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11 avr. 2021 - 11:27

Ce récit est une suite aux évènements survenus dans Résurgence.
Résumé :
Cassiopée, maintenant accompagnée d'un jeune compagnon qui n'est autre que le dragonnet Issac, part à la recherche de sa mémoire. Elle s'est découvert des liens d'un type étrange avec le dragon et voudrait bien savoir ce que tout ceci cache.
Alors qu'elle s'éloigne de Galeon, elle rencontre Lùthien...

Les auteurs :

Lùthien est jouée par Grendelor
Cassiopée est jouée par Cassiopée


Couleurs des dialogues :

Lùthien : orange
Cassiopée : turquoise


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Message posté le 10:34 - 5 avr. 2025

Le malaise provoqué par les remarques de Lùthien et les dénégations de leur guide se renforça au fil de la soirée. Simoa et Yumeï piquaient du nez dans leur assiette plutôt que devoir subir le regard courroucé et menaçant de l’elfe. Ainsi, chacun se retrouva dans sa chambre très rapidement. A leur demande et pour réduire les coûts du voyage, Cassiopée et l’elfe partageait la leur.

Une fois à l’abri des oreilles indiscrètes Cassiopée remarqua :

- Nous ne sommes vraiment pas adaptés pour vivre sous terre, toi comme moi avons besoin du ciel et des grands espaces. La viande fraîche ne sera pas la seule chose qui va te manquer, la lune va vite t’appeler. Et de mon côté les étoiles m’attirent déjà vers l’extérieur. Je crois que le mieux loti parmi nous sera encore Issac qui lui peut se téléporter.

A ces mots, Issac sortit de la besace se secouant énergiquement et pépiant tristement.

- Chut Issac, tu ne dois pas te faire entendre c’est crucial.

Dans le même temps, l’instant éphémère d’une seconde, le dragon réussit à lui communiquer mentalement son besoin de se nourrir, se faire cajoler, courir, voler et aussi soigner car sa peau le picotait de tous côtés.

-Oh tout ça !
Issac a vraiment besoin de sortir ! Attends avant de partir. Rappelle toi que tu ne dois pas surgir de nulle part devant d’autres témoins que nous-mêmes… Si tu te nourris, fais le maintenant pendant la nuit, je soignerai ta peau écailleuse dès ton retour. Et rapporte de quoi manger à Lùthien. Reviens avant l'aube.


Cassiopée n’avait pas énoncé sa requête que le dragon disparut.

Devant Lùthien qui conservait son air dur et peu conciliant, Cassiopée se justifia :

-Ne t’inquiète pas, je suis sûre qu’il peut y arriver.


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Message posté le 19:09 - 6 avr. 2025

Lùthien soupira et se détendit avec effort.

Oui, il peut résoudre le problème du ravitaillement. Mais ce n'est pas ce qui m'inquiète le plus.

Ses yeux dorés reflétaient la lumière, rappelant qu'elle était plus qu'une simple elfe.
Un nouveau soupir lui échappa.

Couchons-nous, Issac va nous réveiller tôt. demain est un autre chose, peut-être qu'une solution se présentera.

Le dragon revint aux environs de 4h du matin (sous terre ou pas, son horloge interne était plutôt fiable), avec une cuisse de chèvre pour Lùthien, qui le remercia par des gratouilles. Pendant qu'elle se restaurait, Cassiopée s'occupa de la peau d'Issac, la frottant et l'hydratant. Elle ne put jouer avec lui pour des raisons de discrétions, et les deux femmes firent le ménage de leur chambre avant de descendre pour le petit déjeuner, vérifiant qu'aucune écaille ne trainait.

En rejoignant les Noctarii, Lùthien constata que Yomeï avait les yeux cernés de celui qui a passé une mauvaise nuit. Sa femme et son fils semblaient reposés, même s'ils regardèrent l'elfe avec nervosité. Celle-ci sourit gentiment. Alors qu'ils s'installaient à table, Yomeï prit la parole.

J'ai bien entendu tes craintes, hier soir. J'y ai pensé toute la nuit. J'estime qu'il est vraiment trop dangereux que tu partes seule, Lùthien, même avec des indications précises. Par contre, si nous forçons l'allure, peut-être pourrons-nous rallier le relais de Ràal en deux jours. Mais... je ne sais pas si nous y arriverons, ajouta-t-il avec un regard rapide vers son fils.

Patheï s'était à nouveau couler entre l'elfe et Cassiopée, légèrement plus proche de la Dame des étoiles, comme pour mieux s'imprégner de sa magie. Il ne remarqua pas le regard de son père, concentré sur sa tartine de pain. Lùthien observa les 3 noctarii, évaluant leur potentiel. Sauf que c'était difficile à dire. Elle ne connaissait pas suffisamment cette race pour savoir à quelles capacités physiques s'attendre.

Elle inspira profondément avant de répondre.

Très bien, je vais te faire confiance. Partons rapidement, moins de pauses dans la journée et une allure rapide sans scinder le groupe. Mais si demain midi nous sommes encore trop loin, je partirai seule.

Yomeï hocha la tête, conscient qu'il n'obtiendrait pas mieux. Le groupe se prépara en quelques minutes.

Aveec leur nouvelle allure, les conversations se firent plus rares. Patheï particulièrement se concentra pour rester à niveau. Cependant, à midi, il était déjà essoufflé. La pause fut donc un peu plus longue que prévu. Dans l'après-midi, ce fut au tour de Simoa de montrer des signes de fatigue. L'allure ralentit.

Quand Yomeï décréta la fin de la journée, Lùthien lui posa la question fatidique.

Sommes-nous encore loin de Ràal ?

Son odeur reflétait son inquiétude, presque de la peur. Pourtant, il répondit d'une voix assurée.

En partant tôt demain et en gardant cette allure, nous devrions y être à la tombée de la nuit.

La jeune femme retint une grimace. Patheï et Simoa ne semblaient pas en état de garder le rythme une journée entière encore. Cependant, elle ne dit rien, hocha la tête et partit rejoindre Cassiopée pour la préparation du camp. Elle partagea ses inquiétudes avec la Dame des étoiles en chuchotant, le jeune noctarii étant tout le temps près d'elle. Il ne semblait pas s'en rendre compte et ses pupilles de plus en plus dilatées interrogeaient l'elfe. De son côté, elle sentait l'énergie du démon monter de plus en plus, provoquant une certaine nervosité dans ses mouvements.

Il va être compliqué pour Issac de nous ravitailler cette nuit. Si son départ est discret, son arrivée et l'apparition de viande fraiche ne passera que difficilement inaperçu alors que nous dormons à la vue les uns des autres.

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Message posté le 10:11 - 9 avr. 2025

Comme les autres membres du groupe, Cassiopée s’enroula dans sa couverture posée à même le sol. C’était étrange de se retrouver à camper dans un souterrain. L’espace était loin d’être étriqué. Ils avaient pu s’écarter du chemin pour trouver un peu d’intimité face à d’éventuels voyageurs tardifs mais de plus en plus rares. L’éclairage probablement magique du lieu était devenu très parcimonieux, sans doute, pour les noctariis, un moyen de simuler la notion de nuit sous terre.

Elle attendit un bon moment dans ce semblant de noir que le campement soit endormi pour écarter lentement sa couverture et s’asseoir le temps de constater que leurs guides dormaient. Lùthien était allongée les yeux ouverts mais peu importait pour ce qu’elle avait à faire.

Elle se leva sans bruit et s’écarta du campement afin d’entrer dans la relative obscurité et s’éloigner des éventuelles oreilles indiscrètes.
Une fois à l’écart, elle ouvrit sa besace mais la referma aussitôt en entendant des pas.

- Pardonnez moi, j’espère que je ne vous dérange pas dans un moment d’intimité. Vous ne pouvez pas dormir vous non plus ?

Maudissant intérieurement le noctarri qui ne lui aurait même pas permis d’assouvir ses besoins tranquillement, Cassiopée accueillit pourtant Yomeï avec le sourire.

- Non. Comme Lùthien, mais pour d’autres raisons, les étoiles me manquent terriblement.

- Oui, Lùthien est un problème n’est-ce pas ? Je ne réussis pas à m’endormir en pensant au risque que je fais prendre à ma famille. Qui est-elle vraiment ? Elle regorge de magie comme vous même…

- Lùthien n’est pas un problème en soi mais elle a un problème impossible à résoudre sous terre. Quand à ce qu’elle est, c’est à elle qu’il faut le demander. Vous devez trouver un moyen de lui permettre de sortir la nuit prochaine.

- J’ai bien compris cela ! Et je vous assure que je fais tout mon possible ! Nous partirons dès que la lumière nous le permettra.

- Allons donc nous coucher alors. Il nous reste très peu de temps pour dormir si nous le pouvons.
Maintenant… Je vous assure que je profiterais bien de cette pause à l’écart des regards pour me soulager un peu.


Gêné, Yomeï s’empressa de la laisser seule en s’excusant pour son interruption.

Quand il fut suffisamment loin, elle s’accroupit et sortit Issac de son sac. Très rapidement pour ne pas risquer d’être de nouveau surprise, elle lui chuchota :

- Pars vite Issac, je ne peux pas soigner ta peau ce soir, ce serait nous mettre en danger. Va te nourrir et ne reviens pas avant que nous soyons seules dans un endroit clos. Pars.

Issac disparut et Cassiopée retourna à son couchage.

La nuit fut courte et leur départ précipitée. Yomeï marchait en tête afin de les guider dans le dédale du souterrain. Ils forcèrent l’allure toute la matinée, mais Cassiopée qui tenait la main de Patheï se rendait bien compte que jamais ils ne parviendraient à tenir la distance à ce rythme. Les noctarris n’avaient pas l’habitude de voyager à la dure. Les pauses de répits devinrent de plus en plus fréquentes, de plus de plus longues.
Quand la faim les força à s’arrêter, Cassiopée regarda Lùthien, inquiète, et ce qu’elle vit ne lui plut pas.


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Message posté le 11:32 - 9 avr. 2025

Lùthien interrogea Yomeï d'une voix douce.

Yomeï, sois honnête, dans combien de temps arriverons nous à Ràal ?

Le noctarii ouvrit et ferma la bouche plusieurs fois avant d'inspirer à fond et de souffler. Ses épaules s'affaissèrent.

Au mieux, quelque part au milieu de la nuit. Je vois bien que tu pourrais aller beaucoup plus vite sans nous, même Cassiopée semble bien plus endurcie. Mais aller seule dans ce labyrinthe est trop risqué.

L'elfe posa une main légère sur l'épaule du noctarii.

Tu as fait de ton mieux et j'entends ton inquiétude. Si nous pouvions avancer au seul rythme de Cassiopée, penses-tu que nous pourrions y être avant la nuit ?

Tout un mélange d'émotions passa sur son visage. La surprise, l'incompréhension, un certain soulagement aussi, puis il réfléchit en observant les alentours, prenant probablement des repères. Il fit une moue incertaine.

Je pense. Mais je ne pourrais le jurer. Il reste environ 30-35 kilomètres à parcourir.

Il se tourna vers Cassiopée, interrogateur. Celle-ci haussa les épaules. Leur voyage pour aller à la Tour de Vaelin l'avait effectivement endurcie, mais les femmes avaient principalement voyager à cheval. Savoir si elle pouvait effectuer ce trajet en 5h alors qu'elle avait déjà marché toute la matinée...

Lùthien laissa son regard dériver sur leur groupe. Patheï et Simoa visiblement éprouvés. Yomeï qui clairement ne tiendrait pas à marche forcée. Cassiopée qui s'était avérée plus solide qu'il n'y paraissait. Ses yeux fixèrent le noir vers lequel ils se dirigeaient. Elle revint sur Yomeï. Son front était plissé, soucieuse de la décision qu'elle allait prendre.

Jusqu'à présent, tu n'as pas vraiment déçu ma confiance. La question maintenant est : pourras-tu m'accorder la même confiance ? Ainsi que ta famille ?

Le Noctarii fixa intensément Lùthien. Il s'approcha au point de sentir toute la force magique qui s'écoulait d'elle, lui tordant l'estomac. Et pourtant, pas d'aura de danger, de duplicité. Il fit signe à sa compagne et à son fils et allèrent discuter un peu plus loin. Ils revinrent tous les trois quelques minutes plus tard. ce fut Simoa qui prit la parole.

Quel que soit le moyen que tu envisages, s'il nous permet de rester tous ensemble, nous l'accepteront et te feront confiance.

L'elfe la dévisagea encore quelques secondes avant de hocher la tête.

Bien. Mangeons rapidement, nous repartons.

Bien qu'interloqués, les noctarii ne dirent rien, se contentant de manger rapidement leur ration. Lùthien, elle, engloutit tout ce qu'il lui restait pour la fin du voyage, en quelques minutes seulement. Ils écarquillèrent les yeux. Encore plus, quand ils la virent se déshabiller, sans aucune pudeur, ranger ses vêtements dans son sac, qu'elle confia à Simoa. Laquelle faillit s'évanouir en voyant l'elfe se transformer en un gros loup noir. Patheï resta tétanisé et Yomeï ne put retenir un mouvement de recul. Quand la louve se coucha avec l'évidente intention qu'ils montent sur son dos, ils comprirent enfin comment le voyage allait se poursuivre.

Sous cette forme, Lùthien ne pouvait parler, mais la suite était évidente : Yomeï la dirigerait et elle suivrait le rythme de Cassiopée. L'espace souterrain n'était malheureusement pas assez grand pour qu'elle puisse prendre la Dame en croupe avec les noctarii. Tout reposait désormais sur ses épaules. Enfin, plus exactement, sur ses jambes.

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Message posté le 15:11 - 9 avr. 2025

Courir, courir…
Concentrée sur sa foulée, Cassiopée s’appliquait à suivre Yomeï.
Ce ne fut qu’au bout d’un petit moment qu’elle constata que la course du noctarii était particulièrement rapide et elle soupçonna qu’il utilisait une aide magique.

Courir, courir…
Elle sentait la présence de la louve derrière son épaule freinant son impulsion à avaler la distance. Si seulement leur chemin avait pu être balisé, les choses auraient été plus simples !

Courir, courir…
Après plusieurs kilomètres menés à cette allure, la fatigue se fit clairement sentir. Elle souffrait de ses muscles durs et raidis pas l’effort jusqu’au moment où elle passa une sorte de palier qui lui permit de ressentir une accalmie dans la douleur et elle put à nouveau allonger ses enjambées. Elle prit alors plaisir à courir.
Mais son souffle commença à manquer et l’énergie déployée la fatiguait progressivement. Elle n’était pas certaine de pouvoir suivre la vitesse exigée par le meneur encore bien longtemps.

Courir, courir…
Elle tenait… perdant peu à peu conscience de ses jambes et de son rythme cardiaque. Elle avançait mécaniquement, la souffrance se mêlant à la nécessité pour créer un combo de ressources.

Soudain, Yomeï s’arrêta net et Cassiopée dut se forcer à arrêter sa mécanique mobile comme si elle ne dépendait plus de sa raison.

- Nous sommes arrivés aux marges de Ràal. Un ascenseur se trouve à moins d’un kilomètre d’ici, mais je pense qu’il n’est pas souhaitable que Lùthien apparaisse sous cette forme aux yeux des habitants. Je crains qu’elle déclenche une émeute.

Crachant et soufflant, Cassiopée constata alors que la nuit était proche et qu’elle était en bien moins bon état que ses partenaires.


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Message posté le 18:12 - 9 avr. 2025

La louve s'accroupit pour laisser descendre les noctarii. Ceux-ci étaient dans un état second, éprouvés physiquement par la proximité de l'énergie démoniaque. Ils tenaient à peine sur leurs jambes et leur regard étaient perdus dans le vague. Yomeï lui-même avait du mal à garder ses esprits. Son élocution était difficile.

De son côté, Lùthien n'était pas beaucoup mieux même si rien ne transparaissait sur la louve. Maintenir cette forme pendant de longues heures lui mangeait une énergie folle. De plus, la proximité de la pleine lune ne facilitait pas le retour à sa forme elfique. Aussi, elle reprit difficilement son apparence, quelques aspects lupins restant visibles : ses ongles, ses yeux, ses dents. Elle parla d'une voix rauque.

Simoa, donne-moi mes affaires s'il te plait. Allons-y avant qu'il ne soit trop tard...

Tous agirent mécaniquement, épuisés par la journée. Le ventre de l'elfe gargouillait violemment. Il leur fallut une bonne demi-heure pour faire ce dernier kilomètre. Les noctarii restèrent en bas tandis que les deux femmes montaient à la surface.

A peine, arrivée dehors, Lùthien se retransforma, cette fois en un loup d'une taille normale et fila comme le vent à la recherche de proies. Elle avait non seulement besoin de manger mais aussi de laisser libre cours à l'envie de carnage du démon Odaowhleoe. Même si ce besoin était canalisé par la façon de vivre de l'elfe.

Nez au vent, énergie déployée, il repéra rapidement plusieurs proies afin de restaurer les forces de Lùthien. Car oui, aussi étrange que ça puisse paraitre, il faisait passer les besoins de son hôte avant les siens. C'était le premier hôte avec qui il partageait autant de temps, plus d'une centaine d'années. C'était aussi le premier qui avait la force de lui résister. Et l'étrange idée de vraiment partager avec lui, de lui laisser de la place, de l'utiliser. Avec cet hôte, il s'amusait comme un fou. Cette femme qui vivait à fond, faisant passer ses désirs et ses besoins avant ceux des autres, et qui pourtant pouvait risquer sa vie pour des inconnus, le fascinait. Certains dirait qu'il s'était assagi.

En tout cas, il tua et engloutit 3 bouquetins avant de sentir son énergie parfaitement restaurée. Cela ne rendrait pas à Lùthien les journées de vie perdues par l'utilisation de ses pouvoirs mais au moins elle ne s'évanouirait pas d'épuisement au lever du jour.

C'était maintenant que la vraie chasse pouvait commencer. Il pouvait sentir le noyau de l'elfe, toujours vigilante, dans ses pensées, scrutant ses décisions et ses agissements. Il savait n'avoir qu'un contrôle que relatif et qu'au moindre écart de conduite, il serait mis au second plan, l'elfe reprenant les commandes. Mais il sentait aussi son excitation. Elle aussi était une chasseuse.

Ils étaient en pleine montagne, mais il pouvait les sentir, ces êtres dévoyés, cachés là, comme si ça pouvait les sauver. La chasse fut bonne.

C'était le petit matin quand elle revint, apaisée et repue. Elle avait pris le temps de se laver dans un ruisseau et ses cheveux courts gouttaient sur ses épaules tandis qu'elle préparait des lanières de viande pour les faire sécher.

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Message posté le 17:54 - 10 avr. 2025

Ràal n’était pas une vraie ville. Aux yeux de Cassiopée, elle ressemblait plutôt à un gros bourg. Yomeï lui avait assuré qu’ils y trouveraient un bon gîte pour cette troisième nuit passée sous terre. En effet, Le noctarii y connaissait un bon ami tavernier dont il était certain qu’il obtiendrait un bon prix. De plus Simoa avait renseigné Lùthien du lieu où ils comptaient coucher afin qu’elle puisse les retrouver.
Et en effet la pitance était bonne. Il était étonnant de voir d’aussi frêles créatures avaler avec autant d’application le repas copieux qui leur était servi. Il faut croire que l’usage de la magie usait autant leur énergie que son propre corps porté à ses limites.
Cassiopée était fourbue et elle fut ravie de pouvoir se retrouver sur une paillasse relativement confortable dans sa chambre.
Vermoulue, elle appela Issac et n’eut pas à attendre bien longtemps pour le voir surgir à ses côtés.
Elle dut le calmer pour qu’il cesse de piailler. Il avait tant à raconter sur sa journée solitaire et elle sentait sa colère d’avoir été tenu éloigné d’elle.

- Tu préfères la besace à la solitude et la liberté ? Dit-elle taquine.

Le dragon, lui donna un coup de bec de mécontentement et elle dut le consoler en graissant sa peau en abondance et en le cajolant.
Enfin tranquillisé et profitant tout deux du confort de leur retrouvaille. Ils s’endormirent d’épuisement l’un contre l’autre.

Elle fut brutalement réveillée par des coups frappés à la porte. Rapidement elle recouvrit le dragon encore endormi sous la couverture.
C’était Patheï. Il se tenait sur le pas de la porte tout intimidé. Il se glissa sous son bras pour entrer dans la chambre.

- Je suis venue te voir pour te dire que c’est bientôt le moment de partir et que Lùthien est revenue. Elle est en bas en train de prendre son déjeuner.
Tu me manquais…
ajouta-t-il en s’asseyant sur le bord du lit.
Je suis content de voyager avec toi. Avec Lùthien aussi. Mais elle est parfois un peu intimidante…
C’est la première fois que je vais à la capitale. Je vais souvent en voyage avec mes parents, mais cette fois je vais voir la grande ville ! Il paraît qu’elle est magnifique !


Tout en parlant, l’enfant se rapprochait d’Issac comme attiré par le lieu où il reposait.

- Oh ! Ça bouge là !

A peine avait-il tourné la tête pour voir ce qui remuait qu’Issac sortit la sienne de dessous la couverture.

- Oh ! C’est un dragon !! ? Un vrai ? Ce n’est pas une illusion ?

Cassiopée, catastrophée, en restait muette et immobile de stupeur. Tout s’était passé si vite !

- Je peux le toucher ? Dit-il émerveillé.

Avant qu’elle ait eu le temps de le retenir, Patheï avait délicatement posé ses doigts sur la peau toute soyeuse des écailles dorsales.

- Il est si doux et si petit ! Je dois dire ça à mes parents !!


Elle ne put pas non plus le retenir tant il filait à toute allure. Il avait déjà quitté la pièce, heureusement sans crier sur les toits qu’il y avait un dragon dans la chambre, qu'elle tendait le bras en clamant "Non !

Cassiopée enfouit le dragonnet dans la besace, prit ses effets et descendit dans la salle commune de l’auberge totalement vide, hormis Lùthien achevant un belle plâtrée de haricots.
Elle était tout sourire. La nuit avait du être bonne.

- Simoa et Yomeï sont en haut ? Et elle ajouta près de son oreille : Patheï a vu Issac et a prévenu ses parents...


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