe la scène via le regard de la journaliste ne me convainc pas. je me suis sentie moins dans la scène que la première fois. mais peut être est-ce parce que l'effet de surprise n'est plus là ^^
Merci du partage <3
I must not fear. Fear is the mind-killer. Fear is the little-death that brings total obliteration. I will face my fear. I will permit it to pass [...] through me. And [then] only I will remain.
J'hésite sur la suite à donner à cette nouvelle. Soit j'en fais une suite qui rejoint mon univers principal, soit ça reste en l'état une nouvelle à part.
J'ai développé d'autres éléments périphériques et il faut que j'arrive à rassembler tout ça de façon logique.
Les images s'alternent jusqu'à s'arrêter sur une journaliste en tailleur debout devant une foule qui se presse à l'entrée d'une salle de conférence.
« … et nous retrouvons tout de suite notre envoyé spécial à Genève où le Professeur Ulrich Aemmli va commencer sa conférence dans les minutes à venir. Maélie, vous êtes en direct de Genève où la tension monte suite à l'annonce d'une découverte sans précédent. - Oui Jean-Luc, nous sommes au Centre International de Conférence de Genève et le professeur Aemmli n'a pas encore fait son entrée. Nous vous rappelons que l'annonce a été faite la semaine dernière d'une percée majeure dans la génétique et même d'un potentiel remède contre le cancer. Et n'oubliez pas que La Une est partenaire officiel de la ligue contre le cancer et que vous pouvez envoyer vos dons en cliquant ici. Mais voilà le professeur Aemmli qui s'approche. »
Un scientifique voûté en costume deux pièces se lève et passe la main sur sa calvitie : ses rares cheveux blancs s'en trouvent aplatis sur le sommet de son crâne. Il s'avance maintenant vers l'estrade. De ses mains osseuses, il manipule ses notes tout en balayant le public de la conférence du regard. Il prend son temps pour ménager au mieux son effet. Il dispose une petite bouteille d'eau au coin de son pupitre, remonte ses lunettes jusqu'à l'arrête de son nez, puis tousse discrètement dans son micro. Le silence se fait quand il commence d'une voix douce : « Mesdames, messieurs, confrères et consœurs, nous avons fait une découverte encourageante. Puisque certains d'entre vous ont déjà pu entendre des rumeurs à ce sujet ou parcourir ma publication récente dans Nature, je serais bref : nous avons percé les secrets de la Turritopsis nutricula. »
A son annonce, la salle explose en un concert de murmures, remarques, exclamations de surprise mal contenue. Les expressions « se prendre pour Dieu », « éthique douteuse » se mêlant à « révolution génétique » ou « avancée merveilleuse » alors que le conférencier semble content de son effet, un sourire en coin. Il passe sa main dans sa frange grisonnante, lève les mains en signe d'apaisement. Malgré une salle toujours agitée, il reprend d'une voix forte : « Nous n'avons pas encore réalisé de tests cliniques avancés de par la récence de cette formidable trouvaille mais nos premiers essais laissent à penser qu'un usage curatif ne sera pas possible avant plusieurs années. »
Se frottant les yeux, il pose ses lunettes sur le pupitre, d'un air mi-amusé, mi-effrayé. Le public redouble de chuchotements. Comme pour se rassurer, il saisit d'une main ferme son pupitre avant de continuer : « Il semblerait en effet que notre connaissance de ce merveilleux animal soit imparfaite quoi qu’infiniment prometteuse ! » Les remarques fusent à nouveau, plus ad-hominem qu'ad-hoc. « Alzheimer, Parkinson, de nombreuses formes de cancers, elles seraient toutes réversibles ! » Après avoir avalé d'un trait sa bouteille d'eau, il reprend : « J'ai moi-même mené ces expérimentations, si pour l'instant la réaction n'est pas encore parfaite, j'ai bon espoir de stabiliser tout ses principes actifs avant qu'elle ne soit rendue public. » D'une voix parfois grave, parfois aiguë à un rythme discontinu, il poursuit tandis que l'assemblée stupéfaite semble retenir son souffle : « Nous serOns en meSURE de PréSenTER les détAILs et précisiONS réCLAmés par nos CONfrères et CONsœurs dans les MOIS à veNIR...
Une femme et un homme en tenue blanche attrapent l'homme qui, absorbé par son discours, ne les avait pas vu arriver. Dans un cri suraigu, il semble soudainement s'écrouler derrière son pupitre. La caméra tente en vain de faire la mise au point quand les rideaux de la scène tombent sur un cri suivi de pleurs. Le présentateur revient à l’écran, un air déconcerté qui se transforme bien vite en sourire crispé avant de repartir : « … Merci Maélie, nous retrouvons maintenant notre série du lundi : le dernier éleveur de porcs traditionnel en direct de la Bretagne ... »
« Noémie, viens manger ! Télévision ! Extinction !
Cette fin est super pratique si tu veux incorporer cette nouvelle à un autre texte ! L'effet dézoom est réussi. Si tu veux en faire une nouvelle indépendante en revanche, ce serait peut-être plus efficace de ne pas évoquer la petite fille qui regarder la télé et de s'arrêter à cette phrase :
« … Merci Maélie, nous retrouvons maintenant notre série du lundi : le dernier éleveur de porcs traditionnel en direct de la Bretagne ... »
Je trouve ça drôle, comme fin.
Sinon, je trouve qu'il faudrait au moins une fois faire mention de l'effet rajeunissement du Turritopsis Nutricula. Moi qui n'en avait pas entendu parler, je n'ai appris ce que c'était que dans les commentaires du forum 1.5.
Egalement, à ce niveau-là, peut-être préciser qu'il s'agit de pleurs d'enfants et non pas de pleurs d'adultes :
La caméra tente en vain de faire la mise au point quand les rideaux de la scène tombent sur un cri suivi de pleurs de bébés/d'enfants.
Deux petits rajouts de rien du tout donc, qui feront toute la différence pour des lecteurs comme moi :)
Ma question principale est : est-ce utile de tout dire ?
Préciser que ce sont des pleurs d'enfants, n'est-ce pas tout expliciter ? Laisser le lecteur avoir son avis sur la question, quitte à rajouter de légères précisions comme la tonalité des pleurs ou quelque chose d'approchant, n'est-ce pas suffisant ?
Et préciser la particularité de cette méduse, est-ce nécessaire à la compréhension ? (J'avais mis un lien vers un article en parlant sur 1.5)
Personnellement, je répondrais oui. En tout cas si l'histoire s'arrête ici : connaître la particularité de la méduse est nécessaire à la compréhension. Préciser la nature des pleurs en revanche, n'est pas du tout obligatoire si on a une idée des effets.
Après relecture des deux versions, j'en reviens toujours aux mêmes conclusions :
oui, sans aucune information sur la méduse, on ne peut pas comprendre le texte. Les indices que tu laisses sont trop discrets. Seule l'évolution des cheveux est perceptible (et encore, trop légèrement... je l'ai remarqué parce que j'avais déjà lu le texte il y a quelques mois ainsi que l'article sur la méduse).
Quand tu parles de ses mains, on ne perçoit vraiment pas le changement progressif et impressionnant. Idem pour les lunettes qu'il pose.
Je vois où tu veux en venir, mais ce n'est à mon avis pas encore assez perceptible. Le texte est trop succinct et trop rapide pour que l'effet soit réellement intéressant. Après tout, il prend genre 70 ans dans la gueule en l'espace de 5 minutes. quelque part, il y a un élément qui manque dans ce phénomène : le facteur déclencheur. Qu'est-ce qui déclenche le rajeunissement ? Une gorgée d'eau minérale ?
L'élément déclencheur est le stress de la conférence et du pari que "l'élixir de jouvence", qu'il a ingéré juste avant la conférence, le rendrait progressivement plus jeune en direct et d'avoir tout le crédit de cette découverte pour laquelle il a subit de nombreuses pressions et des demandes plus ou moins insistantes d'achat émanant du privé.
Peut-être effectivement le voir boire quelque chose juste quand les caméras se braquent sur lui pourrait aider.
J'ai réfléchi au pitch sur la méduse, résumer qu'elle se multiplie très vite et vite fait sur le fait qu'elle a une capacité de régénération hors-norme. Sera pertinent.
15:22 - 11 nov. 2015
Je trouve que c'est clair, bien écrit. J'arrive facilement à me projeter et à visualiser.
Je n'avais juste pas fait le lien avec les majuscules, pensant que ça illustrait plus la folie, mais pour le coup ça ne m'a pas choquée, vu que les hommes en blancs arrivent après
Sinon, je n'y connais trop rien donc pour donner des conseils de dézoom, je pense que les autres sauront plus t'aider.
En tout cas, je regardais l'avancement du texte :)
12:06 - 12 nov. 2015
Ah, tu as décidé de lui offrir un petit lifting ? Je trouverais presque ça dommage parce que l'essai d'origine contenait tout ce qu'il devait contenir. C'était beau de voir début milieu et fin réunis dans un texte aussi concis.
Si j'ai bien compris, tu veux faire une mise en abîme façon programme télé. Comment vas-tu introduire la chute si tu recadres sur la journaliste pour faire un retour studio ?
09:32 - 16 nov. 2015
Une mise en abyme, oui et non. J'ai l'intention d'intégrer ça dans un contexte plus global tout en laissant la fin en suspens. Élément qui pourra resservir plus tard dans le récit. Pour ceux qui auront lu l'original, effectivement, la chute est connue, théoriquement. (-:
Merci pour ton commentaire et tes corrections, je regarde ça.
10:46 - 16 nov. 2015
J'ai lu cette nouvelle version. Le changement physique du professeur est mieux amené, mais le fait que l'on observe la scène via le regard de la journaliste ne me convainc pas. je me suis sentie moins dans la scène que la première fois. mais peut être est-ce parce que l'effet de surprise n'est plus là ^^
Merci du partage <3
21:28 - 1 mars 2016
Ça avance, Erli ? Besoin d'aide ou d'avis quelque part ?
13:45 - 7 mars 2016
Je n'y ai pas retouché pour plusieurs raisons :
J'hésite sur la suite à donner à cette nouvelle. Soit j'en fais une suite qui rejoint mon univers principal, soit ça reste en l'état une nouvelle à part.
J'ai développé d'autres éléments périphériques et il faut que j'arrive à rassembler tout ça de façon logique.
14:36 - 7 mars 2016
Alors bonne chance Erli, on attend tout ça :)
12:05 - 9 mars 2016
Les images s'alternent jusqu'à s'arrêter sur une journaliste en tailleur debout devant une foule qui se presse à l'entrée d'une salle de conférence.
« … et nous retrouvons tout de suite notre envoyé spécial à Genève où le Professeur Ulrich Aemmli va commencer sa conférence dans les minutes à venir. Maélie, vous êtes en direct de Genève où la tension monte suite à l'annonce d'une découverte sans précédent.
- Oui Jean-Luc, nous sommes au Centre International de Conférence de Genève et le professeur Aemmli n'a pas encore fait son entrée. Nous vous rappelons que l'annonce a été faite la semaine dernière d'une percée majeure dans la génétique et même d'un potentiel remède contre le cancer. Et n'oubliez pas que La Une est partenaire officiel de la ligue contre le cancer et que vous pouvez envoyer vos dons en cliquant ici. Mais voilà le professeur Aemmli qui s'approche. »
Un scientifique voûté en costume deux pièces se lève et passe la main sur sa calvitie : ses rares cheveux blancs s'en trouvent aplatis sur le sommet de son crâne. Il s'avance maintenant vers l'estrade. De ses mains osseuses, il manipule ses notes tout en balayant le public de la conférence du regard. Il prend son temps pour ménager au mieux son effet. Il dispose une petite bouteille d'eau au coin de son pupitre, remonte ses lunettes jusqu'à l'arrête de son nez, puis tousse discrètement dans son micro. Le silence se fait quand il commence d'une voix douce : « Mesdames, messieurs, confrères et consœurs, nous avons fait une découverte encourageante. Puisque certains d'entre vous ont déjà pu entendre des rumeurs à ce sujet ou parcourir ma publication récente dans Nature, je serais bref : nous avons percé les secrets de la Turritopsis nutricula. »
A son annonce, la salle explose en un concert de murmures, remarques, exclamations de surprise mal contenue. Les expressions « se prendre pour Dieu », « éthique douteuse » se mêlant à « révolution génétique » ou « avancée merveilleuse » alors que le conférencier semble content de son effet, un sourire en coin. Il passe sa main dans sa frange grisonnante, lève les mains en signe d'apaisement. Malgré une salle toujours agitée, il reprend d'une voix forte : « Nous n'avons pas encore réalisé de tests cliniques avancés de par la récence de cette formidable trouvaille mais nos premiers essais laissent à penser qu'un usage curatif ne sera pas possible avant plusieurs années. »
Se frottant les yeux, il pose ses lunettes sur le pupitre, d'un air mi-amusé, mi-effrayé. Le public redouble de chuchotements. Comme pour se rassurer, il saisit d'une main ferme son pupitre avant de continuer : « Il semblerait en effet que notre connaissance de ce merveilleux animal soit imparfaite quoi qu’infiniment prometteuse ! » Les remarques fusent à nouveau, plus ad-hominem qu'ad-hoc. « Alzheimer, Parkinson, de nombreuses formes de cancers, elles seraient toutes réversibles ! » Après avoir avalé d'un trait sa bouteille d'eau, il reprend : « J'ai moi-même mené ces expérimentations, si pour l'instant la réaction n'est pas encore parfaite, j'ai bon espoir de stabiliser tout ses principes actifs avant qu'elle ne soit rendue public. » D'une voix parfois grave, parfois aiguë à un rythme discontinu, il poursuit tandis que l'assemblée stupéfaite semble retenir son souffle : « Nous serOns en meSURE de PréSenTER les détAILs et précisiONS réCLAmés par nos CONfrères et CONsœurs dans les MOIS à veNIR...
Une femme et un homme en tenue blanche attrapent l'homme qui, absorbé par son discours, ne les avait pas vu arriver. Dans un cri suraigu, il semble soudainement s'écrouler derrière son pupitre. La caméra tente en vain de faire la mise au point quand les rideaux de la scène tombent sur un cri suivi de pleurs. Le présentateur revient à l’écran, un air déconcerté qui se transforme bien vite en sourire crispé avant de repartir : « … Merci Maélie, nous retrouvons maintenant notre série du lundi : le dernier éleveur de porcs traditionnel en direct de la Bretagne ... »
« Noémie, viens manger ! Télévision ! Extinction !
- Oui Maman »
17:01 - 9 mars 2016
Cette fin est super pratique si tu veux incorporer cette nouvelle à un autre texte ! L'effet dézoom est réussi. Si tu veux en faire une nouvelle indépendante en revanche, ce serait peut-être plus efficace de ne pas évoquer la petite fille qui regarder la télé et de s'arrêter à cette phrase :
Je trouve ça drôle, comme fin.
Sinon, je trouve qu'il faudrait au moins une fois faire mention de l'effet rajeunissement du Turritopsis Nutricula. Moi qui n'en avait pas entendu parler, je n'ai appris ce que c'était que dans les commentaires du forum 1.5.
Egalement, à ce niveau-là, peut-être préciser qu'il s'agit de pleurs d'enfants et non pas de pleurs d'adultes :
Deux petits rajouts de rien du tout donc, qui feront toute la différence pour des lecteurs comme moi :)
11:53 - 10 mars 2016
Ma question principale est : est-ce utile de tout dire ?
Préciser que ce sont des pleurs d'enfants, n'est-ce pas tout expliciter ? Laisser le lecteur avoir son avis sur la question, quitte à rajouter de légères précisions comme la tonalité des pleurs ou quelque chose d'approchant, n'est-ce pas suffisant ?
Et préciser la particularité de cette méduse, est-ce nécessaire à la compréhension ? (J'avais mis un lien vers un article en parlant sur 1.5)
12:59 - 10 mars 2016
Personnellement, je répondrais oui. En tout cas si l'histoire s'arrête ici : connaître la particularité de la méduse est nécessaire à la compréhension. Préciser la nature des pleurs en revanche, n'est pas du tout obligatoire si on a une idée des effets.
16:34 - 11 mars 2016
C'est bien l'idée dans laquelle je suis parti : en faire l'introduction de mon tome long.
Je regarde ça en détail ce week-end.
10:13 - 17 mars 2016
Après relecture des deux versions, j'en reviens toujours aux mêmes conclusions :
oui, sans aucune information sur la méduse, on ne peut pas comprendre le texte. Les indices que tu laisses sont trop discrets. Seule l'évolution des cheveux est perceptible (et encore, trop légèrement... je l'ai remarqué parce que j'avais déjà lu le texte il y a quelques mois ainsi que l'article sur la méduse).
Quand tu parles de ses mains, on ne perçoit vraiment pas le changement progressif et impressionnant. Idem pour les lunettes qu'il pose.
Je vois où tu veux en venir, mais ce n'est à mon avis pas encore assez perceptible. Le texte est trop succinct et trop rapide pour que l'effet soit réellement intéressant. Après tout, il prend genre 70 ans dans la gueule en l'espace de 5 minutes. quelque part, il y a un élément qui manque dans ce phénomène : le facteur déclencheur. Qu'est-ce qui déclenche le rajeunissement ? Une gorgée d'eau minérale ?
"J'ai une âme solitaire"
18:14 - 5 juin 2016
Retour ici après trop longtemps :
L'élément déclencheur est le stress de la conférence et du pari que "l'élixir de jouvence", qu'il a ingéré juste avant la conférence, le rendrait progressivement plus jeune en direct et d'avoir tout le crédit de cette découverte pour laquelle il a subit de nombreuses pressions et des demandes plus ou moins insistantes d'achat émanant du privé.
Peut-être effectivement le voir boire quelque chose juste quand les caméras se braquent sur lui pourrait aider.
J'ai réfléchi au pitch sur la méduse, résumer qu'elle se multiplie très vite et vite fait sur le fait qu'elle a une capacité de régénération hors-norme. Sera pertinent.
20:37 - 5 juin 2016
Je viens de regarder un très bon docu de Arte qui aborde certains aspects communs à ton texte (on voit brièvement la méduse aussi).
Aux frontières de l'immortalité.
Du coup j'ai pris des notes pour une prochaine série de nouvelles ><
"J'ai une âme solitaire"